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Limiter les pertes sanguines et le recours aux transfusions chez les nouveau-nés

Affichage : le 12 novembre 2025


La Société canadienne de pédiatrie vous autorise à imprimer une copie unique de ce document tiré de notre site Web. Pour obtenir l'autorisation d'en réimprimer ou d'en reproduire des copies multiples, lisez notre politique sur les droits d'auteur, à l'adresse www.cps.ca/fr/policies-politiques/droits-auteur.

Auteur(s) principal(aux)

Souvik Mitra MD Ph. D., Emer Finan MBBCH, Deepak Manhas MD; Société canadienne de pédiatrie, Comité d’étude du fœtus et du nouveau-né

Résumé

Il est prioritaire de limiter les pertes sanguines et le recours aux transfusions dans le cadre des soins aux nouveau-nés prématurés et gravement malades. Pour favoriser cette mesure à la naissance, on peut reporter le clampage du cordon d’au moins 60 secondes, tant chez les nouveau-nés prématurés qu’à terme. De plus, l’utilisation d’un prélèvement de sang du cordon ombilical pour effectuer un premier bilan sanguin chez les nouveau-nés prématurés et l’évitement des bilans sanguins systématiques, dans la mesure du possible, contribuent à limiter les pertes sanguines et les transfusions. Une stratégie restrictive de transfusion de globules rouges stratifiée en fonction de l’assistance respiratoire et de l’âge postnatal est recommandée auprès des nouveau-nés très prématurés et de très faible poids à la naissance. Chez les nouveau-nés à terme ou peu prématurés qui présentent une instabilité hémodynamique ou une hypoxémie aiguë marquée, les stratégies relatives aux transfusions sanguines doivent être adaptées à leur état clinique. Chez les nouveau-nés prématurés qui sont dans un état stable et qui ne présentent pas d’hémorragie intracrânienne fœtale ni de saignement actif majeur, un seuil de transfusion de plaquettes inférieur à 25 x 109/L est à privilégier.

Mots-clés : prématuré; transfusion de plaquettes; transfusion de sang

Historique

Les nouveau-nés très prématurés (de moins de 32 semaines d’âge gestationnel [AG]) et les nouveau-nés à terme gravement malades reçoivent souvent des transfusions de produits sanguins en soins intensifs néonatals. Selon les données du Réseau néonatal canadien, les culots globulaires (56 %), suivis des plaquettes (15 %), sont les produits sanguins les plus utilisés chez les nouveau-nés prématurés (de moins de 30 semaines d’AG)[1]. Aucun de ces deux produits n’est biologiquement inerte, et l’administration de produits sanguins est associée à des risques d’infection à court terme, à des lésions pulmonaires liées à la transfusion et à une entérocolite nécrosante liée à la transfusion. Par ailleurs, des transfusions répétées peuvent compromettre le pronostic neurodéveloppemental[2], et c’est pourquoi il est impératif de limiter les pertes sanguines et les transfusions de produits sanguins. Lorsque des transfusions s’imposent, elles doivent être administrées conformément aux meilleures données probantes. De même, il est urgent de limiter la phlébotomie, d’éviter les bilans sanguins systématiques et de restreindre les volumes de prélèvements chez les nouveau-nés.

Un document antérieur de la Société canadienne de pédiatrie (SCP) de 2015 sur le sujet, intitulé Limiter les pertes de sang et le recours aux transfusions chez les grands prématurés, contenait une analyse bibliographique jusqu’en 2014, tandis que celui intitulé Les transfusions de culot globulaire aux nouveau-nés (2014) tenait compte des publications parues jusqu’en 2012, mais aucun ne renfermait de recommandations particulières sur les seuils de transfusion sanguine chez les nouveau-nés à terme gravement malades[3][4]. Des sujets comme le report du clampage du cordon, la réduction des pertes sanguines et les seuils transfusionnels ont fait l’objet de nombreuses études de qualité depuis et ont créé d’importants écarts entre les données probantes et la pratique. Par conséquent, le présent document de principes traite systématiquement des principaux sujets susceptibles d’être à la source de variations en pratique clinique à l’égard de la réduction des pertes sanguines et des transfusions chez les nouveau-nés.

La méthodologie d’élaboration du document de principes

L’équipe d’auteurs a rédigé une liste de sujets prioritaires sur les transfusions néonatales après avoir échangé avec le comité d’étude du fœtus et du nouveau-né de la SCP. Pour chaque sujet, une recherche électronique approfondie a été réalisée dans au moins l’une des bases de données du registre central Cochrane des essais contrôlés, de MEDLINE et d’Embase, afin d’en extraire tout particulièrement les études randomisées et contrôlées (ÉRC), les études de cohorte et les analyses systématiques, sans limite en fonction de la langue. Les principes du cadre GRADE de données probantes menant aux décisions (Grading of recommendations, Assessment, Development and Evaluations, ou classement des recommandations, des évaluations et du développement) ont permis de formuler des recommandations révisées[5].

Les sujets prioritaires relatifs aux transfusions néonatales

La stratégie de prise en charge du cordon

Les nouveau-nés prématurés

Selon les données probantes tirées de récentes ÉRC, les nouveau-nés prématurés répartis au hasard entre un clampage tardif du cordon (CTC) reporté de 60 à 120 secondes ont beaucoup moins besoin de transfusions sanguines pendant leur hospitalisation (RR 0,66, IC à 95 %, 0,50 à 0,86)[6] et présentent des taux de ferritine sériques accrus entre six et dix semaines d’âge postnatal (différence moyenne 0,38, IC à 95 %, 0,01 à 0,74)[7]. Pour ce qui est de la traite du cordon ombilical (c’est-à-dire la compression du cordon en direction du nouveau-né immédiatement après la naissance) visant à remplacer le CTC, une méta-analyse de cinq ÉRC a révélé une augmentation importante des hémorragies intraventriculaires graves chez les nouveau-nés de moins de 33 semaines d’AG qui avaient été soumis à la traite du cordon ombilical plutôt qu’au CTC (RR 1,95, IC à 95 %, 1,01 à 3,76)[8].

Les nouveau-nés à terme

Dans les accouchements monofœtaux à terme, les ÉRC sur le CTC reporté de plus de 60 secondes démontrent une amélioration considérable des taux d’hémoglobine (Hb), de fer, de ferritine et de saturation de la transferrine ainsi que des taux plus faibles de carence en fer entre quatre et 12 mois de vie (20 études, RR 0,68, IC à 95 %, 0,49 à 0,94)[9]. Cependant, le CTC reporté de plus de 60 secondes peut accroître le risque d’hyperbilirubinémie[9][10].

Recommandation : Dans le cas des accouchements monofœtaux prématurés (à moins de 37 semaines d’AG) et extrêmement prématurés (à moins de 28 semaines d’AG), il est recommandé de reporter le CTC de 60 à 120 secondes. Si ces accouchements sont à terme, le CTC reporté d’au moins 60 secondes est recommandé. La traite du cordon ombilical n’est pas recommandée chez les nouveau-nés très prématurés (de moins de 32 semaines d’AG). Ces recommandations sont conformes à un document de principes conjoint sur la prise en charge du cordon ombilical, rédigé par la SCP et la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada en 2022[11].

Les seuils transfusionnels de produits sanguins

Les culots globulaires sont généralement administrés dans deux principaux scénarios cliniques : aux nouveau-nés gravement malades atteints d’une anémie par saignement excessif ou d’un choc hypovolémique, et aux nouveau-nés dans un état plus stable atteints d’une anémie normovolémique.

Les culots globulaires chez les nouveau-nés très prématurés

Malgré les recommandations antérieures de la SCP préconisant un seuil de concentration d’Hb plus faible pour la transfusion de culot globulaire, une étude de cohorte canadienne a démontré une tendance vers un moins grand nombre de transfusions de globules rouges chez les nouveau-nés de 26 à 29 semaines d’AG, tandis que leur utilisation était demeurée inchangée ou avait augmenté chez les nouveau-nés de 23 à 25 semaines d’AG[1]. Deux vastes ÉRC plus récentes (études TOP[12] et ETTNO[13]), réalisées auprès d’une population de poids extrêmement faible à la naissance, fournissent des données probantes de haute qualité qui concluent qu’un seuil de transfusion d’Hb plus faible, accompagné de volumes de transfusion fixes corrigés en fonction de l’âge et de l’acuité, n’était associé à aucune différence sur le plan des décès ou de la paralysie cérébrale chez les survivants à l’âge de deux ans, tout en réduisant le nombre de transfusions de culot globulaire[12][13]. Cette observation a été reprise dans des directives cliniques de 2024 sur les seuils de globules rouges chez les nouveau-nés très prématurés, qui étaient préparées rigoureusement d’après la méthodologie GRADE et faisaient ressortir l’utilité d’un seuil plus faible stratifié en fonction de l’assistance respiratoire et de l’âge postnatal[14]. Dans une récente étude prospective de cohorte sur les pratiques européennes de transfusion de culot globulaire chez les nouveau-nés prématurés de moins de 32 semaines d’AG (n=1 143), les seuils de transfusion se situaient sous les seuils restrictifs établis par l’étude ETTNO dans 44,4 % des transfusions, et établis par l’étude TOP dans 36,4 % des transfusions, tandis qu’ils oscillaient entre des seuils restrictifs et généreux dans 48,3 % et 56,1 % des transfusions, respectivement[15].

Recommandation : Chez les nouveau-nés très prématurés (de moins de 32 semaines d’AG) et de très faible poids à la naissance (moins de 1 500 g), une stratégie restrictive de transfusion de culot globulaire stratifiée en fonction de l’assistance respiratoire et de l’âge postnatal (voir le tableau 1) est recommandée.

Tableau 1. Le seuil de transfusion de culot globulaire chez les nouveau-nés très prématurés ou de très faible poids à la naissance
Âge postnatal Assistance respiratoire* Aucune assistance respiratoire ou assistance respiratoire minimale
Hémoglobine, en g/L (% d’hématocrites)
Semaine 1 110 (32 %) 100 (29 %)
Semaine 2 100 (29 %) 85 (25 %)
Semaine 3 85 (25 %) 70 (21 %)

* L’assistance respiratoire désigne une ventilation mécanique invasive, une pression positive continue, une ventilation en pression positive intermittente non invasive ou un débit de 1 L/minute ou plus par canule nasale[14].

Les culots globulaires chez les nouveau-nés à terme ou peu prématurés

Les données probantes tirées des publications sur les seuils de transfusion de culot globulaire chez les nouveau-nés à terme ou peu prématurés sont limitées. L’étude TRIPICU (n=637, de trois jours de vie à 14 ans) a établi qu’une stratégie restrictive de transfusion (seuil d’Hb de 70 g/L) n’était pas inférieure à une stratégie généreuse (95 g/L) chez les nouveau-nés gravement malades présentant une stabilité hémodynamique[16]. Les directives de l’Association for the Advancement of Blood and Biotherapies de 2023 recommandent les mesures suivantes :

  • Chez les nouveau-nés gravement malades ou à risque de l’être qui présentent une stabilité hémodynamique et ne sont pas atteints d’hémoglobinopathie, de cardiopathie cyanogène ou de grave hypoxémie, envisager une transfusion de globules rouges lorsque la concentration d’Hb est inférieure à 70 g/L (recommandation solide, données probantes de qualité modérée).
  • Chez les nouveau-nés qui présentent une stabilité hémodynamique et sont atteints d’une cardiopathie congénitale, envisager un seuil de transfusion fondé sur l’anomalie cardiaque et le type de réparation chirurgicale : 70 g/L (réparation biventriculaire), 90 g/L (palliation univentriculaire) ou de 70 g/L à 90 g/L (cardiopathie congénitale non corrigée) (recommandation conditionnelle, données probantes de faible qualité)[17].

Ces recommandations sont largement conformes aux recommandations consensuelles préparées en 2018 par la Pediatric Critical Care Transfusion and Anemia Expertise Initiative (TAXI), le Pediatric Critical Care Blood Research Network (BloodNet) et le réseau Pediatric Acute Lung Injury and Sepsis Investigators (PALISI)[18].

Il est important de souligner que le groupe de la TAXI s’est délibérément abstenu de prescrire un seuil transfusionnel et a proposé de privilégier le jugement clinique en présence de nouveau-nés atteints d’hypoxémie aiguë marquée, de choc non hémorragique instable, d’anémie hémolytique allo-immune ou auto-immune stable sur le plan hémodynamique ou qui subissaient une oxygénation extracorporelle. Chez les nouveau-nés atteints d’hypertension pulmonaire, les chercheurs ont remarqué une incertitude à l’égard des avantages de la transfusion au-delà d’un seuil d’Hb de 100 g/L. Compte tenu du manque de données probantes précises chez les nouveau-nés à terme ou peu prématurés, la recommandation suivante peu être raisonnablement extrapolée des directives précédentes.

Recommandation : Chez les nouveau-nés peu prématurés ou à terme qui présentaient une instabilité hémodynamique ou une hypoxémie aiguë marquée, les stratégies de transfusion sanguine devraient être adaptées à l’état clinique. Chez les nouveau-nés à terme dans un état stable qui ne présentaient pas d’hémoglobinopathie ni de cardiopathie cyanogène, un seuil de transfusion de 70 g/L d’Hb peut être envisagé.

Volume de transfusion sanguine

Le volume de transfusion dépend du taux d’Hb du nouveau-né, de l’Hb visée, du poids, du volume sanguin estimatif (VSE) et de la concentration d’Hb de l’unité de globules rouges du donneur, et il peut être dérivé au moyen de la formule suivante :

Volume de transfusion (mL) = poids du patient (kg) x VSE (mL/kg) x (Hb souhaitée [g/L] – Hb du patient [g/L] / unité d’Hb du donneur)[19].

En pratique clinique, en raison des variations des pratiques des banques de sang et des caractéristiques des donneurs, il est difficile de prédire l’Hb post-transfusionnelle. En moyenne, chaque transfusion de 10 mL/kg à 15 mL/kg de culot globulaire devrait accroître le taux d’Hb du nouveau-né d’environ 10 g/L à 20 g/L [19]. Selon des ÉRC auprès de nouveau-nés prématurés, les volumes de transfusion sanguine se situaient généralement entre 10 mL/kg et 20 mL/kg (médiane de 15 mL/kg)[14]. Selon une petite ÉRC (n=20) auprès de nouveau-nés de très faible poids à la naissance, une transfusion de 20 mL/kg améliorait considérablement les taux d’Hb, sans compromettre le fonctionnement pulmonaire[20]. Cependant, selon une autre petite étude observationnelle (n=4) auprès d’extrêmes prématurés, les nouveau-nés qui avaient reçu un diagnostic d’entérocolite nécrosante liée à la transfusion s’étaient fait administrer des volumes moyens de sang total plus élevés (27,75 ± 8,77 mL/kg) que les nouveau-nés non atteints d’entérocolite nécrosante (15,25 ± 0,5 mL/kg)[21]. Par ailleurs, d’après une récente enquête internationale réalisée dans 343 unités de soins intensifs néonatals, les volumes de transfusion de globules rouges variaient entre 10 mL/kg et 20 mL/kg, pour une durée de transfusion médiane de quatre heures (écart interquartile [ÉIQ] de trois à quatre heures), tandis qu’une récente étude de cohorte européenne a démontré que le volume de transfusion le plus courant était de 15 mL/kg (63,7 % des transfusions) sur une période de trois heures (54,2 % des transfusions) chez les nouveau-nés de moins de 32 semaines d’AG[21][22].

Recommandation : Les culots globulaires doivent être transfusés à un volume de 10 mL/kg à 20 mL/kg sur une période de trois à quatre heures. Chez les nouveau-nés très prématurés ou de faible poids à la naissance, il faut envisager un volume de transfusion maximal de 15 mL/kg.

La transfusion de plaquettes

La thrombopénie est un problème courant; on estime qu’elle se produit chez 18 % à 35 % des nouveau-nés en soins intensifs et chez 73 % des nouveau-nés de poids extrêmement faible à la naissance[23]. Les seuils de transfusion habituels en soins intensifs néonatals ont tendance à être plus généreux, en grande partie à cause des craintes de saignement plus élevé, particulièrement les hémorragies ventriculaires chez les nouveau-nés prématurés. Dans la récente étude multicentrique PlaNeT2 (n=660, AG médian de 26,6 semaines), les nouveau-nés prématurés dans un état stable (qui n’avaient pas présenté d’hémorragie intracrânienne fœtale ni d’épisode de saignement majeur dans les 72 heures précédentes), randomisés pour recevoir un seuil de plaquettes plus élevé (moins de 50 x 109/L), ont été beaucoup plus nombreux à mourir ou à subir un saignement grave (RC 1,57, IC à 95 %, 1,06 à 2,32; p=0,02) que ceux qui avaient été affectés à un seuil moins élevé (moins de 25 x 109/L)[26]. Les données de suivi de cette étude ont également révélé une plus forte incidence de décès ou de pronostic neurodéveloppemental indésirable dans le groupe au seuil plus élevé (RC 1,54, IC à 95 %, 1,09 à 2,17, p=0,017)[25]. Ces observations sont corroborées par une analyse de sous-groupe de l’étude Preterm Erythropoietin Neuroprotection (PENUT)[26], au cours de laquelle les issues indésirables de décès ou de grave atteinte neurodéveloppementale étaient considérablement plus élevées chez les nouveau-nés qui avaient reçu des transfusions de plaquettes que chez ceux qui n’en avaient pas reçu (RC 2,43, IC à 95 %, 1,24 à 4,76)[26]. Un risque de mortalité et d’hémorragie intraventriculaire accru a également été constaté dans une autre grande étude rétrospective de cohorte monocentrique (n=1 221) en présence d’un nombre de transfusions et de seuils de transfusion de plaquettes plus élevés[27]. Enfin, une analyse et méta-analyse systématique récente, qui incluait 18 rapports tirés de 13 études, associait les transfusions de plaquettes à une plus forte incidence de décès, de sepsis et d’entérocolite nécrosante chez les nouveau-nés prématurés[28]. La physiopathologie de ces effets indésirables n’est pas établie, mais elle pourrait découler d’effets à médiation immunitaire sous-jacents[29][30].

Bien que la thrombopénie soit plus fréquente chez les nouveau-nés prématurés de poids extrêmement faible à la naissance, les nouveau-nés à terme atteints d’une thrombopénie allo-immune néonatale, ceux qui subissent des interventions invasives majeures et ceux qui présentent un saignement actif majeur font partie des groupes pour qui peu de données probantes orientaient les seuils de transfusion de plaquettes.

Recommandation : Chez les nouveau-nés prématurés (de moins de 34 semaines d’AG) dans un état stable qui n’ont pas subi d’hémorragie intracrânienne fœtale ou de saignement actif majeur, un seuil de transfusion de plaquettes de moins de 25 x 109/L est à privilégier. Chez les nouveau-nés moins prématurés ou à terme dans un état stable, un seuil de moins de 20 x 109/L peut être acceptable[31][32]. Chez ceux qui doivent subir une intervention invasive, qui présentent un saignement actif ou qui ont subi des saignements majeurs dans les 72 heures précédentes, un seuil de 50 x 109/L à 100 x 109/L peut être acceptable[33].

La prévention des pertes sanguines : « Maintenir le sang du bébé dans le bébé »

Les études font foi de pertes sanguines estimatives importantes en soins intensifs néonatals, comprises entre 14,2 mL/kg et 98,5 mL/kg sur une période de sept à 70 jours d’étude[32][34][35]. Les pertes sanguines attribuables à des interventions médicales sont particulièrement prononcées chez les nouveau-nés très prématurés. Une étude de 2021 auprès de nouveau-nés de moins de 28 semaines d’AG a démontré une perte sanguine cumulative médiane de 24,2 mL/kg (ÉIQ 15,8 mL/kg à 30,3 mL/kg) attribuable à des prélèvements de sang pendant les 28 premiers jours de vie[36]. Cette quantité équivaut à environ 28,5 % (ÉIQ 18,6 % à 35,6 %) du volume de sang circulant. Chaque nouveau-né avait subi une moyenne de 47 ponctions (ÉIQ 26 à 56) pendant ses quatre premières semaines de vie. Chacun avait également reçu un volume médian de 30 mL/kg de culot globulaire au cours de la même période[36]. Il est urgent de réduire les phlébotomies, d’éviter les bilans sanguins systématiques et de limiter le volume des prélèvements chez les nouveau-nés[37]. Les bilans sanguins inutiles, qui peuvent également être à la fois coûteux et douloureux, comportent des risques pour la croissance et le profil neurodéveloppemental à long terme. La pratique exemplaire consiste à conserver le sang circulant « à l’intérieur du bébé »[38], ce qui peut inclure les stratégies suivantes :

Le prélèvement de sang du cordon

La faisabilité et la sécurité liées au prélèvement de sang du cordon ombilical pour le premier bilan sanguin (y compris l’hémogramme)[32][37][39]-[42], aux études de coagulation[43][44], aux hémocultures[32][39][42][44]-[47], au dépistage métabolique du nouveau-né[32][40], au groupe sanguin et au dépistage des anticorps[32][40][48] chez les nouveau-nés de très faible poids à la naissance, sont bien établies dans les publications scientifiques. Dans une ÉRC multicentrique (n=80) qui comparait les prélèvements de sang du cordon aux bilans sanguins systématiques, dans le cadre de laquelle 38 % des nouveau-nés inscrits avaient subi un CTC, le recours aux transfusions et les taux de graves hémorragies intraventriculaires et de dysplasie bronchopulmonaire étaient plus faibles dans le groupe ayant subi un prélèvement du cordon, ce qui démontre l’avantage de ce type de prélèvement, même chez les nouveau-nés qui subissaient un CTC[49].

Les bilans sanguins systématiques

Il n’y a pas de définition standard de prélèvement de sang « systématique » chez les nouveau-nés prématurés, et parce que les examens sont souvent regroupés, il est difficile de comparer les avantages les prélèvements systématiques aux prélèvements moins fréquents. Cependant, des interventions ciblées lors de l’élaboration de directives, la vérification du respect des directives et le regroupement des prélèvements en laboratoire avec la surveillance non invasive et les tests au point de service peuvent réduire considérablement les examens de laboratoire sans accroître les dommages causés par les pertes sanguines[37][50]. Les unités de soins intensifs néonatals devraient revendiquer l’utilisation de tubes de prélèvements de sang néonatal standardisés dans leurs laboratoires cliniques respectifs pour limiter les pertes sanguines. Par exemple, les microcontenants adaptés aux nouveau-nés ne nécessitent qu’un prélèvement de 0,3 mL pour l’hémogramme et de 0,4 mL pour les panneaux d’électrolytes de référence[51].

La surveillance non invasive

La surveillance non invasive de la bilirubine et du dioxyde de carbone peut limiter les pertes de sang iatrogène. Dans de nombreux centres de santé, la mesure de bilirubine transcutanée a remplacé les tests de bilirubine sériques[52][53]. De même, la surveillance du dioxyde de carbone distal de fin d’expiration peut permettre d’éviter les prélèvements de gaz sanguin chez les nouveau-nés sous assistance respiratoire, mais la validité des résultats peut varier selon l’AG et l’état clinique du nouveau-né[54]. Les méthodes non invasives de mesure de l’Hb ne sont pas encore assez précises pour pouvoir remplacer les tests invasifs[55]-[57].

Les tests au point de service

La surveillance des gaz sanguins et des composants biochimiques dans les cathéters à demeure peut réduire les pertes de sang iatrogène et les transfusions pendant les premières semaines de vie[34]. Il est démontré que l’utilisation d’un analyseur de sang multiparamétrique au point de service réduit l’utilisation (38,9 % par rapport à 50 %, p<0,05) et le nombre (2,53 par rapport à 1,57, p<0,01) de transfusions de culot globulaire chez les nouveau-nés de très faible poids à la naissance[58]. Une ÉRC (n=195) auprès de nouveau-nés de très faible poids à la naissance a démontré que la surveillance continue de la glycémie par implant sous-cutané pouvait fournir de l’information précise sur les tendances de contrôle de la glycémie et déterminer s’il est nécessaire d’évaluer la glycémie[59][60].

Recommandation : Chez les nouveau-nés prématurés, il est recommandé d’utiliser un prélèvement de sang du cordon lors du bilan sanguin initial lorsque c’est possible et d’éviter les bilans sanguins systématiques. La surveillance non invasive de la bilirubine et du dioxyde de carbone peut être envisagée.

Les suppléments au volume de sang néonatal

Les suppléments de fer par voie entérale et parentérale

Une analyse systématique de huit ÉRC (n=1 093) a fourni des données probantes de qualité modérée selon lesquelles les suppléments de fer administrés par voie entérale d’un débit initial de 2 mg/kg/jour à 4 mg/kg/jour, améliorent les concentrations d’Hb et réduisent l’anémie chez les nouveau-nés prématurés et de faible poids à la naissance qui sont nourris de lait humain[61]. De plus, l’introduction précoce de suppléments de fer, à deux semaines de vie, peut améliorer la concentration de ferritine par rapport à une introduction plus tardive (après six à huit semaines de vie)[61]. Ces données probantes sont conformes aux recommandations de la SCP sur les besoins en fer jusqu’à l’âge de deux ans[62]. Cependant, les données probantes sont insuffisantes pour déterminer si l’administration plus précoce de suppléments réduit le recours aux transfusions sanguines. Une récente étude dans des unités de soins intensifs néonatals des États-Unis a révélé que presque toutes les unités (54 sur 56) administraient systématiquement des suppléments, à une dose de charge médiane de 2 mg/kg/jour (plage de un à six)[61]. Neuf unités de soins intensifs néonatals administraient du fer par voie parentérale lorsqu’il était impossible de le faire par voie entérale, et ce supplément était alors surtout administré à une dose de 1 mg/kg/semaine à 7 mg/kg/semaine[63].

Recommandation : Les nouveau-nés prématurés devraient recevoir des suppléments de fer par voie entérale aux doses recommandées dans les directives de la SCP[60].

Les stimulants de l’érythropoïèse

Une vaste ÉRC récente auprès d’extrêmes prématurés (n=941) a établi qu’une forte dose d’érythropoïétine introduite dans les 24 heures suivant la naissance réduisait avec efficacité le nombre de transfusions de culot globulaire, le volume transfusé cumulatif et l’exposition aux donneurs. Cependant, l’étude n’a pas relevé de différence quant à l’incidence de mortalité ou de grave atteinte neurodéveloppementale à l’âge de deux ans[64][65]. Une mise à jour Cochrane de 2025 (sous presse) sur l’administration précoce de stimulants de l’érythropoïèse chez les nouveau-nés prématurés (entreprise dans les huit premiers jours de vie; 37 ÉRC, n=5 963) a démontré des résultats similaires pour ce qui est de la réduction des transfusions de culot globulaire, du volume de transfusion et de l’exposition aux donneurs, sans accroître le risque de rétinopathie des prématurés[66]. Les chercheurs ont également observé que l’administration précoce d’érythropoïétine peut réduire les atteintes neurodéveloppementales modérées à graves ainsi que les hémorragies intraventriculaires et les entérocolites nécrosantes graves, mais que ces effets n’étaient pas évidents à l’analyse de sensibilité d’ÉRC de haute qualité, ce qui empêche d’en recommander l’utilisation systématique. Une vaste ÉRC récente (n=650) qui évaluait l’administration hebdomadaire de darbépoétine chez les extrêmes prématurés a démontré une diminution du recours aux transfusions (qui est passé de 79 % à 60 % pour l’administration d’au moins une transfusion), mais n’a pas entraîné d’amélioration du pronostic neurodéveloppemental à long terme[67].

La mise à jour d’une analyse Cochrane de 2020 sur l’initiation tardive des stimulants de l’érythropoïèse (à plus de huit jours de vie; 31 ÉRC, n=1 651) a laissé supposer une diminution probable de l’utilisation et du nombre de transfusions de culot globulaire chez les nouveau-nés prématurés, mais était reliée à ne augmentation inquiétante des cas de rétinopathie des prématurés, tous stades confondus (RR 1,27; IC à 95 %, 0,99 à 1,64) ou graves (RR 1,73; IC à 95 %, 0,92 à 3,24), qui reposait toutefois sur des données probantes de faible qualité[68].

Recommandation : On peut envisager l’administration précoce de stimulants de l’érythropoïèse comme stratégie pour limiter les transfusions sanguines chez des nouveau-nés très prématurés ou de faible poids à la naissance à haut risque sélectionnés, compte tenu des facteurs propres à l’établissement (p. ex., utilisation locale de transfusions) ainsi que des valeurs et préférences parentales. Une prophylaxie systématique de stimulants de l’érythropoïèse n’est pas recommandée.

Principales recommandations

  1. Tant chez les nouveau-nés prématurés que chez les nouveau-nés à terme, il est recommandé de reporter le clampage du cordon d’au moins 60 secondes.
  2. Chez les nouveau-nés très prématurés (de moins de 32 semaines d’âge gestationnel [AG]) et de très faible poids à la naissance (de moins de 1 500 g à la naissance), une stratégie restrictive de transfusion de culot globulaire stratifiée en fonction des besoins d’assistance respiratoire et de l’âge postnatal est recommandée (voir le tableau 1).
  3. Chez les nouveau-nés peu prématurés ou à terme qui présentent une instabilité hémodynamique ou une hypoxémie aiguë marquée, les stratégies de transfusion de sang devraient être personnalisées en fonction de l’état clinique.
  4. Les culots globulaires doivent être transfusés à un volume de 10 mL/kg à 20 mL/kg sur une période de trois à quatre heures.
  5. Chez les nouveau-nés prématurés (de moins de 34 semaines d’AG) dans un état stable qui n’ont pas subi d’hémorragie intracrânienne fœtale ou de saignement actif majeur, un seuil de transfusion de plaquettes de moins de 25 x 109/L est à privilégier.
  6. Chez les nouveau-nés prématurés, il est recommandé d’utiliser un prélèvement de sang du cordon lors du bilan sanguin initial (plus particulièrement l’hémogramme, les études de coagulation, les hémocultures, le dépistage métabolique du nouveau-né, le groupe sanguin et le dépistage des anticorps) lorsque c’est possible et d’éviter les bilans sanguins systématiques.
  7. Les nouveau-nés prématurés devraient recevoir des suppléments de fer par voie entérale, aux doses recommandées dans le document de principes de la Société canadienne de pédiatrie sur les suppléments de fer.
  8. On peut envisager d’administrer des stimulants de l’érythropoïèse pour limiter les transfusions sanguines chez des nouveau-nés très prématurés ou de très faible poids à la naissance à haut risque sélectionnés, compte tenu des facteurs propres à l’établissement ainsi que des valeurs et préférences parentales. Une prophylaxie systématique de stimulants de l’érythropoïèse n’est pas recommandée.

Remerciements

Le comité de la pédiatrie communautaire de la Société canadienne de pédiatrie a révisé le présent document de principes.


COMITÉ D’ÉTUDE DU FŒTUS ET DU NOUVEAU-NÉ DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE (2024-2025)

Membres : Souvik Mitra MD Ph. D. (président), Michael Narvey MD (président sortant), Sidd Thakore MD (représentant du conseil), Gabriel Altit MD, Nicole Radziminski MD, Emer Finan MBBCH, Mireille Guillot MD, Frances Morin MD (membre résidente)
Représentants : William Ehman MD (Le Collège des médecins de famille du Canada), Chantal Nelson (Agence de la santé publique du Canada), Eric Eichenwald MD (American Academy of Pediatrics, comité d’étude du fœtus et du nouveau-né), Douglas Wilson MD (La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), Isabelle Milette IPSNN (Association des infirmières et infirmiers en néonatologie), Deepak Manhas MD (section de la médecine néonatale et périnatale de la SCP)
Auteurs principaux Souvik Mitra MD Ph. D., Emer Finan MBBCH, Deepak Manhas MD

Financement
Aucun financement n’a été accordé pour la préparation du présent manuscrit.

Conflits d’intérêts potentiels
Aucun auteur n’a de conflits d’intérêts à déclarer.


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Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.