Document de principes
Affichage : le 4 mars 2022
Nicole Anderson, Michael Narvey Société canadienne de pédiatrie, Comité d’étude du fœtus et du nouveau-né
Paediatr Child Health 2022 27(2):130 (Résumé)
« Quand vais-je pouvoir emmener mon bébé à la maison? » C’est l’une des principales questions que posent les parents des nouveau-nés prématurés admis en soins intensifs néonatals. Bien que le séjour hospitalier varie en fonction de l’âge gestationnel à la naissance et de l’atteinte de la « maturité physiologique », le présent document de principes contient des conseils sur le congé sécuritaire des nouveau-nés venus au monde avant 37 semaines d’âge gestationnel. Le processus de congé devrait commencer au moment de l’admission en soins intensifs néonatals et comporter un plan d’évaluation des marqueurs physiologiques, y compris la thermorégulation, le contrôle de la respiration, la stabilité respiratoire et la prise de poids appropriée démontrant la capacité à s’alimenter. Fait important, l’unité familiale du nouveau-né fait partie intégrante de l’équipe soignante. La participation de l’unité familiale pendant le séjour en soins intensifs néonatals favorisera la confiance, réduira l’anxiété, accroîtra la résilience et contribuera à garantir un milieu sécuritaire au congé.
Mots-clés : apnée; congé; nouveau-né peu prématuré; psychosocial; thermorégulation; unité de soins intensifs néonatals
Le présent document de principes met à jour et regroupe deux documents de la Société canadienne de pédiatrie : Rentrer à la maison : faciliter le congé du nourrisson prématuré et Le congé sécuritaire du nourrisson peu prématuré [1][2].
Les auteurs ont effectué une recherche dans MEDLINE et Embase pour extraire les études contenant des mots-clés sélectionnés publiées entre janvier 2014 et mai 2020, dont ils ont analysé les listes de références. Ils ont retenu cette période pour ne cibler que les publications parues après les documents de principes de la SCP portant déjà sur le sujet. Au total, ils ont retenu 178 références, dont ils ont analysé les textes intégraux. Ils ont attribué la qualité des preuves et les catégories de recommandations conformément aux lignes directrices de l’Oxford Centre for Evidence-Based Medicine guideline [3] (qualité des preuves et catégories des recommandations, en anglais, consultées le 28 août 2020).
Un nouveau-né prématuré désigne tout nouveau-né venu au monde avant la 37e semaine de gestation. L’Organisation mondiale de la Santé dit du nouveau-né venu au monde entre 33 et 37 semaines d’âge gestationnel (AG) qu’il présente une prématurité moyenne, voire tardive [4]. Les nouveau-nés très prématurés viennent au monde entre 28 et 326/7 semaines d’AG et ceux qui sont extrêmement prématurés, avant 28 semaines d’AG. Au Canada, le taux de prématurité correspond environ à 8 % de toutes les naissances vivantes; environ 70 % des naissances prématurées surviennent entre 340/7 et 366/7 semaines d’AG, et les 30 % restants, avant 34 semaines d’AG [5][6].
Le parcours du nouveau-né prématuré peut commencer bien avant son admission en soins intensifs néonatals (SIN), par une longue hospitalisation de la mère, des échographies prénatales fréquentes et la surveillance étroite de la grossesse. Dans certains cas, l’accouchement du nouveau-né prématuré se produit toutefois sans qu’on s’y attende. Quel que soit le scénario, l’admission en SIN est une expérience stressante et anxiogène. Chacun des nouveau-nés hospitalisés dans une telle unité vit une expérience particulière, qui dépend souvent de l’AG, et la durée du séjour présente une corrélation négative avec l’AG [7][8]. Des complications comme le sepsis, l’entérocolite nécrosante, la rétinopathie du prématuré [9] ou la dysplasie bronchopulmonaire (DBP), seules ou combinées, peuvent avoir une incidence sur la durée de séjour. Une fois les nouveau-nés rétablis de ces affections, leur congé en toute sécurité dépendra à tout le moins de l’atteinte de la maturité physiologique.
Le poids et l’AG nécessaires pour maintenir la normothermie dans un berceau ouvert sont à la fois fonction du nouveau-né prématuré et du centre où il se trouve. Même si certaines données probantes appuient le sevrage plus rapide de l’incubateur et un congé précoce [10], une analyse de Cochrane a conclu que le transfert à un berceau à un poids de moins de 1 700 grammes (plutôt qu’à un poids plus élevé) ne favorisait pas un congé plus rapide [11]. Les études sur la méthode kangourou, ou le contact peau-contre-peau entre le nouveau-né et un proche, ont démontré qu’entre autres bénéfices, celle-ci favorise la normothermie au congé [12][13].
Dans une étude observationnelle, tous les nouveau-nés venus au monde à 28 semaines d’AG ou moins souffraient d’apnée de la prématurité (AdP) [14]. L’AdP, dont l’incidence est inversement proportionnelle à l’AG, touche 50 % des nouveau-nés de 30 semaines d’AG par rapport à 7 % de ceux de 34 et 35 semaines d’AG. Selon une analyse systématique des nouveau-nés peu prématurés, le risque absolu d’AdP s’élevait à 0,87 % [15]. La caféine (une méthylxanthine), l’un des médicaments les plus prescrits en SIN, représente la norme du traitement pharmacologique de l’AdP [16]. Même s’il y a des variations quant au moment d’arrêter l’administration de caféine, la plupart des centres optent de le faire entre 32 et 37 semaines d’âge postmenstruel, parce que l’AdP est moins courante après 36 semaines d’AG [17][18]. La demi-vie moyenne de la caféine, d’environ 100 heures, varie en fonction de l’AG à la naissance et de l’âge chronologique [19]-[21]. Ainsi, il est suggéré de maintenir les nouveau-nés sous surveillance au moins cinq à sept jours en SIN après l’arrêt de la caféine. Une période d’observation plus longue peut s’imposer chez ceux de moins de 29 semaines d’AG [17]. Aucune publication à jour n’appuie une surveillance moins longue après l’arrêt de la caféine. Il est plus difficile d’établir les périodes sans apnée auxquelles se fier chez les nouveau-nés atteints d’AdP qui n’ont pas reçu de traitement à la caféine. Le risque de récurrence d’événements apnéiques est moindre après une période de surveillance de sept jours que de trois jours depuis l’événement précédent, mais la réduction de ce risque est minime. Ainsi, les praticiens peuvent faire le choix raisonnable de maintenir le patient en observation pendant une période minimale de trois jours, qu’ils envisageront de prolonger si l’AdP se révèle plus grave ou de plus longue durée [22][23].
Il est préférable d’arrêter le traitement à la caféine à l’hôpital, mais on peut envisager de le poursuivre à domicile dans le cadre d’une décision commune de la famille et de l’équipe soignante. Fait important, l’AdP ne fait pas partie des facteurs de risque établis de mort subite du nourrisson; aucune donnée probante n’évoque d’avantage évident de la surveillance à domicile, que ce soit dans le contexte de l’AdP ou de la prévention de la mort subite du nourrisson [24][25]. Pendant le séjour en SIN, il faut revoir (et montrer par l’exemple) les stratégies de prévention de la mort subite du nourrisson, y compris des pratiques de sommeil sécuritaires [26][27]. Ainsi, aux SIN, un nouveau-né prématuré de 32 semaines d’AG doit être placé en décubitus dorsal pour dormir, afin d’apprendre à tolérer cette position avant le congé [28].
Le nouveau-né atteint la stabilité respiratoire lorsqu’il n’a plus besoin d’assistance respiratoire ni d’oxygénothérapie (de préférence). Les nouveau-nés prématurés ont souvent besoin d’assistance respiratoire, dont ils sont lentement sevrés pendant leur séjour en SIN. Une étude rétrospective auprès de 224 nouveau-nés de moins de 27 semaines d’AG a établi une corrélation entre des tentatives d’extubation précoces et une hospitalisation plus courte [29]. Les cliniciens doivent également tenir compte du fait que la réintubation (dans les 14 jours suivant la première extubation) est associée à des résultats cliniques défavorables [30].
Même si la définition évolue constamment, un diagnostic clinique de DBP est posé lorsque l’oxygénothérapie ou la ventilation mécanique se poursuit après 36 semaines d’AG [31][32]. En SIN, les cibles de saturation en oxygène ne sont pas concluantes, mais la plupart des auteurs proposent de la situer entre 90 % et 95 % [32]-[34]. Les diurétiques, les stéroïdes (inhalés ou systémiques) et l’oxygène à domicile peuvent faire partie du plan de congé des nouveau-nés atteints de DBP [35]. Chez les nouveau-nés et les familles au profil approprié, l’oxygénothérapie à domicile est préférable à un séjour prolongé en SIN. Elle peut contribuer à accroître la croissance, réduire la pression artérielle pulmonaire moyenne et allonger la durée du sommeil lorsqu’elle est utilisée la nuit [32].
L’hypertension pulmonaire associée à la DBP est un diagnostic important, responsable d’une mortalité appréciable [36]. La prévalence d’hypertension pulmonaire est proportionnelle à la gravité de la DBP, et jusqu’à 39 % des nouveau-nés atteints présentent une DBP classée comme grave [37]. Lors de leur séjour en SIN, les nouveau-nés à haut risque doivent être soumis au dépistage de l’hypertension pulmonaire, de même qu’à l’évaluation d’affections connexes, y compris l’hypoxémie intermittente, l’aspiration, le reflux gastro-œsophagien, les anomalies structurelles des voies respiratoires, la sténose des artères ou des veines pulmonaires et le dysfonctionnement ventriculaire gauche, et leur suivi doit se poursuivre après leur congé [38].
Pour limiter le risque chez les nouveau-nés présentant un dysfonctionnement pulmonaire marqué, les professionnels de la santé doivent promouvoir un milieu sans fumée et des stratégies de prévention des infections, telles que le lavage des mains. De plus, il est essentiel de respecter le calendrier de vaccination systématique, conjointement avec la prophylaxie contre le virus respiratoire syncytial (VRS) lorsque les critères le justifient [39].
La mise en place de l’alimentation par voie orale est une étape importante du séjour en SIN. L’allaitement est à favoriser si c’est le désir de la mère. Chez les nouveau-nés prématurés, les obstacles à l’alimentation orale peuvent inclure un mécanisme de succion et de déglutition immature, l’assistance ventilatoire invasive, l’instabilité cardiorespiratoire et l’interdiction d’administrer quoi que ce soit par voie orale, à cause desquels il peut être difficile d’acquérir la capacité de s’alimenter. On a observé une succion non nutritive organisée chez des nouveau-nés d’environ 28 à 29 semaines d’âge postmenstruel, qui parviennent ensuite à l’allaitement exclusif entre 32 et 38 semaines [40][41]. Une récente étude a révélé que l’âge postmenstruel médian pour mettre en œuvre une alimentation orale complète était de 37,1 semaines chez les nouveau-nés extrêmement prématurés et de 34,7 semaines chez ceux qui étaient très prématurés [42].
Un mouvement s’est récemment amorcé vers les algorithmes d’alimentation standardisés respectueux des indices observés chez les nouveau-nés prématurés [43][44]. L’adoption de la compétence nécessaire à une alimentation au sein sécuritaire et personnalisée (appelée SINC selon l’acronyme anglais de safe individualized nipple-feeding competence) des nouveau-nés extrêmement prématurés sous assistance respiratoire non invasive favorise l’acquisition plus rapide d’habiletés alimentaires que la méthode habituelle, qui consiste à attendre jusqu’à l’arrêt de l’assistance respiratoire [45]. Il est toutefois important de souligner que l’adoption de la SINC doit s’appuyer sur une équipe formée et standardisée. Chez les nouveau-nés de moins de 32 semaines d’AG, il est établi que la SINC permet de parvenir plus rapidement aux premiers boires au sein [45]. Une récente étude aléatoire et contrôlée qui compare la SINC à des « soins réguliers » a démontré un effet sur la prise de poids, mais pas sur la transition à une alimentation orale complète ni sur la durée de l’hospitalisation [45]. Ainsi, il existe un besoin manifeste de créer des outils fondés sur des données probantes en mesure d’évaluer si le nouveau-né prématuré est prêt à entreprendre une alimentation orale [46].
Dans le cadre des soins aux nourrissons prématurés, les praticiens doivent offrir aux mères les outils nécessaires pour qu’elles puissent fournir le plus de lait maternel possible. La sécrétion de lait dépend de la lactogénèse, un processus transitionnel perturbé par une naissance prématurée [47]. De plus, la difficulté pour la mère à exprimer son lait, la crainte de ne pas en fournir assez et la séparation physique du nouveau-né peuvent nuire à la production de lait par la mère [48]. La promotion de l’allaitement doit commencer lors des soins obstétricaux à la mère et se poursuivre dès l’admission et tout au long du séjour en SIN. Les études ont démontré une association importante entre le début de l’expression manuelle précoce et le premier repas oral au sein, puis l’allaitement au congé [49]-[51]. Il est démontré que les soins peau-contre-peau améliorent l’efficacité de l’allaitement et sa durée après le congé [52]. Les galactagogues pour la production de lait maternel, comme le métoclopramide et la dompéridone, accroissent la production de prolactine sérique par inhibition de la dopamine [48]. Les données probantes à ce sujet sont limitées par l’hétérogénéité de la méthodologie et des mesures de résultats cliniques entre les diverses études. Cependant, la dompéridone semble accroître la production de lait maternel avec plus d’efficacité [47][53].
Les mères qui prévoient d’allaiter leur nourrisson après le congé peuvent commencer à introduire des aliments solides vers l’âge de quatre à six mois pour respecter les exigences en fer, tout en maintenant l’allaitement. Des mesures de soutien doivent être mises en place (p. ex., orientation vers une conseillère en lactation) pour favoriser l’allaitement après le congé [54]. Certains facteurs contribuent à réduire la période d’allaitement après le séjour en SIN : la mère est aux prises avec une défavorisation socioéconomique, est moins scolarisée et fume. Les mères qui présentent ces facteurs de risque ont besoin d’un soutien supplémentaire pendant le processus de planification du congé [52].
Environ le dixième des nouveau-nés prématurés souffre de reflux [55], mais il n’est pas recommandé d’administrer systématiquement un traitement pharmacologique pour corriger ce problème [56]. Cependant, conformément aux lignes directrices de l’European Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition (ESPGHAN) et de la North American Society for Pediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (NASPGHAN), les inhibiteurs de la pompe à protons sont priorisés en première ligne lorsqu’un traitement s’impose [57]. Compte tenu de la probabilité d’utiliser ces médicaments pendant une période prolongée en milieu ambulatoire et du profil des effets secondaires, les praticiens doivent examiner la nécessité de continuer à les administrer au moment du congé [56][58].
Il faut expliquer aux proches la manière d’administrer les médicaments et les suppléments, y compris le fer, la vitamine D et, au besoin, le calcium ou le phosphate. Le dispensateur de soins de la famille doit être informé des besoins de surveillance et de la durée du traitement. L’administration des suppléments de fer doit se poursuivre jusqu’à six à 12 mois d’âge chronologique (en fonction du poids à la naissance) chez les nourrissons qui sont allaités exclusivement jusqu’à l’âge de six mois [59]. Lorsque les nourrissons ont besoin d’additifs au lait humain ou qu’ils prennent des préparations commerciales, les proches doivent se faire enseigner à préparer les mélanges et s’y exercer avant le congé des SIN [60]. Le lait humain fortifié est généralement réservé aux milieux hospitaliers, si bien qu’avant le congé, il faudra planifier d’autres moyens de répondre aux besoins nutritionnels du nouveau-né. L’inexactitude des mélanges de préparations, qui fait partie des erreurs courantes, peut être responsable d’une perturbation électrolytique et d’une croissance insuffisante. Après le congé, la famille doit obtenir des services de consultation nutritionnelle en milieu ambulatoire et les conseils de son professionnel de la santé de première ligne du nouveau-né pour orienter la durée d’administration des additifs au lait.
Il n’y a pas de poids minimal standard pour donner congé au nourrisson, mais les critères de poids liés aux sièges d’auto pour bébé doivent être pris en compte. Les familles qui anticipent un congé avant que leur nourrisson pèse 2,2 kg (5 livres) doivent se procurer un siège d’auto conçu pour un poids minimal d’environ 1,8 kg (quatre livres).
Lorsque le nourrisson approche d’une maturité physiologique suffisante pour obtenir son congé en toute sécurité, il devient nécessaire de bien préparer les proches et l’environnement familial à la vie à la maison. Il existe une foule de publications sur les effets psychosociaux négatifs du séjour en SIN, mais il est essentiel de tenir compte de l’ensemble des sources de soutien de la famille, y compris les réseaux culturels et les pratiques de soins [58][61]-[68].
Il faut évaluer la préparation de la famille tout au long du séjour en SIN. Les structures de soins axés sur la famille ou de soins intégrés (ou une initiative équivalente adoptée dans le centre) jettent les bases de l’évaluation et du soutien en soins intensifs. Les familles doivent à la fois participer aux soins du nouveau-né et être informées de ceux qui lui sont prodigués; des soins coopératifs accroissent la résilience et la préparation à l’arrivée à la maison tout en réduisant les risques de réhospitalisation [69]-[74]. La préparation améliore également les résultats cliniques néonatals [75][76]. Les données provenant de milieux dotés d’un programme de congé précoce (souvent complété par de la sensibilisation et un soutien à domicile) démontrent clairement que la collaboration entre les proches et l’équipe soignante se traduit par une transition à la maison plus sécuritaire [77][78].
Pour mettre le congé éventuel en contexte, il est important de revoir les soins habituels aux nouveau-nés, présentés dans le document intitulé Faciliter le congé du nouveau-né à terme et en santé [79]. Les mesures suivantes font toujours partie de l’information transmise au moment du congé :
Les nouveau-nés peu prématurés peuvent sembler matures, mais ne pas posséder encore les éléments clés de la maturité physiologique qui facilitent un congé sécuritaire à la maison. Avant d’obtenir leur congé, ils doivent parvenir à la stabilité respiratoire et thermique, avoir acquis des habiletés d’alimentation appropriées et maintenir une euglycémie. Des déficits dans ces secteurs peuvent s’accumuler pour exposer les nouveau-nés à des risques [80]. Par exemple, un nouveau-né peu prématuré peut devenir hypothermique et éprouver des difficultés à s’alimenter, ce qui peut entraîner une léthargie menant à un bilan de sepsis et une hospitalisation inutiles.
Les nouveau-nés peu prématurés sont à risque de problèmes après leur congé et ont besoin d’un suivi rapide assuré par des dispensateurs de soins communautaires. Ceux dont le poids et le taux de bilirubine sont stables peuvent obtenir leur congé dans la première semaine suivant l’accouchement, pourvu qu’un rendez-vous de suivi soit prévu dans les 72 heures. Les taux de bilirubine de cette population atteignent un pic plus tard, demeurent élevés plus longtemps, et ce pic est plus élevé que celui des nouveau-nés à terme [81][82]. Un clinicien devrait prévoir un suivi dans les 24 à 48 heures après le congé auprès des services sanitaires appropriés.
Les effets psychosociaux liés à la naissance d’un nouveau-né prématuré perdurent souvent, et de nombreuses familles ont besoin de soutien continu à la maison [83]-[85]. Dans certaines des maisons de naissances, les programmes de soutien à domicile sont maintenus auprès des nouveau-nés prématurés après le congé. Cette population est souvent réhospitalisée pendant la première enfance et a besoin de ressources de santé continues. Les équipes de congé à domicile peuvent contribuer à limiter ces besoins [72][86]-[90]. Ces programmes sont liés à des résultats positifs, tels que l’amélioration de l’allaitement, les interactions entre les parents et le nouveau-né et le pronostic neurodéveloppemental [72]. Lorsqu’un nouveau-né obtient son congé dans une localité éloignée, il est recommandé de prendre contact avec le dispensateur de soins de première ligne de l’enfant dans ce milieu. À cet égard, les programmes de soutien par télémédecine ou par Internet peuvent être utiles [91][92].
La liste suivante repose sur des recommandations consensuelles tirées de diverses ressources fondées sur des données probantes, à la qualité de preuve générale de 2 [3]. Pour une version imprimable de cette liste, cliquez ici.
Dans les 72 heures suivant l’admission et avant l’accouchement, transmettre l’information suivante aux familles, dans la mesure du possible :
Avant le congé
Au congé
Le comité de nutrition et de gastroentérologie et le comité de la pédiatrie communautaire de la Société canadienne de pédiatrie ont révisé le présent document de principes, de même que Le Collège des médecins de famille du Canada.
COMITÉ D’ÉTUDE DU FŒTUS ET DU NOUVEAU-NÉ DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE (2020-2021)
Membres : Gabriel Altit MD, Nicole Anderson MD (membre résidente), Heidi Budden MD (représentante du conseil), Leonora Hendson MD (membre sortante), Souvik Mitra MD, Michael R. Narvey MD (président), Eugene Ng MD, Nicole Radziminski MD, Vibhuti Shah MD (membre sortant)
Représentants : Radha Chari MD (La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), James Cummings MD (comité d’étude du fœtus et du nouveau-né, American Academy of Pediatrics), William Ehman MD (Le Collège des médecins de famille du Canada), Danica Hamilton inf. (Association canadienne des infirmières et infirmiers en néonatologie), Chloë Joynt MD (comité directeur de la section de la médecine néonatale et périnatale de la SCP), Chantal Nelson Ph. D. (Agence de la santé publique du Canada)
Auteurs principaux : Nicole Anderson MD, Michael Narvey MD
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
Mise à jour : le 8 février 2024