Passer au contenu
Un port d’attache pour les pédiatres. Une voix pour les enfants.
CPS

Le suivi de l’extrême prématuré après le congé des soins intensifs néonatals

Affichage : le 23 septembre 2022


La Société canadienne de pédiatrie vous autorise à imprimer une copie unique de ce document tiré de notre site Web. Pour obtenir l'autorisation d'en réimprimer ou d'en reproduire des copies multiples, lisez notre politique sur les droits d'auteur, à l'adresse www.cps.ca/fr/policies-politiques/droits-auteur.

Auteur(s) principal(aux)

Leonora Hendson, Paige T. Church, Rudaina Banihani; Société canadienne de pédiatrie, Comité d’étude du fœtus et du nouveau-né

Paediatr Child Health 2022 27(6):365–371.

Résumé

La survie des extrêmes prématurés (moins de 28 semaines d’âge gestationnel) s’est améliorée au fil du temps. Bon nombre s’en sortent bien et ont une bonne qualité de vie. Ils demeurent toutefois vulnérables à des problèmes de santé, y compris des difficultés neurosensorielles et neurodéveloppementales, que les médecins de première ligne, les pédiatres et les cliniques spécialisées doivent surveiller. Le présent document de principes passe en revue les conséquences médicales et neurodéveloppementales potentielles pour les extrêmes prématurés dans les deux ans suivant leur congé et fournit des stratégies de counseling, de dépistage précoce et d’intervention. Parce qu’ils sont tous liés à l’extrême prématurité, la dysplasie bronchopulmonaire ou les troubles respiratoires, les problèmes d’alimentation et de croissance, le développement neurosensoriel (vision et audition), la paralysie cérébrale et le trouble du spectre de l’autisme doivent faire rapidement l’objet d’une évaluation. Pour évaluer la croissance et le développement, il faut corriger l’âge chronologique en fonction de l’âge gestationnel jusqu’à 36 mois de vie. Par ailleurs, l’attention au bien-être émotionnel des parents et des proches fait partie intégrante des soins de qualité de l’extrême prématuré.

Mots-clés : extrême prématuré; développement neurosensoriel; issues neurodéveloppementales; paralysie cérébrale; trouble du spectre de l’autisme

Quelles sont les conséquences de l’extrême prématurité?

Les progrès en soins néonatals des dernières années ont considérablement accru la survie des nouveau-nés à de plus jeunes âges gestationnels (AG) [1]. Au Canada, la survie des extrêmes prématurés (EP) qui reçoivent des soins actifs et sont admis dans un établissement du Réseau néonatal canadien s’élève à 40 % à 22 semaines d’AG, à 50 % à 23 semaines d’AG, à 73 % à 24 semaines d’AG, à 82 % à 25 semaines d’AG, à 90 % à 26 semaines d’AG, à 93 % à 27 semaines d’AG et à 95 % à 28 semaines d’AG [2].

Les EP vivent des complications médicales uniques en soins intensifs néonatals. D’après les données canadiennes, 81 % de ceux venus au monde à 24 semaines d’AG ou moins, 77 % à 25 semaines d’AG, 70 % à 26 semaines d’AG, 53 % à 27 semaines d’AG et 41 % à 28 semaines d’AG présentent une morbidité néonatale majeure, y compris l’une des affections suivantes : la dysplasie bronchopulmonaire, la rétinopathie du prématuré marquée, les lésions neurologiques, l’entérocolite nécrosante de stade 2 ou 3 ou le sepsis d’apparition tardive [2]. Par ailleurs, 39 % des EP nés à moins de 25 semaines d’AG, 23 % de ceux nés entre 25 et 26 semaines d’AG et 11 % de ceux nés entre 27 et 28 semaines sont sous oxygène lorsqu’ils obtiennent leur congé. De plus, 1 % de tous ces nouveau-nés ont une sonde de trachéostomie et 6 % de ceux nés à moins de 25 semaines d’AG et 2 % de ceux nés entre 25 et 28 semaines d’AG ont une sonde de gastrostomie au moment de leur congé [2].

Le Réseau canadien de suivi néonatal est une collaboration de programmes néonatals et périnatals qui, en liaison avec le Réseau néonatal canadien, suit les nourrissons nés à moins de 29 semaines d’AG et les évalue à 21 mois d’âge corrigé (AC). Dans l’ensemble, 17 % de ces nourrissons présentent une déficience neurodéveloppementale (DND) importante et 28,7 %, une DND légère à modérée (tableau 1) [3][4]. L’AG, le sexe, la naissance hors d’un centre de soins tertiaires, la gravité de la maladie, la dysplasie bronchopulmonaire, l’entérocolite nécrosante, le sepsis d’apparition tardive, la rétinopathie du prématuré, les lésions neurologiques et le lieu (l’emplacement de l’unité de soins intensifs néonatals de niveau III) avaient un lien significatif avec la DND [4].

Le présent document de principes fait ressortir des aspects essentiels des soins aux EP survivants jusqu’à deux ans d’AC. Même si l’EP désigne un nouveau-né de moins de 28 semaines d’AG, les données du Réseau néonatal canadien et du Réseau canadien de suivi néonatal incluent les prématurés nés à 28 semaines, de même que l’information à leur sujet.

Tableau 1. Les issues neurodéveloppementales à 21 mois d’âge corrigé des nouveau-nés venus au monde à moins de 29 semaines d’âge gestationnel (entre 2009 et 2017) en fonction d’une déficience neurodéveloppementale importante ou légère à modérée

Déficience DND importante % DND légère à modérée %
N’importe laquelle Toute affection ou tout domaine ci-dessous 16,7 Toute affection ou tout domaine ci-dessous 28,7
Motrice PC et incapacité de marcher sans aide, niveaux 3 à 5 du SCFMG 1,9 PC et capacité de marcher sans aide, niveau 1 ou 2 du SCFMG 3,4
  Échelle composite de développement moteur de Bayley-III <70 6,5 Échelle composite de développement moteur de Bayley-III de 70 à 84 14,6
Cognitive Échelle composite de développement cognitif de Bayley-III <70 3,6 Échelle composite de développement cognitif de Bayley-III de 70 à 84 11,8
Langagière Échelle composite de développement langagier de Bayley-III <70 11,7 Échelle composite de développement langagier de Bayley-III de 70 à 84 24,7
Auditive Appareil auditif ou implant cochléaire 2,0 Toute déficience neurosensorielle ou auditive mixte 4,2
Visuelle Déficience visuelle bilatérale 1,0 Déficience visuelle unilatérale 0,2

Données traduites des références 3 et 5

DND déficience neurodéveloppementale; PC paralysie cérébrale; SCFMG système de classification de la fonction motrice globale

Quel est le suivi recommandé pour les extrêmes prématurés?

En 2004, un cadre destiné aux cliniques de suivi en soins tertiaires a défini les évaluations optimales des nourrissons à haut risque et les lacunes en matière de connaissances et a priorisé les efforts de recherche [6]. Au Canada, les catégories de nourrissons, le moment des rendez-vous, les protocoles d’évaluation standardisés et le rôle des pédiatres communautaires et des pédiatres du développement au sein des programmes de suivi néonatal et périnatal sont également établis depuis un certain temps [7]. La plupart des cliniques de suivi néonatal et périnatal canadiennes sont composées d’équipes interprofessionnelles qui suivent des enfants nés à moins de 29 semaines d’AG [4] et fournissent une surveillance et un soutien du développement améliorés. Les équipes peuvent être formées d’un néonatologiste, d’un pédiatre ou d’un pédiatre du développement; d’une infirmière ou d’une infirmière praticienne; d’un ergothérapeute, d’un physiothérapeute et d’un orthophoniste; d’un psychologue scolaire ou clinique et d’un psychométricien; d’un diététiste et d’un travailleur social; d’un orthoptiste, d’un ophtalmologiste et d’un audiologiste. Ensemble, ces équipes fournissent une évaluation longitudinale, un dépistage et un traitement précoces, une orientation vers des ressources locales et une assurance qualité. Il est essentiel de compter sur la collaboration et la coordination des soins entre les médecins de première ligne, les pédiatres et les services spécialisés à des points précis dans le temps pour éviter les lacunes en matière de soins et le dédoublement des services et pour garantir l’orientation précoce vers des services spécialisés et des services de réadaptation, de même que l’accès à un soutien financier et à des ressources communautaires [8]-[39] (liste offerte en supplément).

Pourquoi utiliser l’âge corrigé?

L’AC, qui désigne l’âge chronologique déduction faite du nombre de semaines entre la naissance et 40 semaines d’AG, est la mesure recommandée avant l’âge de trois ans [40] chez les nourrissons nés avant 37 semaines d’AG pour évaluer la croissance, le développement et le fonctionnement respiratoire [41]. En raison de la maturation tardive du cerveau du prématuré, les nourrissons nés avant terme obtiennent des scores réduits lorsque les mesures sont prises d’après leur âge chronologique; cette réduction est particulièrement apparente avant l’âge de trois ans et chez les nourrissons qui sont nés à un AG peu avancé [42][43]. Dans le présent document de principes, les références d’âge désignent l’AC, à moins d’une indication à l’effet contraire.

Quels sont les problèmes de santé liés à l’extrême prématurité?

Une récente étude a révélé que 20 % des nourrissons canadiens nés à 28 semaines d’AG ou moins avaient besoin d’une technologie d’assistance à la maison, y compris de l’oxygène (16 %), une alimentation par gavage (4 %), une gastrostomie ou une jéjunostomie (4 %), une ventilation non invasive (0,9 %), une iléostomie ou une colostomie (0,8 %) et une trachéostomie (0,6 %) [44]. Ces nourrissons avaient également un AG moins avancé et un poids moins élevé à la naissance et étaient plus susceptibles de présenter une dysplasie bronchopulmonaire, un sepsis d’apparition tardive ou une entérocolite nécrosante devant être opérée. Par ailleurs, la réhospitalisation après le congé et jusqu’à 18 mois d’AC s’élevait à 60 % chez les nourrissons ayant des besoins médicaux complexes et à 29 % chez ceux qui n’en avaient pas. Les problèmes d’ordre respiratoire ou chirurgical étaient les principales raisons d’une telle réhospitalisation [44].

Le recours à des médicaments sur ordonnance était courant chez les nourrissons ayant des besoins médicaux complexes par rapport à ceux qui n’en avaient pas, y compris les stéroïdes inhalés ou les bronchodilatateurs (32 % par rapport à 16 %), les antibiotiques (20 % par rapport à 14 %), les médicaments contre le reflux (20 % par rapport à 4 %), les diurétiques (6 % par rapport à 1 %) et les anticonvulsivants (3 % par rapport à 1 %) [44]. Presque tous ces nourrissons avaient besoin de services ambulatoires (physiatrie, soins infirmiers à domicile, diététique, physiothérapie, ergothérapie, orthophonie, services de réadaptation) [44]. Le risque de DND était deux fois plus élevé (rapport de cotes de 2,0, intervalle de confiance à 95 %, 1,7 à 2,5) et celui de DND importante, presque trois fois plus élevé (rapport de cotes de 2,8, intervalle de confiance à 95 %, 2,2 à 3,6) chez les nourrissons qui avaient des besoins médicaux complexes [44].

La nutrition est un élément déterminant de la survie néonatale, de la croissance et du développement neurologique des EP. Au congé, les programmes de nutrition sont personnalisés d’après les besoins de chaque nourrisson. Le lait maternel est favorisé, sous forme d’allaitement exclusif direct lorsque la mère le peut et le souhaite, ou de lait maternel exprimé [17]. Il faut promouvoir l’allaitement et l’expression du lait maternel avant l’admission en soins intensifs néonatals, dans la mesure du possible, et continuer de le faire après le congé pour que le nouveau-né en tire des avantages à court terme (p. ex., défense de l’hôte, développement gastro-intestinal, tolérance à l’alimentation, nutrition optimale, réduction du risque d’entérocolite nécrosante et de rétinopathie du prématuré) et à long terme (taux d’obésité plus bas, meilleure tension artérielle, insulinorésistance réduite, meilleures issues neurodéveloppementales) et pour assurer la santé de la mère à un coût minime pour les familles [17]. Chez les EP, notamment s’ils ont des antécédents de retard de croissance et des problèmes médicaux sous-jacents, il peut être nécessaire de prévoir une préparation commerciale pour prématuré après le congé afin d’accroître l’apport en protéines et en énergie [12][13]. Les taux les plus élevés de croissance de rattrapage et de minéralisation osseuse sont atteints dans les premiers mois suivant le congé [12][13], mais il n’y a pas de consensus sur la durée du maintien des préparations commerciales après le congé.

Il convient d’évaluer la croissance, l’ingestion alimentaire et la qualité de l’alimentation au congé, puis d’assurer une surveillance étroite au moment prévu du terme et toutes les deux à quatre semaines après le congé, et ce, jusqu’à l’obtention d’une courbe de croissance appropriée [12][13]. La courbe de croissance de Fenton pour les nourrissons prématurés peut être utilisée peu après le congé [10]. Par la suite, la surveillance de la croissance est mesurée au moyen des normes de croissance de l’Organisation mondiale de la Santé [11]. Les nourrissons qui sont surtout allaités (plus de 50 % de l’ingestion alimentaire), les nourrissons ayant des affections persistantes et ceux qui ont récemment adopté un autre type ou un autre mode d’alimentation doivent faire l’objet d’un suivi étroit [12][13]. Les parents devraient avoir accès à des services diététiques ou à des conseils en lactation, selon les besoins.

Des suppléments de fer sont nécessaires pour prévenir ou traiter l’anémie de la prématurité. Les nourrissons qui sont principalement allaités devraient recevoir des suppléments de fer contenant de 2 mg/kg/jour à 3 mg/kg/jour de fer élémentaire pendant la première année [19]. Ceux qui reçoivent principalement des préparations commerciales n’auront peut-être pas besoin de suppléments de fer si la préparation est riche en fer. Les préparations commerciales procurent de 2 mg/kg/jour à 3 mg/kg/jour de fer élémentaire (les préparations lactées classiques conçues pour les nouveau-nés prématurés en contiennent de 10 mg/L à 14 mg/L) [19].

Les EP sont très vulnérables à une maladie osseuse métabolique de la prématurité, pour laquelle ils devront recevoir des suppléments en soins intensifs néonatals [45][46]. Les nourrissons qui sont exclusivement ou partiellement allaités ou qui reçoivent des préparations commerciales devraient se faire administrer au moins 400 UI/jour de vitamine D, et jusqu’à 800 UI/jour s’ils sont considérés comme à haut risque (pigmentation cutanée foncée ou résidence dans une communauté du Grand Nord) [20].

Les troubles pédiatriques de l’alimentation (lorsque l’ingestion orale est inappropriée par rapport à l’âge et associée à un dysfonctionnement des habiletés alimentaires ou d’ordre médical, nutritionnel ou psychosocial) sont courants chez les EP. Ils peuvent être causés ou compliqués par une dysplasie bronchopulmonaire, une paralysie des cordes vocales, des lésions neurologiques ou des expériences alimentaires négatives [47]. L’alimentation est un acquis physiologique et comportemental continu complexe, et les habiletés alimentaires continuent de se développer après le congé des soins intensifs néonatals. Le cadre de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé de l’Organisation mondiale de la Santé aborde quatre secteurs de l’alimentation (des habiletés alimentaires ou d’ordre médical, nutritionnel ou psychosocial) pour mieux définir les besoins des patients et des familles. Des cliniques spécialisées et des services de réadaptation appropriés peuvent être nécessaires pour prendre en charge et soutenir la relation entre le parent et le nourrisson [47][48].

Quels sont les enjeux développementaux de l’extrême prématurité?

Les DND marquées sont plus fréquentes chez les EP (tableau 1) [3][4]. Les problèmes de régulation émotionnelle et comportementale et les retards cognitifs, moteurs et langagiers, dont les taux s’accentuent à mesure que l’AG diminue, sont toutefois beaucoup plus courants [3].

Au cœur de la présentation neurodéveloppementale de l’EP se trouvent des variations aux éléments essentiels du développement du cerveau, découlant du stress de la transition et du milieu extra-utérin. Malgré les tentatives pour optimiser l’environnement et limiter le risque de lésions, le développement du cerveau de l’EP continue d’être caractérisé par une dysmaturation. Les phénotypes comportementaux reflètent les forces et les difficultés cognitives, motrices et sociales observées dans une population qui partage une déficience biologique. Le phénotype comportemental de l’EP qui devient nourrisson, puis tout-petit, est caractérisé par l’immaturité socioaffective, la labilité, le comportement « actif », les difficultés langagières et un développement moteur atypique et tardif [49]. Il faut envisager un retard de développement global (d’au moins de deux écarts-types sous la moyenne) dans au moins deux domaines (motricité, langage, cognition, relations sociales et personnelles, activités de la vie quotidienne) chez les EP. Il est important de poser un diagnostic précoce pour amorcer un traitement de soutien en réadaptation et des services communautaires [27].

La paralysie cérébrale (PC) est une incapacité physique courante à la présentation hétérogène caractérisée par des déficiences du fonctionnement moteur qui limitent l’activité. Elle est causée par une perturbation du cerveau en développement du fœtus ou du nourrisson [22]. Les nourrissons prématurés sont plus vulnérables à une PC, qui est habituellement associée à une grave hémorragie intraventriculaire ou à une lésion périventriculaire de la substance blanche [23][26]. À 21 mois d’AC, la PC est confirmée chez 6,2 % des enfants nés à 28 semaines d’AG ou moins [3], et le risque augmente à mesure que l’AG diminue. En effet, le diagnostic touche 14,8 % des prématurés à 23 semaines d’AG, 10,2 % à 24 semaines d’AG, 7,2 % à 25 semaines d’AG, 5,6 % à 26 semaines d’AG et 4,8 % à 27 et 28 semaines d’AG [3]. Ces taux se comparent à une incidence de PC de 0,2 % à 0,3 % dans la population générale du Canada [23].

Les premiers signes de PC incluent la préférence pour une main, la raideur des jambes, l’incapacité de s’asseoir à l’âge de neuf mois, le maintien des poings fermés après l’âge de quatre mois ou les délais ou l’asymétrie des mouvements [23]. Le diagnostic avant six mois d’AC est exact lorsqu’il est appuyé par une neuro-imagerie et des évaluations neurologiques standardisées effectuées en clinique de suivi néonatal et périnatal [24]. Le diagnostic rapide est important, car on sait que des interventions précoces (telles que la thérapie par le mouvement induit par la contrainte) et le dépistage rapide de déficiences connexes (telles que la surveillance des hanches) améliorent les issues fonctionnelles et favorisent le bien-être des parents et des proches [24][25]. Les ressources recommandées sont souvent accessibles dans les localités par l’entremise des cliniques de PC néonatales et périnatales interprofessionnelles et de PC spécialisées.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) se caractérise par une déficience de la communication sociale, des intérêts restreints et des profils de comportement répétitifs. La prévalence de TSA est quatre fois plus élevée chez les EP que chez les enfants à terme [50][51]. Comme dans le cas de la PC, le risque de TSA augmente à mesure que l’AG diminue, c’est-à-dire qu’il est estimé à 15,0 % entre 23 et 24 semaines d’AG, à 6,5 % de 25 à 26 semaines d’AG et à 3,4 % à 27 semaines d’AG [51].

Les symptômes comportementaux précoces (retard de langage, absence de réponse à son nom, contact visuel limité, jeux répétitifs ou inhabituels) peuvent être indicateurs d’un risque de TSA [28]. Les enfants peuvent obtenir un diagnostic de TSA avant l’âge de deux ans (28), mais il est difficile de dépister ce trouble chez l’EP parce que les déficiences sensorimotrices et cognitives et la dysrégulation affective et comportementale liées à la prématurité peuvent fausser le diagnostic [52] ou s’y associer.

Trois stratégies sont recommandées pour poser le diagnostic : s’appuyer sur un seul pédiatre formé et expérimenté, adopter un modèle de partage des soins ou privilégier une approche d’équipe [53]. Pour l’EP ayant un TSA, les cliniques de suivi néonatal et périnatal devraient donner accès à une évaluation spécialisée ou à une orientation vers des spécialistes (p. ex., en psychologie) ou être en mesure d’utiliser des outils diagnostiques. Les cliniques de suivi néonatal et périnatal peuvent contribuer à établir un diagnostic définitif, à dépister les affections connexes et à déterminer le degré global de fonctionnement adaptatif de l’enfant. Les interventions pour les tout-petits incluent des approches comportementales et développementales avec l’appui de thérapeutes, de professionnels de la santé mentale et de dispensateurs de services communautaires [54].

Les déficiences visuelles qui découlent des séquelles d’une rétinopathie du prématuré marquée ou, à moindre fréquence, ont une origine cérébrale, sont des issues importantes, mais tout de même peu fréquentes chez l’EP (tableau 1) [3][32][33]. L’EP devrait être soumis à une évaluation ophtalmologique régulière d’erreurs de réfraction, d’amblyopie et de strabisme [32]. Il peut également être touché par des déficiences auditives (tableau 1) [3]. La prévalence de dyssynchronie neuropathique est plus élevée chez l’EP, et cette affection exige des protocoles particuliers de dépistage auditif du nouveau-né. L’EP a besoin d’évaluations auditives récurrentes pour s’assurer de dépister une perte auditive d’apparition tardive ou progressive [34][35].

Quel est le rôle d’une intervention précoce?

Les améliorations à court terme découlant d’une intervention précoce sont attribuables à la plasticité du cerveau en développement, qui est hautement adaptatif et qui répond à la stimulation environnementale [21]. Une telle réactivité favorise des interventions précoces positives.

Le cerveau en développement est également vulnérable à des stimulations négatives, y compris le stress, l’inflammation, la douleur et la malnutrition. Des événements préjudiciables peuvent avoir de multiples trajectoires développementales en fonction du moment, de la nature et du mode de rétablissement. Une lésion grave, si elle est étendue, peut être impossible à guérir. Des lésions légères à modérées peuvent avoir des effets minimes et être suivies d’un rétablissement observable, mais il arrive qu’une rechute suive un rétablissement apparent (c’est l’« effet de dormance »). Dans ce cas, l’atteinte se révèle dans toute son ampleur seulement lorsque la zone touchée devient importante sur le plan du développement [49]. En raison de ce délai, une intervention précoce peut avoir une efficacité limitée à long terme et agir davantage sur le fonctionnement que sur le diagnostic. Par exemple, une intervention précoce ne modifie pas le diagnostic de PC, mais un traitement rapide a un effet positif démontré sur le fonctionnement de l’enfant touché [23][25]. Des données probantes solides démontrent que le dépistage et une intervention précoces ont des conséquences positives pour les enfants qui vivent avec un TSA [54].

Quelles sont les conséquences de l’extrême prématurité sur les familles?

Il convient de placer le bien-être des parents et des proches au cœur des soins de qualité. Les taux de dépression postnatale, d’état de stress post-traumatique et d’anxiété sont considérablement plus élevés chez les parents d’enfants prématurés - on estime qu’ils se situent entre 30 % et 60 % [8][9]. Le parent est le premier régulateur du nourrisson : il établit le rythme des boires et du sommeil, renforce l’attachement et établit les relations et les comportements familiaux essentiels au sain développement de l’enfant. Il faut envisager d’évaluer la santé mentale du parent dont le nourrisson est en soins intensifs néonatals [8][9]. Des outils de dépistage comme l’échelle de dépression postnatale d’Édimbourg sont accessibles en ligne, et on peut également orienter le parent vers un programme local en santé mentale périnatale. Les médecins et autres professionnels de la santé peuvent s’investir auprès des familles qu’ils suivent et établir une relation avec elles. Pour ce faire, ils peuvent évaluer et soutenir le début des relations à la maison et orienter les familles d’EP vers des ressources communautaires et des services de soutien. 

Recommandations

  • L’extrême prématuré (EP) doit avoir accès à un médecin de première ligne qui possède des compétences en dépistage longitudinal, en surveillance et en prise en charge des soins liés à la croissance, à la nutrition, aux habitudes alimentaires, aux problèmes respiratoires et développementaux et aux besoins neurosensoriels. Pour optimiser ce niveau et cette étendue de soins, il est préférable de s’associer à des équipes soignantes interprofessionnelles dans le cadre de cliniques de suivi néonatal et périnatal, à des moments bien établis. La coordination des soins comprend l’orientation précoce vers des services spécialisés et des services de réadaptation, l’accès à un soutien financier et les ressources communautaires.
  • L’âge corrigé doit être privilégié pour mesurer les progrès de l’EP et en évaluer le développement, jusqu’à ce qu’il soit âgé d’au moins trois ans. Les vaccins doivent toutefois être administrés en fonction de l’âge chronologique.
  • Le plan de nutrition de l’EP doit être personnalisé; le lait maternel est l’option privilégiée, complété par une préparation commerciale, au besoin, après le congé de l’hôpital. La mère doit recevoir des conseils et un soutien à l’allaitement et à l’expression de son lait avant, pendant et après le séjour de l’EP en soins intensifs néonatals. Il faut continuer à administrer des suppléments de fer au nourrisson qui est principalement allaité jusqu’à au moins un an d’âge corrigé. Le nourrisson qui est allaité exclusivement ou partiellement ou qui reçoit des préparations commerciales doit se faire administrer 400 UI/jour de vitamine D, et jusqu’à 800 UI/jour s’il est à haut risque (pigmentation cutanée foncée ou résidence dans une communauté du Grand Nord).
  • Il faut poser le diagnostic de paralysie cérébrale le plus tôt possible pour que le nourrisson puisse profiter d’une intervention précoce en vue d’optimiser la neuroplasticité et d’éviter les complications. L’EP doit donc avoir accès à des services de neuro-imagerie et à des évaluations standardisées précoces pour dépister la paralysie cérébrale.
  • L’EP doit être soumis à une évaluation ciblée précoce du trouble du spectre de l’autisme, afin d’établir si les examens doivent être poussés plus loin, de dépister les affections connexes courantes et de planifier le traitement

Remerciements

Le comité de nutrition et de gastroentérologie et le comité de la pédiatrie communautaire de la Société canadienne de pédiatrie ont révisé le présent document de principes, de même que le comité directeur de la section de la médecine néonatale et périnatale de la Société canadienne de pédiatrie et la Fondation pour bébés prématurés canadiens.


COMITÉ D’ÉTUDE DU FŒTUS ET DU NOUVEAU-NÉ DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE (2020-2021)

Membres : Gabriel Altit MD, Nicole Anderson MD (membre résidente), Heidi Budden MD (représentante du conseil), Leonora Hendson MD (ancienne membre), Souvik Mitra MD, Michael R. Narvey MD (président), Eugene Ng MD, Nicole Radziminski MD, Vibhuti Shah MD (ancien membre)

Représentants : Radha Chari MD (La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), James Cummings MD (comité d’étude du fœtus et du nouveau-né, American Academy of Pediatrics), William Ehman MD (Le Collège des médecins de famille du Canada), Danica Hamilton inf. (Association canadienne des infirmières et infirmiers en néonatologie), Chloë Joynt MD (comité directeur de la section de la médecine néonatale et périnatale de la SCP), Chantal Nelson Ph. D. (Agence de la santé publique du Canada)

Auteures principales : Leonora Hendson MD, Paige T. Church MD, Rudaina Banihani MD


Références

  1. Lee SK, Beltempo M, McMillan DD et coll. Outcomes and care practices for preterm infants born at less than 33 weeks’ gestation: A quality-improvement study. CMAJ 2020;192(4):E81–91.
  2. Beltempo M, Shah P, Yoon EW, Chan P, Balachandran N; comité de révision du rapport annuel. The Canadian Neonatal Network – Annual Report 2019 / Rapport annuel 2019 - Le Réseau néonatal canadien. www.canadianneonatalnetwork.org (consulté le 5 octobre 2021).
  3. Synnes A, Luu TM, Afifi J, Hicks M, Hendson L, Richter L. Canadian Neonatal Follow-Up Network (CNFUN) Annual Report, 2020. (consulté le 5 octobre 2021).
  4. Synnes A, Luu TM, Moddemann D et coll. Determinants of developmental outcomes in a very preterm Canadian cohort. Arch Dis Child Fetal Neonatal Ed 2017;102(3):F235–43.
  5. Bayley N. Manual for the Bayley Scales of Infant and Toddler Development, 3e éd. San Antonio, TX: The Psychological Corporation, 2006.
  6. Vohr B, Wright L, Hack M, Aylward G, Hirtz D. Follow-up care of high-risk infants. Pediatrics 2004;114(2):1377–97.
  7. Barrington KJ, Saigal S. Long-term caring for neonates. Paediatr Child Health 2006;11(5):265–6.
  8. Murthy S, Haeusslein L, Bent S, Fitelson E, Franck LS, Mangurian C. Feasibility of universal screening for postpartum mood and anxiety disorders among caregivers of infants hospitalized in NICUs: A systematic review. J Perinatol 2021;41(8):1811-24.
  9. Rafferty J, Mattson G, Earls MF, Yogman MW; comité des aspects psychosociaux de la santé de l’enfant et de la famille. Incorporating recognition and management of perinatal and postpartum depression into pediatric practice. Pediatrics 2019;143(1):e20183260.
  10. Fenton TR, Kim JH. A systematic review and meta-analysis to revise the Fenton growth chart for preterm infants. BMC Pediatr 2013;13:59.
  11. Les diététistes du Canada, la Société canadienne de pédiatrie, Le Collège des médecins de famille du Canada, l’Association canadienne des infirmières et infirmiers communautaires. Promouvoir la surveillance optimale de la croissance des enfants au Canada : L’utilisation des nouvelles courbes de croissance de l’Organisation mondiale de la Santé, 2010. (consulté le 5 octobre 2021).
  12. Lapillonne A, O’Connor DL, Wang D, Rigo J. Nutritional recommendations for the late-preterm infant and the preterm infant after hospital discharge. J Pediatr 2013;162(3 Suppl):S90–100.
  13. Nzegwu NI, Ehrenkranz RA. Post-discharge nutrition and the VLBW infant: To supplement or not supplement? A review of the current evidence. Clin Perinatol 2014;41(2):463–74.
  14. Crapnell TL, Rogers CE, Neil JJ, Inder TE, Woodward LJ, Pineda RG. Factors associated with feeding difficulties in the very preterm infant. Acta Paediatr 2013;102(12):e539-45.
  15. Eichenwald EC; comité d’étude du fœtus et du nouveau-né. Diagnosis and management of gastroesophageal reflux in preterm infants. Pediatrics 2018;142(1):e20181061.
  16. Rosen R, Vandenplas Y, Singendonk M et coll. Pediatric Gastroesophageal Reflux Clinical Practice Guidelines: Joint Recommendations of the North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition and the European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2018;66(3):516–54.
  17. OMS, UNICEF, 2020. Protecting, promoting and supporting breastfeeding: The baby-friendly hospital initiative for small, sick and preterm newborns. 2020: Licence: CC BY-NC-SA 3.0 IGO.
  18. Arts-Rodas D, Benoit D. Feeding problems in infancy and early childhood: Identification and management. Paediatr Child Health 1998;3(1):21–7.
  19. Unger SL, Fenton TR, Jetty R, Critch JN, O’Connor DL; Société canadienne de pédiatrie; comité de nutrition et de gastroentérologie. Les besoins en fer jusqu’à l’âge de deux ans. Paediatr Child Health 2019;24(8):556.
  20. Irvine J, Ward LM; Société canadienne de pédiatrie, comité de la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis. La prévention de la carence en vitamine D symptomatique et du rachitisme chez les nourrissons et les enfants autochtones du Canada. Paediatr Child Health. 2022.
  21. Spittle A, Orton J, Anderson PJ, Boyd R, Doyle LW. Early developmental intervention programmes provided post hospital discharge to prevent motor and cognitive impairment in preterm infants. Cochrane Database Syst Rev 2015(11):CD005495.
  22. Cans C. Surveillance of cerebral palsy in Europe: A collaboration of cerebral palsy surveys and registers. Dev Med Child Neurol 2000;42(12):816–24.
  23. Kawamura A, Makino A, McLeod S. Société canadienne de pédiatrie, section de la pédiatrie du développement. Les soins complets de l’enfant ayant la paralysie cérébrale et capable de marcher (GMFCS I et II) : une perspective canadienne. Paediatr Child Health 2020;25(6):398.
  24. Maitre NL, Burton VJ, Duncan AF et coll. Network implementation of guideline for early detection decreases age at cerebral palsy diagnosis. Pediatrics 2020;145(5):e20192126.
  25. Novak I, McIntyre S, Morgan C et coll. A systematic review of interventions for children with cerebral palsy: State of the evidence. Dev Med Child Neurol 2013;55(10):885–910.
  26. Banihani R, Church PT, Luther M, Kiss A, Asztalos EV. Outcomes of preterm infants with a periventricular venous infarction in the neonatal period. J Pediatr Neurology 2019;17(2):57–64.
  27. Bélanger SA, Caron J; Société canadienne de pédiatrie; comité de la santé mentale et des troubles du développement. L’évaluation de l’enfant ayant un retard global du développement ou un handicap intellectuel. Paediatr Child Health 2018;23(6):411-9.
  28. Zwaigenbaum L, Brian JA, Ip A; Société canadienne de pédiatrie, groupe de travail des directives sur le trouble du spectre de l’autisme. Le dépistage précoce du trouble du spectre de l’autisme chez les jeunes enfants. Paediatr Child Health 2019;24(7):433–43.
  29. Dias MS, Samson T, Rizk EB, Governale LS, Rictsmeier JT; section de la chirurgie neurologique, section de la chirurgie plastique et reconstructive. Identifying the misshapen head: Craniosynostosis and related disorders. Pediatrics 2020;146(3):e2020015511.
  30. Shweikeh F, Nuño M, Danielpour M, Krieger MD, Drazin D. Positional plagiocephaly: An analysis of the literature on the effectiveness of current guidelines. Neurosurg Focus 2013;35(4):E1.
  31. Agence de la santé publique du Canada. (2011). Énoncé conjoint sur le sommeil sécuritaire : Réduire les décès subits des nourrissons au Canada. 2011, (consulté le 28 avril 2022).
  32. Jefferies AL; Société canadienne de pédiatrie, comité d’étude du fœtus et du nouveau-né. La rétinopathie du prématuré : mise à jour sur le dépistage et la prise en charge. Paediatr Child Health 2016;21(2):105–8.
  33. Yang CS, Wang AG, Sung CS, Hsu WM, Lee FL, Lee SM. Long-term visual outcomes of laser-treated threshold retinopathy of prematurity: A study of refractive status at 7 years. Eye (Lond.) 2010;24(1):14–20.
  34. American Academy of Pediatrics, comité conjoint de l’audition pour les enfants. Year 2007 position statement: Principles and guidelines for early hearing detection and intervention programs. Pediatrics 2007;120(4):898–921.
  35. American Academy of Pediatrics, comité conjoint de l’audition pour les enfants; Muse C, Harrison J, Yoshinaga-Itano C et coll. Supplement to the JCIH 2007 position statement: Principles and guidelines for early intervention after confirmation that a child is deaf or hard of hearing. Pediatrics 2013;131(4):e1324-49.
  36. Robinson J, Le Saux N; Société canadienne de pédiatrie, comité des maladies infectieuses et d’immunisation. Prévenir les hospitalisations pour l’infection par le virus respiratoire syncytial. Paediatr Child Health 2015;20(6):327–33.
  37. Gagneur A, Pinquier D, Quach C. Immunization of preterm infants. Hum Vaccin Immunother 2015;11(11)2556–63.
  38. Rowan-Legg A; Société canadienne de pédiatrie, comité de la pédiatrie communautaire. Les soins buccodentaires des enfants – un appel à l’action. Paediatr Child Health 2013;18(1):44–50.
  39. Godel J; Société canadienne de pédiatrie, comité de nutrition et de gastroentérologie. Le recours au fluor chez les nourrissons et les enfants. Paediatr Child Health 2002;7(8):579–82.
  40. Engle WA; WA; American Academy of Pediatrics; comité d’étude du fœtus et du nouveau-né. Age terminology during the perinatal period. Pediatrics 2004;114(5):1362-4.
  41. Doyle LW, Anderson PJ. Do we need to correct age for prematurity when assessing children? J Pediatr 2016;173:11–12.
  42. Aylward GP. Is it correct to correct for prematurity? Theoretic analysis of the Bayley-4 normative data. J Dev Behav Pediatr 2020;41(2):128–33.
  43. Wilson-Ching M, Pascoe L, Doyle LW, Anderson PJ. Effects of correcting for prematurity on cognitive test scores in childhood. J Paediatr Child Health 2014;50(3):182–8.
  44. Nassel D, Chartrand C, Doré-Bergeron MJ et coll. Very preterm infants with technological dependence at home: Impact on resource use and family. Neonatology 2019;115(4):363–70.
  45. Abrams SA; comité de nutrition. Calcium and vitamin D requirements of enterally fed preterm infants. Pediatrics 2013;131(5):e1676-83.
  46. Rustico SE, Calabria AC, Garber SJ. Metabolic bone disease of prematurity. J Clin Transl Endocrinol 2014;1(3):85–91.
  47. Goday PS, Huh SY, Silverman A et coll. Pediatric feeding disorder: Consensus definition and conceptual framework. J Pediatr Gastroenterol Nutr 2019;68(1):124–9.
  48. Browne JV, Ross ES. Eating as a neurodevelopmental process for high-risk newborns. Clin Perinatol 2011;38(4):731–43.
  49. Church P, Banihani R, Luther M, Maddalena P, Asztalos E. Premature infants: The behavioral phenotype of the preterm survivor. In: Needelman HJ, Jackson BJ (éd.). Follow-Up for NICU Graduates: Promoting Postitive Developmental and Behavioral Outcomes for At-Risk Infants.New York, NY: Springer; 2018.
  50. Agrawal S, Rao SC, Bulsara MK, Patole SK. Prevalence of autism spectrum disorder in preterm infants: A meta-analysis. Pediatrics 2018;142(3):e20180134.
  51. Joseph RM, O’Shea TM, Allred EN et coll. Prevalence and associated features of autism spectrum disorder in extremely low gestational age newborns at age 10 years. Autism Res 2017;10(2):224–32.
  52. Kim SH, Joseph RM, Frazier JA et coll. Predictive validity of the Modified Checklist for Autism in Toddlers (M-CHAT) born very preterm. J Pediatr 2016;178:101-07.e2.
  53. Brian JA, Zwaigenbaum L, Ip A; Société canadienne de pédiatrie, groupe de travail des directives sur le trouble du spectre de l’autisme. Les normes de l’évaluation diagnostique du trouble du spectre de l’autisme. Paediatr Child Health 2019;24(7):452–60.
  54. Ip A, Zwaigenbaum L, Brian JA; Société canadienne de pédiatrie, groupe de travail des directives sur le trouble du spectre de l’autisme. La prise en charge et le suivi du trouble du spectre de l’autisme une fois le diagnostic posé. Paediatr Child Health 2019;24(7):469–77.

Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

Mise à jour : le 8 février 2024