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Un port d’attache pour les pédiatres. Une voix pour les enfants.

Regard sur nos (quelque) 100 premières années

En 1922,15 médecins de l’Ontario et du Québec ont fondé la Canadian Society for the Study of Diseases of Children. Ils réagissaient en partie au taux croissant de mortalité infantile et de maladies infectieuses chez les enfants du Canada, mais leur charte comportait deux objectifs qui demeurent au cœur du travail de la SCP encore aujourd’hui :

  • Faire progresser les connaissances de la physiologie, de la pathologie, de la psychologie et des thérapeutiques chez les nourrissons et les enfants.
  • Faciliter pour ses membres l’acquisition de plus amples connaissances par des congrès et conférence professionnels et par la publication d’articles et de manuscrits liés à la science, à la pratique et à l’enseignement des maladies propres aux nourrissons et aux enfants.

De nos jours, la Société canadienne de pédiatrie (qui a changé de nom en 1951) compte près de 4 000 membres, dont les soins aux enfants et aux adolescents intègrent désormais les prises de position, la formation professionnelle, l’éducation du public et la surveillance.

Le premier congrès annuel, qui s’est déroulé à Montréal en 1923, a attiré neuf personnes, y compris deux femmes, en plus de ses membres fondateurs. Le premier article, intitulé Acute intestinal intoxication in infants, y a été présenté par les docteurs Alan Brown et Gladys Boyd. Un congrès de la SCP a été organisé chaque année par la suite, un peu partout au Canada et souvent en collaboration avec des organisations parallèles comme l’American Academy of Pediatrics, des sociétés de pédiatrie étatiques ou régionales, la British Paediatric Association ou la Society for Pediatric Research. La SCP a également organisé trois grands congrès internationaux, en 1959, en 1967 et en 2016.

Presque depuis sa création, la SCP effectue une grande partie de son travail par l’entremise de comités axés sur des secteurs précis de la santé des enfants et des adolescents. Un comité de formation, mis sur pied en 1931, devait étudier les programmes d’enseignement aux étudiants en médecine du premier cycle du Canada. D’autres comités ont été mis sur pied au fil des ans, y compris celui de la nutrition (1959), de la santé des Premières Nations et des Inuits (1962) et des maladies infectieuses et d’immunisation (1966). Aujourd’hui, la SCP est dotée de 30 comités, sections et groupes de travail qui produisent des documents de principes et des points de pratique pour donner des directives aux médecins, prendre position et diffuser de l’information au public.

L’une des premières questions que se sont posées les fondateurs en 1922, portait sur la pertinence d’étendre l’action de leur nouvelle organisation à l’ensemble du Dominion. En effet, les médecins de l’Ouest canadien entretenaient des liens plus étroits avec les États du Sud qu’avec leurs homologues de l’Ontario ou du Québec, et ce n’est pas avant le milieu du XXe siècle que la SCP est devenue une véritable entité nationale. Un congrès particulièrement réussi tenu à Banff en 1946 a contribué à renouveler la participation de l’Ouest, et une nouvelle charte, déposée en 1950, a reconnu expressément les racines de la SCP au Québec. Le caractère incontournable de la SCP s’est pleinement réalisé sous la direction du docteur Victor Marchessault, qui a créé le premier « secrétariat » à Sherbrooke en 1964 afin de servir des membres de plus en plus nombreux, puis a dirigé l’organisation pendant plus de 30 ans. De nos jours, la SCP compte des membres d’un océan à l’autre, et la création de la section des résidents, en 1990 — le plus gros groupe de travail de la SCP —, a permis aux pédiatres en formation de tous les programmes du Canada de disposer d’un premier port d’attache professionnel pour mettre en valeur leurs compétences et leur apprentissage.

Malgré sa portée nationale croissante, la SCP était formée de peu de membres et, pendant longtemps, elle s’est composée majoritairement d’hommes et ne présentait aucune diversité. Il y a toutefois des exceptions notoires. Le docteur Alton Goldbloom a été membre fondateur, puis président de la Canadian Society for the Study of Diseases of Children à une époque où les Juifs étaient victimes de discrimination active dans les écoles de médecine et les hôpitaux du Canada. Son fils, le docteur Richard Goldbloom, a également été un membre important qui a présidé la SCP, et sa petite-fille, la docteure Ellen Goldbloom, est désormais membre à son tour. La docteure Jessie Boyd Scriver a été l’une des premières femmes à étudier la médecine à l’Université McGill et la première à présider la SCP en 1952. Quant au docteur Kent Saylor, premier pédiatre autochtone du Canada, il a dirigé les travaux de la SCP liés à la santé des enfants et des adolescents issus des Premières Nations, des Inuits et des Métis pendant de nombreuses années et a ouvert la voie à une cohorte croissante de membres autochtones. Aujourd’hui, la SCP met tout en œuvre pour devenir une organisation qui agit activement contre le racisme, afin de favoriser un avenir plus équitable, plus diversifié et plus inclusif.

Plus que jamais, les prises de position sont au cœur des travaux de la SCP, grâce à la haute direction et à ses membres dévoués. La mobilisation de la SCP a été essentielle à des réussites historiques, y compris la vaccination et l’adoption de vaccins particuliers, le lait enrichi de vitamine D, la fluoration de l’eau, les sièges rehausseurs pour nourrissons et pour enfants, « dodo sur le dos » pour les bébés, l’interdiction des marchettes pour bébés, la réponse au diabète de type 1 en milieu scolaire et la législation sur les armes à feu, pour n’en nommer que quelques-unes. De nos jours, de nouvelles priorités stratégiques de premier plan — la santé mentale, la santé environnementale, et les effectifs pédiatriques — promettent d’inspirer et d’éclairer notre travail pendant les années à venir.

Mise à jour : le 12 juillet 2024