Les questions sont soumises au sous-comité de l'éducation du PRN par les évaluateurs du PRN ou les membres de la SCP et le comité directeur du PRN. Le sous-comité de l’éducation révise la FAQ et modifie ou supprime les questions selon les nouvelles données obtenues. La FAQ est ensuite distribuée au comité directeur PRN, puis au comité exécutif afin d’obtenir leur approbation avant d’être affichée.
La FAQ reflète un consensus d’opinions de cliniciens, de formateurs et d’administrateurs de plusieurs compétences canadiennes. Les réponses scientifiques sont des interprétations des documents scientifiques établies par le groupe. Les questions sont généralement rédigées pour répondre à des points nécessitant des éclaircissements plutôt que des documents de principes, des lignes directrices prescriptives ou des recommandations scientifiques probantes.
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou de vos nouvelles questions si vous le jugez pertinent.
Comme dans la 7e édition, l’algorithme du PRN est le même aux États-Unis et au Canada. Les États-Unis recommandent désormais les doses d’adrénaline simplifiées, recommandation à laquelle le Canada adhère.
Pour le moment, la SCP conserve les mêmes exigences pour les formats de cours qui doivent être donnés par un évaluateur. Le format de cours en ligne par RQI aux États-Unis avec l’option de ‘’test-out’’ n’est donc pas offerte.
Révisé : le 30 janvier 2022
Les principaux changements à l’algorithme s'établissent comme suit :
Révisé : le 30 janvier 2022
D’après l’International Liaison Committee of Resuscitation [ILCOR], le recours à la simulation en complément des méthodes de formation classiques peut améliorer le rendement des professionnels de la santé en milieu clinique et lors des simulations de réanimations (2010, p. E1330). La formation fondée sur la simulation permet d’assimiler à la fois les tâches et les habiletés du travail d’équipe, dans un milieu d’apprentissage sécuritaire.
La création de scénarios simulés fournit une expérience d’apprentissage standardisée et permet à l’évaluateur de se concentrer sur des objectifs d’apprentissage préétablis axés sur les besoins des apprenants. Ces objectifs d’apprentissage intègrent des aspects cognitifs, techniques et comportementaux de la réanimation et favorisent l’acquisition d’habiletés de travail d’équipe. Des scénarios bien élaborés permettent à l’apprenant de s’immerger dans le scénario et de se comporter comme il le ferait dans la vraie vie. La participation à ces scénarios, suivie d’une réflexion et d’une discussion, favorise de riches apprentissages qui sont utiles en milieu clinique. La formation fondée sur la simulation ne procure pas seulement des possibilités de formation standardisées, mais permet aux apprenants d’acquérir de l’expérience dans le cadre de scénarios qui risquent de peu se produire, mais qui posent un risque clinique élevé. Il est fortement recommandé de faire appel à des équipes interprofessionnelles (p. ex., infirmière, médecin, inhalothérapeute agréée, sage-femme, etc.), afin de reproduire le mieux possible un milieu réel.
Révisé : le 30 janvier 2022
Non. L’augmentation de la fidélité technique d’une simulation n’améliore pas toujours l’expérience d’apprentissage des participants au cours. Le principal élément d’une simulation bien élaborée demeure son réalisme et, par conséquent, la capacité pour l’apprenant de « mettre son incrédulité en suspens » et d’agir comme il le ferait dans la vraie vie. La fidélité technique du matériel peut varier selon les objectifs d’apprentissage d’un scénario donné. La création d’un contexte ou d’un milieu d’apprentissage réaliste importe davantage que le recours à du matériel de haute technologie. De simples accessoires, comme une blouse et des gants, peuvent accroître considérablement la « fidélité contextuelle » d’une simulation et ainsi favoriser la participation de l’apprenant au scénario.
L’enregistrement vidéo des scénarios simulés, suivi d’un visionnement et d’une discussion réflexive, peut fournir d’autres occasions d’apprentissage.
Révisé : le 30 janvier 2022
Le travail d'équipe et une communication efficaces sont des habiletés essentielles pendant la réanimation néonatale. L'application des connaissances et des habiletés acquises pendant la simulation sont optimisées pendant une véritable réanimation, où la coordination et la communication prennent tout leur sens. Chaque membre de l'équipe doit savoir :
Le leader doit inviter ses membres à partager l’information et à communiquer les uns avec les autres tout au long de la réanimation, à « penser tout haut ». Grâce à une communication en boucle fermée, les interventions des membres de l’équipe seront effectuées en réponse à la bonne évaluation, dans la bonne séquence et avec la bonne technique.
Révisé : le 30 janvier 2022
D’après l’International Liaison Committee of Resuscitation [ILCOR], il est raisonnable de recommander de faire des débreffages dans le cadre d’activités d’apprentissage comportant des soins à des patients simulés, de même que pendant les activités cliniques (2010, p. E1330).
Grâce au débreffage, les apprenants réfléchissent au scénario qui vient de se dérouler et discutent d’aspects cognitifs, techniques et comportementaux importants de la réanimation. Le débreffage devrait être axé sur les objectifs d’apprentissage préétablis, mais peut inclure d’autres points de discussion soulevés pendant le scénario.
Grâce aux discussions de groupe dirigées par un facilitateur, les apprenants peuvent réfléchir à leur exécution de tâches importantes et à leurs habiletés en équipe. Plutôt que de faire des commentaires, le facilitateur pose des questions ouvertes pour encourager le groupe à réfléchir et à apprendre. Ce processus de promotion et de stimulation de la pensée critique de l’apprenant et la réflexion que ce processus suscite à l’égard du rendement de l’apprenant représentent de puissants outils d’apprentissage. L'enregistrement vidéo peut faciliter le retour sur les événements des scénarios simulés, permettant ainsi au facilitateur et aux apprenants d'identifier les points d'apprentissage.
Révisé : le 30 janvier 2022
'Chez les nouveau-nés prématurés, le retard du clampage du cordon (RCC) fait qu’ils sont moins susceptibles de recevoir des médicaments inotropes après la naissance et des transfusions sanguines pendant l’hospitalisation, et ont possiblement de meilleures chances de survie. Chez les nouveau-nés à terme ou faiblement prématurés, le RCC peut améliorer les paramètres hématologiques, et possiblement mais de façon encore incertaine, les issues neurologiques. Par contre, il pourrait y avoir un risque accru d’avoir à recourir à la photothérapie pour traiter l'hyperbilirubinémie (ILCOR 2020)
Un RCC de 30 à 60 secondes est raisonnable chez les nouveau-nés prématurés ou à terme qui n’ont pas besoin d’être réanimés à la naissance.
Dans l’attente des résultats des études en cours, il est recommandé de clamper le cordon des nouveau-nés qui ont besoin d’être réanimés, après les avoir asséché et stimulés, et de procéder aux étapes subséquentes de la réanimation sur l’unité chauffante.
Révisé : le 30 janvier 2022
Dans la 8e édition du Manuel du PRN, l’American Academy of Pediatrics (AAP) déclare : « L’AAP et le PRN estiment que les hôpitaux et les centres des naissances agréés sont les lieux les plus sûrs pour l’accouchement aux États-Unis, car les accouchements planifiés à domicile sont associés à une mortalité périnatale multipliée par deux à trois. Par conséquent, l’AAP et le PRN ne recommandent pas l’accouchement planifié à domicile… » (page 295).
Cet énoncé repose sur des données américaines, en fonction des accouchements à domicile tels qu’ils se produisent aux États-Unis. L’AAP affirme que « …en cas d’urgence imprévue, il est peu probable que le personnel, les fournitures et le matériel nécessaires à la réalisation d’une réanimation néonatale complexe soient immédiatement disponibles dans l’environnement domestique… » (page 296).
L’Association canadienne des sages-femmes (ACSF) et la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) ont produit des directives après des analyses bibliographiques approfondies sur la sécurité des accouchements à domicile planifiés au Canada. Ces analyses démontrent que le risque de mortalité ou de morbidité périnatale n’augmente pas chez les personnes à faible risque soigneusement sélectionnées. Lors de la planification d’un accouchement à domicile au Canada, on s’attend à l’assistance de sages-femmes formées ou de médecins qui disposent de fournitures et de matériel de réanimation.
Les Directives cliniques no 372 de la SOGC – Déclaration sur l’accouchement à domicile planifié se trouvent dans le Journal d’obstétrique et de gynécologie du Canada (JOGC), et l’énoncé de principes sur l’accouchement planifié à domicile peut être consulté dans le site Web de l’ACSF.
‘’Après la naissance, la fréquence cardiaque (FC) est utilisée pour évaluer l’efficacité des efforts respiratoires spontanés, le besoin de manœuvres de réanimation et la réponse clinique à celles-ci. De plus, l’évaluation rapide, précise et continue de la FC est nécessaire pour les nouveau-nés chez qui l’on initie des compressions thoraciques. L’identification d’une méthode fiable et rapide pour mesurer la FC est donc primordiale dans le contexte d’une réanimation néonatale.
Lorsque des compressions thoraciques sont initiées, l’électrocardiographie devrait être utilisée pour le suivi de la FC. Lorsque la FC sur le moniteur est supérieure à 60 battements par minute, un pouls palpable ou une FC audible permet d’éliminer la possibilité de dissociation électromécanique.’’ (ILCOR 2020)
La 8e édition du PRN recommande de considérer l’utilisation d’un moniteur cardiaque lorsqu’une ventilation en pression positive est requise. S’il n’est pas installé à ce moment de l’algorithme, le moniteur cardiaque devrait l’être au moment de la mise en place d’une autre méthode de ventilation pour assurer une mesure rapide et précise de la FC lors du début des compressions thoraciques.
Révisé : le 30 janvier 2022
Une « dissociation électromécanique » se produit lorsque l’ECG décèle une activité électrique organisée en l’absence de pouls décelable en clinique. Elle peut se produire en cas d’hypoxie prolongée, d’acidose, d’hypovolémie extrême ou de perturbation électrolytique. La tamponnade cardiaque et le pneumothorax de tension font également partie des étiologies importantes. La dissociation électromécanique se produise dans la population néonatale, et son dépistage et la détermination des étiologies sous-jacentes peuvent orienter les interventions en matière de réanimation en situation clinique.
Révisé : le 30 janvier 2022
Pendant la réanimation, il est très important de maintenir la température corporelle dans une plage normale (normothermie) et d’éviter à la fois l’hypothermie (faible température) et l’hyperthermie (température élevée). Selon des données d’observation, une température corporelle élevée à la naissance peut endommager le cerveau du nouveau-né atteint d’une lésion hypoxo-ischémique. On possède toutefois peu de données probantes, sinon aucunes, sur le refroidissement des nouveau-nés atteints dans les quelques minutes suivant leur naissance (pendant ou immédiatement après la réanimation). Selon certaines indications fondées sur des données probantes, le refroidissement peut être indiqué dans les six heures suivant la naissance. Si le nouveau-né respecte les critères, il faut entreprendre l’hypothermie thérapeutique sans tarder. S’il n’y a pas de programme d’hypothermie thérapeutique dans l’établissement, il faut communiquer avec le centre spécialisé le plus près avant d’entreprendre toute forme de refroidissement passif.
Révisé : le 30 janvier 2022
Dans la 8e édition, le nourrisson qui n’est pas vigoureux et qui est né dans du liquide amniotique méconial n’a pas systématiquement besoin d’être intubé et de subir une aspiration trachéale. Le liquide amniotique méconial demeure toutefois un facteur de risque de transition anormale. C’est pourquoi il est important que l’équipe compte sur la présence d’un praticien possédant des habiletés de réanimation avancées, y compris l’intubation trachéale. Avant l’accouchement, il faut informer le praticien néonatal de la présence de liquide amniotique méconial, conjointement avec les autres facteurs de risque (tels qu’un tracé cardiaque anormal). Dans la 7e édition du PRN, il est recommandé de poser les quatre questions avant l’accouchement : âge gestationnel, plan de gestion du cordon ombilical, couleur du liquide amniotique et présence de facteurs de risque supplémentaires.
Si un nourrisson naît dans du liquide amniotique méconial et qu’il n’est pas vigoureux, il faut entreprendre les étapes initiales de la réanimation et amorcer la ventilation en pression positive (VPP) si la situation l’exige. Il n’est plus recommandé de procéder systématiquement à l’intubation et à l’aspiration méconiale. Cependant, l’intubation peut demeurer nécessaire dans le cadre de la réanimation si le nouveau-né ne réagit pas à la VPP. Si on croit que le méconium obstrue les voies respiratoires après les étapes correctives de la réanimation, y compris l’installation d’une autre méthode de ventilation, une aspiration trachéale peut être nécessaire. Celle-ci peut alors être effectuée à l’aide d’un cathéter inséré dans la sonde trachéale ou d’un aspirateur méconial.
Révisé : le 30 janvier 2022
Oui. Le PRN recommande qu’un masque laryngé soit facilement accessible afin que le personnel formé à son utilisation l’utilise, au besoin. Tout comme pour l’intubation, l’utilisation clinique du masque laryngé exige une formation et une supervision supplémentaires et doit tenir compte des considérations relatives à l’établissement ainsi qu’à la portée de la pratique professionnelle. L’installation du masque laryngé fait partie des formations de base et avancée pour assurer une méthode de ventilation en pression positive efficace lorsque la ventilation au masque ne l’est pas.
Révisé : le 30 janvier 2022
La saturométrie est privilégiée lorsqu’on anticipe une réanimation, par exemple à cause de la prématurité ou d’une hernie diaphragmatique congénitale. Il faut également l’utiliser lorsqu’on utilise la ventilation en pression positive (VPP) ou l’oxygène d’appoint. Les bébés qui présentent une cyanose persistante ou qui ont une respiration laborieuse sont également candidats à la saturométrie. Cette intervention vise à éviter des taux d’oxygène trop élevés ou trop faibles pendant la réanimation.
La saturométrie contribue à orienter l’administration et le titrage de l’oxygénothérapie. Le tableau suivant expose les saturations préductales acceptables pendant la transition d’un nouveau-né à terme.
CIBLES DE SATURATION (SpO2) PRÉDUCTALE APRÈS LA NAISSANCE
1 minute |
60 % à 65 % |
2 minutes |
65 % à 70 % |
3 minutes |
70 % à 75 % |
4 minutes |
75 % à 80 % |
5 minutes |
80 % à 85 % |
10 minutes |
85 % à 95 % |
Il est essentiel de se doter d’une stratégie pour garantir l’accès immédiat à la saturométrie pendant la réanimation néonatale. Un tableau des cibles de saturométrie, en minutes, doit être affiché dans la zone de réanimation néonatale.
Tant qu’il n’y aura pas plus de publications scientifiques sur le sujet, il faudra respecter les recommandations des fabricants des divers types de moniteurs, qui peuvent différer les unes des autres.
Réaffirmé : le 28 septembre 2021
On ne connaît pas le gaz de réanimation optimal à administrer aux nouveau-nés prématurés. Il est généralement accepté qu’à compter de 35 semaines d’âge gestationnel, on peut commencer la réanimation à l’air (oxygène à 21 %) et orienter l’oxygénothérapie selon la saturométrie. Dans cette situation, les cibles de saturation en oxygène artériel reposent sur l’augmentation normale observée chez les nouveau-nés à terme et en santé pendant les quelques premières minutes suivant la naissance.
Les données sont moins claires chez les nouveau-nés prématurés et la recommandation actuelle est d’utiliser une concentration initiale d’oxygène entre 21 et 30% chez les prématurés de moins de 35 semaines d’âge gestationnel. Comme de nombreux nouveau-nés prématurés auraient besoins d’oxygène pour obtenir une saturation dans les cibles visées, de nombreux experts recommandent d’entreprendre la réanimation à l’aide d’oxygène à 30 % sous un certain seuil d’âge gestationnel (quelque part entre 28 et 32 semaines).
Comme la plupart de ces nouveau-nés sont mis au monde dans des centres périnatals de soins tertiaires ou de soins secondaires avancés, il est recommandé de respecter les protocoles bien établis du centre spécialisé local.
Révisé : le 30 janvier 2022
L'oxygène d'appoint est administré dans deux situations :
1. Lorsque le bébé semble cyanosé ou que les lectures de saturométrie sont inférieures aux cibles souhaitées pendant la réanimation, il faut régler l’oxygène pour maintenir la saturation en oxygène dans les plages voulues aux minutes indiquées dans le tableau suivant. Pour ce faire, il faut utiliser un mélangeur d’oxygène qui rajuste la quantité d’oxygène transmise au nouveau-né.
CIBLES DE SATURATION (SpO2) PRÉDUCTALE APRÈS LA NAISSANCE
1 minute |
60 % à 65 % |
2 minutes |
65 % à 70 % |
3 minutes |
70 % à 75 % |
4 minutes |
75 % à 80 % |
5 minutes |
80 % à 85 % |
10 minutes |
85 % à 95 % |
Les données probantes sont limitées pour indiquer la vitesse et les incréments auxquels titrer l’oxygène inspiré. Selon des données d’observation, on peut accroître ou réduire la concentration en oxygène de 10 % à 15 % toutes les 30 secondes pour parvenir aux saturations ciblées. Il faudra réaliser d’autres recherches pour déterminer les pratiques exemplaires.
2. Après le début des compressions thoraciques, il faut faire passer la concentration en oxygène à 100 %, quelle que soit la saturation en oxygène du nouveau-né (page 167 du manuel du PRN).
Réaffirmé : le 28 septembre 2021
Non, le ballon autogonflable ne remplace pas le mélangeur d'oxygène. Le mélangeur d'oxygène demeure le moyen le plus fiable de titrer l'administration d'oxygène entre 21 et 100 %.
Révisé : le 30 janvier 2022
Les données sont limitées pour faire une recommandation solide quant à la pression inspiratoire de pointe (PIP) initiale. Il faut administrer la pression la plus faible pour obtenir une ventilation efficace et une augmentation de la fréquence cardiaque.
On suggère une PIP initiale de 20 à 25 cm d’eau.
On peut accroître la PIP s’il est impossible d’obtenir une ventilation efficace au moyen des étapes correctives de la ventilation (MR SOPA). La 8e édition du manuel suggère une augmentation graduelle par incréments de 5 à 10 cm d’eau, tout en évaluant la fréquence cardiaque et l’excursion thoracique.
Tel que précisé ci-haut, l’objectif est d’administrer la pression la plus faible pour obtenir une ventilation efficace. S’il faut fournir une PIP de plus de 30 cm d’eau, il faut envisager une autre méthode de ventilation. En l’absence d’amélioration clinique, il faut chercher d’autres causes à cette absence de réponse aux mesures de ventilation, telles qu’un pneumothorax.
Révisé : le 30 janvier 2022
Selon les études, l’augmentation de la fréquence cardiaque est l’indicateur le plus important d’une ventilation en pression positive positive (VPP) suffisante pendant la réanimation néonatale. Il faut toutefois surveiller l’excursion thoracique bilatérale et ausculter l’entrée d’air bilatérale.
Si la fréquence cardiaque augmente au bout de 15 secondes de VPP, l’assistant doit annoncer que la « fréquence cardiaque augmente », puis il faut réévaluer la fréquence cardiaque après avoir poursuivi la VPP pendant 15 secondes supplémentaires.
Si la fréquence cardiaque n’augmente pas au bout des 15 premières secondes de VPP, l’assistant doit annoncer que la « fréquence cardiaque n’augmente pas », puis il faut vérifier l’excursion thoracique et l’entrée d’air.
Used with permission from the AAP, 7th edition NRP textbook p.84
Révisé : le 5 février 2020
On utilise généralement le terme pression expiratoire positive (PEP) lorsqu’un patient reçoit une ventilation en pression positive (VPP) manuelle ou mécanique. D’après des études sur des animaux, la PEP contribue à préserver la fonction du surfactant et à maintenir le volume pulmonaire. La pression positive continue (PPC) est le terme utilisé lorsque le patient reçoit une pression positive pour ouvrir ses poumons tout en respirant spontanément sans assistance inspiratoire.
Techniquement, la PEP et la PPC décrivent le même phénomène : une pression positive soutenue dans les voies respiratoires et les alvéoles pendant l’expiration. Ces deux types de pression visent à prévenir l’affaissement des voies respiratoires et des alvéoles pendant l’expiration, ainsi qu’à maintenir un volume pulmonaire fonctionnel.
La PPC est utilisée pour le nourrisson qui respire spontanément, mais présente une détresse respiratoire ou une cyanose persistante. S’il respire spontanément et qu’il n’a pas besoin d’insufflations manuelles, la PPC peut lui être administrée au ballon d’anesthésie ou à l’insufflateur néonatal. La PPC NE PEUT PAS être administrée au moyen d’un masque autogonflable, même avec une valve de PEP.
Il faut utiliser un manomètre de pression pour surveiller la PEP ou la PPC, qui sont généralement amorcées à 5 cm d’eau. Le taux de PEP ou de PPC peut être titré jusqu’à 8 cm d’eau si le patient fait de gros efforts respiratoires ou qu’il a besoin de taux d’oxygène élevés. La prudence est de mise, car des niveaux élevés de PPC peuvent être dommageables. En effet, des taux élevés de PPC ou de PEP peuvent accroître le travail respiratoire, provoquer une distension excessive des poumons, nuire au débit cardiaque et aggraver le risque de pneumothorax. Les nouveau-nés prématurés qui ont besoin d’une assistance respiratoire par PPC peuvent être candidats à une thérapie par surfactant, surtout si leurs besoins en oxygène augmentent.
Réaffirmé : le 28 septembre 2021
Pendant la vérification du matériel avant la réanimation, vous pouvez utiliser ces conseils pratiques pour administrer une PEP ou une PPC pendant et après la réanimation :
a) Ballon d’anesthésie : À l’aide d’un débit d’environ 8 L/min (en commençant par de l’oxygène 21 %), bloquer la sortie patient (ou le masque) et régler la valve de contrôle de débit pour fournir une PEP ou une PPC de base de 5 cm d’eau à 6 cm d’eau.
b) Ballon autogonflable : Cet appareil ne peut pas être utilisé pour administrer la PPC, mais peut servir pour administrer la PEP pendant la ventilation manuelle si une valve de PEP externe y est fixée. Si c’est le cas, il faut tourner la vis de la valve de PEP à la marque de 5 cm d’eau. On peut vérifier l’efficacité de ce réglage à l’aide d’un manomètre et en exécutant la manœuvre tout en bloquant la sortie du patient (son masque).
c) Insufflateur néonatal : Pendant l’installation de l’insufflateur néonatal, bloquer la sortie patient (ou son masque) et régler la valve de PEP de manière que la lecture du manomètre soit de 5 cm d’eau. Le fabricant peut recommander d’utiliser un poumon artificiel pendant l’installation.
On utilise de plus en plus une PPC par voie nasale (au moyen d’une canule ou d’un masque) après la réanimation des prématurés, pendant qu’on évalue la nécessité d’une thérapie au surfactant et qu’on envisage une intubation trachéale. Si vous n’administrez pas de PPC systématiquement, vous devriez évaluer comment administrer ce type de soutien avant que l’occasion surgisse. Votre centre de formation régional peut vous aider à cet égard.
Révisé : le 30 janvier 2022
La PEP empêche l’affaissement alvéolaire pendant l’expiration. Lorsqu’on utilise la PEP, la 7e édition du PRN recommande d’amorcer la pression à 5 cm d’eau. Les lignes directrices consensuelles les plus récentes de l’ILCOR recommandent l’utilisation de la PEP pour administrer une pression positive au nouveau-né prématuré. Les données sont insuffisantes pour orienter la pratique chez le nouveau-né à terme.
Révisé : le 30 janvier 2022
Les soins postréanimation sont soumis au jugement clinique et aux protocoles de stabilisation. Ce sont des décisions cliniques qu’influence la pratique de l’établissement.
Révisé : le 30 janvier 2022
L’outil mnémotechnique CARDIO identifie cinq questions à se poser si la fréquence cardiaque n’augmente pas avec les compressions et la ventilation.
L’outil mnémotechnique CARDIO peut être utilisé par l’équipe pour évaluer la qualité de la ventilation et des compressions. Si la fréquence cardiaque du bébé demeure inférieure à 60 bpm malgré 60 secondes de ventilation coordonnée avec des compressions thoraciques efficaces, l’administration d’adrénaline et l’installation d’un accès vasculaire d’urgence sont indiquées.
Révisé : le 30 janvier 2022
Il n’y a désormais plus de tableau canadien des médicaments différent de celui des américains.
Il est recommandé de préparer systématiquement l’adrénaline au moyen de seringues de deux calibres (5 mL pour l’administration trachéale et 1 mL pour l’administration intraveineuse ou intraosseuse). L’étiquetage des seringues d’adrénaline ET et IV/IO permet d’optimiser la sécurité pour le patient
Il est également recommandé de préparer le volume d’adrénaline à utiliser dans une seule dose. Ainsi, le bon volume sera administré et le risque d’administrer une dose excessive s’en trouvera réduit si tout le contenu de la seringue est utilisé.
La voie intraveineuse est favorisée, mais une dose trachéale initiale peut être utilisée pendant la préparation de l’accès par voie intraveineuse. L’adrénaline par voie intraveineuse doit être administrée dès que l’accès est obtenu, pourvu que la fréquence cardiaque demeure inférieure à 60 battements/min.
Des doses d’adrénaline simplifiées de 0,1 mg/kg par sonde trachéale et de 0,02 mg/kg par voie intraveineuse sont recommandées au Canada. Il n’y a dorénavant plus de dose maximale de 0.3 mg (3 mL) par voie trachéale. L’administration par voie IV/IO doit être suivie d’un rinçage de soluté physiologique de 3 mL donné par la même voie d’administration que la médication. Le manuel de la 8e édition suggère que si la dose initiale administrée était de 0,02 mg/kg ou moins, on devrait considérer l’administration de doses subséquentes plus élevées, de l’ordre de 0,03 mg/kg. On peut répéter les doses toutes les trois à cinq minutes, au besoin.
Révisé : le30 janvier 2022
La naloxone était utilisée dans les éditions précédentes du PRN pour les nouveau-nés dont l’effort respiratoire était limité et dont la mère avait été exposée à des narcotiques. Les données sont insuffisantes pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de la naloxone pour prendre en charge une dépression respiratoire chez ces nourrissons. De plus, on ne possède pas assez d’information sur la pharmacologie de la naloxone, et des inquiétudes sont soulevées quant aux complications éventuelles liées à son utilisation. Le PRN recommande de prendre en charge ces nouveau-nés par une assistance respiratoire par VPP, comme pour tout nourrisson en apnée ou dont l’effort respiratoire est insuffisant.
Révisé : le 30 janvier 2022
Le cathéter veineux ombilical (CVO) est favorisé pour obtenir un accès vasculaire d’urgence en salle d’accouchement. L’aiguille intraosseuse est une solution de rechange raisonnable, souvent utilisée pour obtenir un accès d’urgence avant l’arrivée à l’hôpital et dans les départements d’urgence. On peut l’installer pendant la réanimation néonatale lorsque le personnel est incapable d’insérer le CVO ou n’a pas l’habitude de le faire, et que le bébé a besoin de médicaments ou de solution de remplissage. L’aiguille intraosseuse peut également être utilisée chez un nouveau-né plus âgé qui a besoin d’être réanimé, mais dont le vaisseau ombilical est fermé. Chez le nouveau-né, on l’insère dans la moelle osseuse du tibia, à environ deux centimètres sous la tubérosité tibiale et à un ou deux centimètres sur la face médiane du tibia (la protubérance osseuse sous la rotule). Les médicaments qui peuvent être administrés en toute sécurité par voie intraveineuse ou CVO peuvent l’être également par voie intraosseuse, aux mêmes doses. On peut laisser l’aiguille intraosseuse en place jusqu’à 24 heures, mais il faut la retirer après avoir obtenu un accès intraveineux convenable. Il existe plusieurs aiguilles et dispositifs intraosseux sur le marché. Le calibre et la technique d’insertion doivent respecter les recommandations du fabricant.
Réaffirmé : le 28 septembre 2021
Quand est-il raisonnable d’envisager l’arrêt des manœuvres de réanimation?
Si une atteinte fœtale est soupçonnée avant l’accouchement, un praticien qui possède les compétences et la portée de pratique nécessaires pour décider de mettre un terme à la réanimation doit être présent pour prendre cette décision. Il faut préparer un plan de réanimation pour les grands prématurés ou les nourrissons ayant de graves anomalies diagnostiquées avant la naissance.
Une approche systématique de l’équipe vis-à-vis de l’obtention de l’histoire, de l’examen physique, de la surveillance et de la résolution de problèmes pendant la réanimation permettra d’envisager les causes réversibles de l’arrêt cardiorespiratoire, telles que le déplacement ou l’obstruction d’une sonde, des anomalies électrolytiques, une fuite d’air, une tamponnade ou une défaillance de l’équipement. Il faut obtenir les points de vue de la famille ou consulter un spécialiste ou un centre spécialisé pendant la réanimation.
L’ILCOR affirme que ‘’si la fréquence cardiaque demeure non décelable et que toutes les étapes de la réanimation ont été effectuées, il peut être raisonnable d’envisager de réorienter les objectifs de soins. Les séries de cas publiées rapportent très peu de survivants sans séquelles après 20 minutes de FC non détectable. La décision de poursuivre ou pas les manoevres de réanimation devrait être individualisée et cette décision peut se prendre à partir d’environ 20 minutes après la naissance. Les facteurs à considérer peuvent comprendre les suivants : la réanimation a-t-elle été exécutée de manière optimale, des soins intentifs post réanimation sont-ils disponibles (telle que l’hypothermie thérapeutique), y a-t-il des circonstances prénatales particulières, et quels sont les désirs exprimés par la famille?’’ (ILCOR 2020)
Révisé : le 30 janvier 2021
Mise à jour : le 3 septembre 2024