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Un port d’attache pour les pédiatres. Une voix pour les enfants.

Priorités stratégiques : 2024 - 2027

Groupe de travail sur les priorités stratégiques

  • Docteur Jared Bullard, membre du conseil
  • Docteur Jeff Critch, président de la SCP (2023-2024)
  • Docteure Kelly Cox, membre du conseil
  • Docteur Mark Feldman, président sortant de la SCP
  • Docteure Johanne Harvey, présidente de la SCP (2024-2025)
  • Docteure Anne Rowan-Legg, membre du conseil
  • Docteur Sam Wong, directeur des affaires médicales
  • Marie Adèle Davis, directrice générale
  • Jackie Millette, directrice générale adjointe, perfectionnement et élaboration de directives
  • Elizabeth Moreau, directrice générale adjointe, communications et priorités stratégiques

En juin 2024, la Société canadienne de pédiatrie a annoncé ses priorités pour les trois prochaines années. Ces priorités découlent de réflexions, de recherches et de consultations étalées sur une période d’un an. Elles expriment ce qui nous semble être les enjeux les plus urgents qu’affrontent les enfants et les adolescents du Canada, les problèmes qui exigent une approche soutenue, multidimensionnelle et coopérative et à l’égard desquels la SCP peut agir.

  • Santé mentale des enfants et des adolescents
  • Santé environnementale
  • Effectifs pédiatriques

Nous sommes d’avis que rien n’est plus important que la santé et le bien-être des enfants et des adolescents. Pour prioriser leur santé, nous devons former des communautés, des environnements et des systèmes propices à leur épanouissement.

Nous sommes d’avis qu’en abordant ces enjeux prioritaires au cours des prochaines années, nous contribuerons à soutenir l’ensemble des enfants, des adolescents et des familles du Canada, de même que les professionnels de la santé qui les soignent.

Découvrez-en davantage ci-dessous :

Ce document est également disponible en fichier pdf.

Champs d’action

Santé mentale des enfants et des adolescents

La santé mentale, fondamentale pour la croissance et le développement, a pris de plus en plus d’ampleur dans le travail des pédiatres depuis quelques années. De 2024 à 2027, la SCP priorisera trois aspects de la santé mentale des enfants et des adolescents :

  • L’utilisation des écrans : L’utilisation fréquente et intensive des médias numériques par les enfants et les adolescents peut influer sur leur santé et leur développement, notamment sur leur santé mentale. Les écrans sont omniprésents dans la vie des enfants et des adolescents, pratiquement partout où ils vivent, apprennent et jouent. Les jeunes doivent être protégés des préjudices associés à l’utilisation des médias numériques, qui peuvent l’emporter sur ses nombreux avantages relativement à l’enrichissement de l’apprentissage et du développement.
  • Les professionnels de la santé mentale et les services en santé mentale : De nombreux enfants et adolescents du Canada ont besoin d’aide à cause de problèmes relatifs à leur santé mentale ou comportementale, et une intervention rapide est essentielle à leur bon état clinique. De nombreuses familles éprouvent pourtant de la difficulté à accéder à des services appropriés en santé mentale, et sont limitées par leur lieu de résidence au Canada et par leur capacité de payer.
  • Les troubles chroniques et complexes : Les enfants et les adolescents qui vivent avec un trouble de santé physique ou développementale sont plus susceptibles que leurs camarades d’éprouver un problème de santé mentale. La prise en charge d’une maladie chronique ou complexe peut avoir des conséquences néfastes sur le bien-être personnel et familial; c’est pourquoi, pour leur santé globale, il est capital d’assurer l’accès à des mesures de soutien intégrées.

Dans chacun de ces champs d’action, la SCP collaborera avec des alliés, des décideurs et des intervenants pour améliorer la santé mentale par des prises de position, des mesures concrètes et l’accès aux services.

Santé environnementale

La menace que représentent les changements climatiques constitue une préoccupation majeure pour la santé, car les enfants sont particulièrement vulnérables à leurs effets les plus connus sur l’environnement, tels que la modification du profil des maladies infectieuses, la pollution de l’air, l’élévation des températures et les incendies de forêt. Le SCP adoptera trois niveaux d’action pour composer avec les conséquences des changements climatiques chez les enfants et les adolescents :

  • La formation et le soutien des médecins : Les pédiatres doivent comprendre les effets des changements climatiques sur la santé des jeunes et sur les meilleurs moyens de les atténuer. Ils ont également besoin d’information et de ressources pour donner des conseils aux familles sur les effets de ces changements et sur les précautions à prendre.
  • Les prises de position et la collaboration : La SCP fera la promotion active de la santé de la planète et de milieux de vie et de jeu plus sains pour les enfants et les adolescents. Elle collaborera avec d’autres pour influer sur les politiques publiques en matière de santé climatique et environnementale.
  • Le changement organisationnel : La SCP prendra des mesures pour réduire sa propre empreinte sur l’environnement.

Effectifs pédiatriques

L’exercice de la pédiatrie, comme d’autres secteurs du système de santé canadien, est sous pression. La SCP, qui est la seule organisation nationale à représenter les pédiatres au Canada, a la responsabilité unique de préconiser des effectifs en meilleure santé. Pour ce faire, il faut former assez de pédiatres et de surspécialistes pour répondre aux besoins en mutation des enfants et des adolescents et pour s’assurer qu’ils ont les moyens de travailler en collaboration à d’autres professionnels de la santé qui participent aux soins pédiatriques. La SCP s’investira auprès d’autres organisations et s’associera à elles pour améliorer un certain nombre de mesures :

  • La collecte de données : Nous devons brosser un portrait plus précis des milieux de soins pédiatriques, y compris le nombre de praticiens et leur champ de pratique, leur lieu d’exercice et les besoins des enfants et des adolescents.
  • L’harmonisation de la capacité de la main-d’œuvre avec les besoins des patients : Nous devons nous assurer que les futurs pédiatres soient formés pour répondre aux besoins particuliers et évolutifs des enfants et des adolescents, tant au sein d’équipes que de milieux intégrés avec d’autres professionnels de la santé.
  • La réduction du fardeau administratif : Les médecins consacrent beaucoup trop de temps à remplir des formulaires et à transmettre de l’information à des tiers comme les sociétés d’assurance et les gouvernements, au détriment des soins aux patients.

Contexte

Les priorités de la SCP pour 2024-2027 s’inspirent du cadre stratégique de 2017 à 2022 et reflètent les réalités actuelles des enfants et des adolescents, qui diffèrent énormément de celles d’il y a quelques années à peine.

  • Nous vivons dans un environnement « post-pandémique » : Bien des choses ont changé depuis 2020, lorsque la vie a été perturbées par la COVID-19. Les mesures sanitaires, y compris la fermeture des écoles et les restrictions imposées aux activités communautaires, ont eu un effet disproportionné sur les enfants et les adolescents, et des manifestations des conséquences de ces mesures continuent d’émerger. Parmi les autres effets, les années de la pandémie ont favorisé une utilisation accrue des médias numériques, une hausse de la déconnexion et de l’isolement social et des pertes d’apprentissage. Nous avons également été témoins de débats polarisants au sujet des vaccins et d’une propagation croissante de la mésinformation en matière de santé.
  • Les familles subissent un stress économique croissant : Ces dernières années, l’inflation atteint pratiquement tous les aspects des dépenses familiales, de l’épicerie en passant par l’essence. Les familles doivent faire des choix difficiles ou modifier leurs habitudes de vie pour joindre les deux bouts. Pour certains, cette situation se traduit par la diminution des aliments nutritifs ou par l’arrêt des activités parascolaires. La hausse du coût de la vie, conjuguée à la pénurie de logements, exerce des pressions supplémentaires sur de nombreuses familles. Le stress économique peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale des adultes tout autant que des enfants.
  • Le Canada vit une crise des effectifs en santé : Les pédiatres déclarent s’occuper de populations de patients de plus en plus complexes, qui consultent pour des problèmes plus aigus et ont besoin de soins spécialisés multidisciplinaires et d’un soutien en santé mentale ou sociale. Puisque plus de 6,5 millions Canadiens n’ont pas accès à un médecin de famille, nombreux sont ceux pour qui les soins préventifs, un diagnostic et un traitement rapides et la continuité des soins sont inaccessibles. Cette crise des soins primaires touche tous les aspects du système de santé canadien, y compris la pédiatrie.

Principes directeurs

Ces principes ont modelé l’élaboration de nos priorités stratégiques et seront reflétés dans tous nos actes.

L’antiracisme

Le racisme est un problème omniprésent au Canada et aussi un problème de santé pour les enfants et les adolescents. Il est dommageable pour la santé mentale et le développement des enfants.

Le racisme est un problème systémique. Même si on n’en admet pas toujours l’existence, il est enchâssé dans nos systèmes, nos politiques, nos pratiques et notre langue, y compris le système de santé.

La SCP s’applique à être une organisation antiraciste, engagée à dénoncer le racisme dans la pratique de la pédiatrie, dans nos établissements et dans les communautés.

L’équité

Les conditions de vie de l’enfant ne doivent pas nuire à sa croissance, son développement ou son apprentissage. La SCP s’affaire à garantir l’équité de tous les enfants et les adolescents, quel que soit leur origine ou leur lieu de vie. Nous savons également que les solutions et les approches ne conviennent pas toutes à l’ensemble des enfants, des adolescents et des familles. Les soins optimaux tiennent toujours compte de la culture et du milieu de vie de la famille.

Dans chaque secteur prioritaire, la SCP évaluera les besoins de populations particulières, y compris les enfants et les adolescents issus des Premières Nations, des Inuits et des Métis, des nouveaux arrivants au Canada et des familles qui vivent dans la pauvreté.

La réactivité

Les priorités stratégiques contribuent à orienter le travail de la SCP, mais elles ne représentent pas toute la portée de ses activités. Nous continuerons à être actifs dans de nombreux autres secteurs et réceptifs aux besoins émergents des enfants, des adolescents et des professionnels de la santé qui les soignent.

Processus

étape 1. Vaste analyse environnementaleBien des choses ont changé pour les enfants et les adolescents du Canada depuis le dernier cadre stratégique en 2017. Pour garantir que le processus d’établissement des priorités stratégiques repose sur des données probantes et réponde aux besoins des membres de la SCP, nous avons entrepris un processus de recherche et de consultation d’un an.

La première étape a pris la forme d’une vaste analyse environnementale pour déterminer les tendances en santé mentale chez les enfants et les adolescents, à la fois au Canada et dans des pays comparables. La SCP a formulé les questions de recherche initiales et a trouvé les ressources appropriées, les a analysées et priorisées à mesure que l’information a émergé.

Le travail s’est structuré autour de la question directrice suivante : Quels facteurs influent sur le développement de la santé des enfants et des adolescents au Canada?

Nous avons examiné les principales sources internationales, c’est-à-dire les organisations mondiales qui participent à la santé des enfants et des adolescents, les sociétés professionnelles de pédiatrie et les organisations axées sur la santé des enfants et des adolescents situées en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Les sources canadiennes comprennent les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les organisations nationales vouées à la santé des enfants et des adolescents et les défenseurs des enfants dans les provinces et les territoires. Nous avons recherché les similarités et les différences de priorité dans les provinces et les territoires et les facteurs qui peuvent les expliquer.

Enfin, nous avons examiné tant la documentation parallèle que les publications révisées par un comité de lecture pour comprendre certains vecteurs des enjeux prioritaires.

Afin de restreindre la liste de priorités potentielles à la SCP, nous avons réfléchi à l’identité de notre organisation, à nos forces particulières et à ce qui peut être réalisé en tout réalisme sur une période de trois ans.

Nous avons présenté nos résultats au conseil d’administration pour les faire valider, avons consulté les membres des groupes de direction, c’est-à-dire les comités, les sections et les groupes de travail, puis avons demandé l’avis de l’ensemble des membres.

Grâce aux compétences et à l’expérience des membres, chaque étape nous a aidés à mieux comprendre les priorités potentielles selon divers points de vue.

Pour en savoir plus ou formuler des commentaires : info@cps.ca

Mise à jour : le 20 novembre 2024