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Les boissons pour sportifs et les boissons énergisantes chez les enfants et les adolescents

Affichage : le 6 octobre 2017 | Reconduit : le 24 février 2023


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Auteur(s) principal(aux)

Catherine M Pound, Becky Blair; Société canadienne de pédiatrie, Comité de nutrition et de gastroentérologie

Paediatr Child Health, 2017;22(7):411–415

Résumé

Bien des jeunes consomment des boissons pour sportifs et des boissons énergisantes contenant de la caféine (BÉC). Les boissons pour sportifs et les BÉC peuvent poser un risque pour la santé des enfants et des adolescents et contribuer à l’obésité. En général, les enfants qui font de l’activité physique régulièrement ou pratiquent des jeux actifs n’ont pas besoin de boissons pour sportifs. De plus, les enfants et les adolescents peuvent être plus sensibles aux BÉC que les adultes, parce qu’ils sont moins lourds et sont donc exposés à plus d’ingrédients stimulants par kilogramme de masse corporelle. Les pédiatres doivent connaître les différences entre les boissons pour sportifs et les BÉC et les expliquer aux patients et à leur famille. Ils doivent demander systématiquement à leurs patients s’ils consomment des BÉC, et particulièrement s’ils les mélangent avec de l’alcool. Le mélange de BÉC et d’alcool peut être un marqueur de plus grande vulnérabilité à la consommation ou à l’abus de substances psychoactives et à d’autres comportements qui peuvent être nuisibles à la santé.

Mots-clés : Alcohol; Caffeine; CEDs; Energy drinks; Sports drinks

HISTORIQUE

Il est facile de se procurer des boissons pour sportifs et des boissons énergisantes contenant de la caféine (BÉC) sur le marché canadien. Il s’agit de deux types de boisson différents. Les boissons pour sportifs visent à remplacer les électrolytes éliminés pendant l’exercice, à fournir des glucides, à prévenir la déshydratation et à soutenir l’endurance [1][3]. En 2009, le marché des boissons pour sportifs était évalué à 423 millions de dollars au Canada [4], et représentait 1,2 % de toutes les boissons non alcoolisées vendues au pays [5]. Quant aux BÉC, la publicité vante leur capacité à accroître l’énergie ou la vigilance. Ces boissons contiennent de la caféine et d’autres substances stimulantes dont les boissons pour sportifs sont généralement dénuées. En 1997, la mise en marché du Red Bull a marqué l’introduction des BÉC sur le marché américain, dans une catégorie de boissons distincte dont la caféine est le principal ingrédient « énergisant » [6]. Selon des données des États-Unis, la consommation et la vente de boissons énergisantes ont augmenté rapidement dans la décennie qui a suivi. En effet, en 2006, les ventes de boissons énergisantes dépassaient les 3,2 milliards de dollars américains, soit une augmentation rajustée selon l’inflation de plus de 500 % depuis 2001 [7].

Puisque ces boissons commerciales envahissent de plus en plus le marché, il se peut que les parents posent des questions aux pédiatres sur les bienfaits et les dangers possibles liés à leur consommation. Le présent document de principes fournit des conseils sur la consommation de boissons pour sportifs par un enfant ou un adolescent moyen, qui participe à des activités physiques quotidiennes axées sur le jeu. Pour ce qui est des enfants qui font des compétitions de sport d’endurance, qui participent à des activités physiques vigoureuses et prolongées répétées ou qui font de l’exercice dans des conditions de chaleur extrême, consulter le point de pratique de la Société canadienne de pédiatrie sur la nutrition des jeunes athlètes, publié en 2013, à l’adresse www.cps.ca/fr/documents/position/nutrition-sportive-des-jeunes-athletes.

QU’EST-CE QUE LES BOISSONS POUR SPORTIFS?

Les boissons pour sportifs sont des boissons aromatisées qui contiennent généralement un mélange de sucres et d’électrolytes, comme le sodium, le potassium et le magnésium [3]. Elles peuvent également renfermer des suppléments de vitamines, généralement de la vitamine C ou des vitamines B [1]. D’ordinaire, elles contiennent des glucides tirés de sucres comme le glucose-fructose (sirop de maïs riche en fructose), le saccharose (ou sucrose) ou la maltodextrine. Leur teneur en glucides est de l’ordre de 5 g à 14 g par portion de 240 mL (8 onces) [8]. Les boissons pour sportifs peuvent également contenir des édulcorants faibles en calories, de l’acide citrique et des arômes de fruits naturels et artificiels [9].

Comparativement aux boissons dont la concentration de glucides est moins élevée, les boissons pour sportifs qui contiennent plus de 8 % de glucides (8 g par 100 mL) peuvent ralentir la vidange gastrique et l’absorption intestinale pendant l’exercice. La vidange gastrique et l’absorption de liquide ne semblent pas différer entre l’eau et les boissons pour sportifs lorsque la concentration de glucides se situe entre 4 % et 8 % (de 4 g à 8 g par 100 mL) [10][12]. Les boissons pour sportifs sont conçues pour remplacer les liquides et les électrolytes éliminés par la transpiration et pour transmettre rapidement à l’organisme tout autant des glucides que des liquides [4].

Même si les boissons pour sportifs sont commercialisées pour optimiser la performance des athlètes, les études sur leurs bienfaits chez les enfants sont rares. La plupart des recherches portaient sur des athlètes adultes. Le taux de transpiration varie pendant l’exercice chez un même enfant et d’un enfant à l’autre [13]. Il est donc difficile de déterminer après quelle période d’exercice la consommation de boissons pour sportifs est justifiée. Utilisées judicieusement chez des enfants qui font de l’exercice vigoureux pendant des périodes prolongées, les boissons pour sportifs permettent de maintenir les taux de déshydratation presque toujours sous les 1 % [13]. Ainsi, elles peuvent assurer l’hydratation des jeunes athlètes qui font de l’activité vigoureuse et prolongée [14], mais elles sont généralement inutiles pour l’enfant moyen qui pratique des activités quotidiennes axées sur les jeux. Pour l’enfant moyen, l’eau devrait donc être le premier mode d’hydratation avant, pendant et après l’activité physique [1].

En général, les boissons pour sportifs renferment des sucres simples; elles font souvent partie d’études sur les conséquences globales des boissons sucrées sur la santé. Il y a une faible corrélation positive entre la consommation de boissons sucrées et l’obésité, et une analyse systématique fait état d’une augmentation de 0,06 unité d’indice de masse corporelle (IMC) par portion consommée [15]. En raison de leur teneur en glucides, les boissons pour sportifs peuvent contribuer au risque de carie dentaire [16]. En général, les recommandations du Guide alimentaire canadien pour manger sainement de Santé Canada (www.canada.ca/fr/sante-canada/services/guides-alimentaires-canada.html) suffisent pour que les enfants consomment la quantité de glucides nécessaire pour soutenir leurs activités physiques habituelles. Il faut rappeler aux enfants et aux adolescents de choisir d’abord de boire de l’eau, sous réserve, bien sûr, que leurs besoins quotidiens en calories et en nutriments soient comblés [1].

QU’EST-CE QUE LES BÉC?

Selon la publicité, les BÉC stimulent l’énergie, réduisent la fatigue et accroissent la concentration [1]. Les BÉC vendues au Canada contiennent de la caféine [9] extraite de caféine pure ou synthétique ou d’ingrédients d’origine végétale, comme le guarana ou la yerba mate. Les BÉC peuvent être édulcorées à l’aide de divers types de sucres, tels que le glucose-fructose ou le saccharose [17][18]. Des édulcorants artificiels sont aussi utilisés. Les BÉC regorgent de sucre, qui est considéré comme une source d’énergie rapide. De plus, on pense que le goût du sucre favorise la consommation [19]. La quantité de sucre contenue dans les BÉC se situe entre 1 g et 43 g par portion de 237 mL (8 onces), soit jusqu’à 10 cuillerées à thé [8], une quantité beaucoup plus importante que dans une boisson pour sportifs moyenne, et comparable à celle contenue dans une boisson gazeuse. Parmi les autres ingrédients fréquents des BÉC, soulignons la taurine, le ginkgo biloba, le ginseng, le tryptophane, la tyrosine, les vitamines B, la L-carnitine et l’alanine [1][2].

De nombreux adolescents consomment des BÉC. En effet, dans un sondage réalisé au Québec en 2008, plus de la moitié des élèves du secondaire (de 61 % à 66 %) interrogés affirmaient en boire [20]. Au Nouveau-Brunswick, 57 % de tous les élèves sondés ont déclaré avoir consommé au moins une boisson énergisante au cours des 12 mois précédents. De plus, 15 % des adolescents et 8 % des adolescentes ont confirmé consommer des BÉC au moins une fois par mois [21]. Dans un échantillon ontarien, la moitié des adolescents ont affirmé avoir consommé au moins une boisson énergisante dans les 12 mois précédents, 19 % ont indiqué en avoir consommé au cours de sept jours précédents et 1,5 %, au moins une par jour [22]. Une autre étude auprès d’étudiants de l’Ontario a démontré que 18 % des répondants consommaient une boisson énergisante au cours d’une semaine normale [23]. Selon un récent sondage du Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP), les trois raisons les plus citées pour consommer des BÉC étaient l’amélioration de la vigilance, la pression exercée par les camarades et l’amélioration des performances sportives [24].

Au Canada, les BÉC offertes en format de 125 mL ou plus sont réglementées comme des aliments en vertu des directives sur les BÉC de Santé Canada. La quantité maximale de caféine qui y est autorisée est de 180 mg par contenant d’une portion, soit une concentration de 400 mg/L (pour mettre cette quantité en perspective, voir le tableau 1 indiquant la teneur en caféine de produits de consommation courants). Toute l’information en matière de réglementation se trouve à l’adresse www.canada.ca/fr/sante-canada/ services/aliments-nutrition/ legislation-lignes-directrices/document-r eference/document-orientation- categorie-autorisation-mise-marche-temporaire-boissons-energisantes-cafeine.html. Les « doses énergisantes », définies comme des contenants d’une seule portion, sont régies par le Règlement sur les produits de santé naturels, qui exige de leur accoler un numéro de produit naturel (NPN). Pour obtenir de l’information sur la sécurité et l’efficacité des produits de santé naturels, consulter le site www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/naturels-sans-ordonnance/legislation-lignes-directrices/documents- reference/cheminement-demandes-licence-mise-marche-allegations-sante- fondees-preuves-modernes.html.

Santé Canada exige également que les contenants de boissons énergisantes comportent un avertissement précisant la limite quotidienne maximale de contenants ou de portions [25]. Ces contenants doivent également comporter des mises en garde, y compris « ne pas mélanger avec de l’alcool » et « non recommandé pour les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes sensibles à la caféine ». L’étiquette du produit doit indiquer la quantité totale de caféine toutes sources confondues (synthétique et naturelle) [25]. D’après les données probantes connues, Santé Canada affirme que la consommation de BÉC ne s’associe à aucune préoccupation immédiate en matière de sécurité, mais admet également que d’autres recherches devront être réalisées. De plus, les enfants et les adolescents peuvent être plus vulnérables aux effets indésirables des BÉC que les adultes, car en raison de leur poids moins élevé, ils sont plus exposés aux ingrédients actifs de ces produits, tels que la caféine, par kilogramme de masse corporelle [18].

Santé Canada interdit de publiciser, de commercialiser ou de promouvoir les BÉC auprès des enfants de 12 ans et moins. L’industrie possède également un code volontaire pour la commercialisation des BÉC, selon lequel les entreprises ne doivent pas faire de publicité destinée aux enfants dans les médias traditionnels (notamment la télévision, la radio et les imprimés). L’Association canadienne des boissons a accepté ce code de commercialisation, et l’industrie en encourage le respect [26]. Cependant, malgré ces mécanismes de réglementation et ces codes volontaires, on sait que les entreprises de boissons énergisantes ciblent les événements sportifs destinés aux jeunes, les commandites d’athlètes qui pratiquent des sports extrêmes et les médias sociaux. Pour cibler les adolescents, les publicitaires utilisent des dénominations saisissantes et des graphismes audacieux [7].

LA CAFÉINE

La caféine est le stimulant le plus utilisé dans les BÉC. Elle est extraite du fruit de plus de 60 espèces de caféiers. On la trouve également dans le guarana, le thé, le cacao et la yerba maté [2]. Parmi les effets pharmacologiques de la caféine, soulignons la stimulation du système nerveux central et du cœur. La caféine relaxe les muscles lisses et stimule le muscle squelettique [27][28]. Les effets cliniques de la caféine comprennent une augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, du débit de parole, de l’activité motrice, de l’attention, des sécrétions gastriques, de la diurèse et de la température [1]. La caféine peut également accroître l’anxiété chez les personnes qui y sont susceptibles [1][29] et peut induire des arythmies [1][27]. Les autres effets indésirables de très fortes doses ou de surdoses de caféine peuvent inclure une altération du niveau de conscience, la rigidité, les convulsions, les tachyarythmies supraventriculaires et ventriculaires et le décès [30].

La caféine a toujours été considérée comme un diurétique léger [31][32]. Cependant, une récente méta-analyse menée auprès d’adultes a révélé que la caféine avait seulement un faible effet sur la perte globale de liquide. La sous-analyse a indiqué que la caféine n’avait pas plus d’effet sur la perte de liquide chez les personnes qui font de l’exercice que chez les personnes au repos [33].

On sait que la caféine accroît l’endurance aérobique, améliore le temps de réaction et retarde le délai avant l’épuisement chez les adultes [34][35]. En général, la caféine accroît la vigilance, influe sur les processus cognitifs complexes et atténue certains effets du manque de sommeil (p. ex., ralentissement du temps de réaction et diminution de la vigilance). Cependant, l’ingestion de caféine n’a aucun effet sur d’autres problèmes qui nuisent à la performance, tels que l’atteinte des fonctions cognitives plus complexes et de la mémoire de travail. Seul un sommeil suffisant peut les redresser [36].

Selon la Base de données en ligne des effets indésirables de Canada Vigilance, on a signalé des effets indésirables associés à la consommation de BÉC chez des enfants dès l’âge de huit ans [37]. Ces effets incluent la tachycardie, une augmentation de la tension artérielle, les modifications à l’électrocardiogramme (ÉCG), les vomissements, la diarrhée, l’impulsivité, l’agitation, les hallucinations, le collapsus circulatoire et le décès. Dans un sondage du PCSP réalisé en 2011, 9 % des 741 répondants ont déclaré des complications liées à la caféine [24].

Les enfants qui présentent une maladie cardiovasculaire, rénale ou hépatique, des convulsions, un diabète, des troubles de l’humeur, des troubles du comportement et une hyperthyroïdie seraient plus vulnérables aux effets indésirables liés à la consommation de boissons énergisantes [31]. Chez les enfants qui ont un trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), la teneur en caféine des BÉC peut potentialiser les effets secondaires cardiovasculaires des médicaments stimulants qu’ils prennent pour le TDAH [31].

D’après certaines études, les enfants risquent davantage que les adultes de devenir dépendants à la caféine ou de le devenir à des doses plus faibles ou à une moindre fréquence de consommation [38]. La consommation de caféine pendant l’enfance et l’adolescence est liée à une plus grande probabilité de dépendance [31]. Le sevrage de la caféine se manifeste souvent par des céphalées. Parmi les autres symptômes, soulignons la fatigue, une baisse d’énergie, une baisse de la vigilance, la somnolence, une humeur dysphorique, des problèmes de concentration, l’irritabilité, les symptômes pseudogrippaux, les nausées, les vomissements et les douleurs musculaires [39].

Certains auteurs avancent que les enfants et les adolescents qui ne sont pas des consommateurs habituels de caféine seraient plus vulnérables à l’intoxication à la caféine, par manque de tolérance pharmacologique [40]. De plus, selon une analyse de Santé Canada, les enfants et les adolescents sont plus à risque que les adultes de dépasser l’apport quotidien maximal (AQMR) recommandé par Santé Canada pour la caféine (encadré 1), parce que le volume de boissons énergisantes est facilement atteint et que l’AQMR est moins élevé chez les jeunes de moins de 18 ans [41].

Encadré 1. Apport quotidien maximal de caféine recommandé par Santé Canada

Enfants

  • De 4 à 6 ans : 45 mg/jour
  • De 7 à 9 ans : 62,5 mg/jour
  • De 10 à 12 ans : 85 mg/jour

Adolescents

  • 13 ans et plus : 2,5 mg/kg de masse corporelle par jour

Données tirées de la réf. [42]

Au Canada, la concentration en caféine des BÉC est limitée à 400 mg/L ou à un maximum de 180 mg par contenant à portion unique (défini comme un contenant de moins de 750 mL qui ne peut être refermé) [41]. En comparaison, une tasse de 237 mL de café infusé fournit une moyenne de 135 mg de caféine (tableau 1) [42]. Pour en savoir plus sur les aliments qui renferment de la caféine, voir le site www.dietitians.ca/Your-Health/Nutrition-A-Z/Caffeine/Food-Sources-of-Caffeine.aspx (cliquer sur FR dans le coin supérieur droit).

Tableau 1.
Teneur en caféine de divers produits de consommation courants
Produit Portion Teneur en caféine, en mg (valeur approximative)
  once mL  
Boisson énergisante 8 237 95*
Café soluble 8 237 De 76 à 106
Café torréfié, moulu et infusé 8 237 De 118 à 179
Thé noir 8 237 43
Thé vert 8 237 30
Boisson au cola ordinaire 12 355 De 36 à 46
Lait au chocolat 8 237 8
Chocolat chaud 8 237 5

*D’après la limite réglementaire maximale de 400 mg/L de caféine ajoutée aux BÉC au Canada. Données tirées de la réf. [42].

Les concentrations de caféine autorisées dans les boissons énergisantes sont très différentes d’une région du monde à l’autre. Aux États-Unis, certaines contiennent jusqu’à 344 mg de caféine par canette de 473 mL [40], soit plus de sept fois la quantité de caféine d’une canette de Coca-Cola [43]. Les pédiatres doivent savoir que la réglementation diffère dans les pays limitrophes et que les adolescents peuvent acheter des boissons très concentrées à l’extérieur du Canada.

LE MÉLANGE DE BÉC ET D’ALCOOL

Le mélange de boissons énergisantes et d’alcool vise à contrer l’effet sédatif de l’alcool par l’effet stimulant de la caféine. Le mélange d’alcool et de BÉC peut avoir un double effet, celui d’accroître la stimulation tout en réduisant la sédation [44]. Il a été démontré que ce type de mélange a peu de conséquences sur le volume total d’alcool consommé en une seule occasion. Cependant, les personnes qui mélangent les boissons énergisantes et l’alcool ont tendance à boire généralement plus d’alcool que les autres buveurs [45][46]. Dans l’ensemble, la consommation de BÉC mélangées à de l’alcool s’associe à une augmentation des comportements à risque et des incidents dommageables [46][47].

Certaines sous-populations semblent plus susceptibles de mélanger les boissons énergisantes avec l’alcool et seraient particulièrement vulnérables aux effets indésirables. Les études ont révélé que les étudiants universitaires mélangeaient souvent des BÉC à de l’alcool [47][48], et que ceux qui affirmaient adopter cette pratique étaient plus à risque de souffrir des conséquences liées à l’alcool, y compris être victimes d’agressions sexuelles ou commettre des agressions sexuelles, être passagers d’un véhicule dont le conducteur a les facultés affaiblies, subir des blessures physiques et devoir prendre des médicaments [47]. Un sondage auprès d’étudiants universitaires du Canada a également révélé une corrélation significative entre le mélange de BÉC avec l’alcool et les comportements à risque, y compris la consommation de cocaïne, de crack, d’amphétamines ou de cristal méthamphétamine dans les 12 mois précédents. Les étudiants étaient également susceptibles de boire davantage lorsqu’ils mélangeaient l’alcool aux BÉC [46]. Une récente étude menée en Ontario a révélé une association entre les traumatismes crâniens subis à l’adolescence et la consommation de BÉC. Cette association était encore plus élevée lorsque les BÉC étaient mélangées à l’alcool [49].

Selon un sondage ontarien réalisé auprès de plus de 20000 élèves de la 9e à la 12e année, près d’un élève sur cinq déclarait consommer des BÉC au cours d’une semaine normale, et 17 % des répondants disaient avoir mélangé des BÉC à de l’alcool dans les 12 mois précédents [23]. Dans le sondage du PCSP cité plus haut, 28 % des répondants qui souffraient de complications associées aux BÉC avaient également consommé de l’alcool, et 26 % avaient consommé d’autres drogues, telles que des psychostimulants, du cannabis ou des amphétamines [24].

En raison des préoccupations relatives à la combinaison de BÉC et d’alcool, Santé Canada interdit l’utilisation de BÉC dans les boissons alcooliques prémélangées [50]. De plus, selon le Règlement sur les aliments et drogues de Santé Canada, il est interdit de vendre des BÉC qui renferment de l’alcool ou des boissons alcoolisées qui contiennent des suppléments de caféine. Cependant, il est autorisé d’utiliser des sources naturelles de caféine, comme le guarana et le café, pour aromatiser les boissons alcooliques [50]. Santé Canada recommande aux consommateurs de ne pas mêler les BÉC à l’alcool et exige que toutes les étiquettes de BÉC comprennent l’énoncé « Ne pas mélanger avec de l’alcool » [50].

Étant donné les multiples préoccupations en matière de santé liées à la consommation de BÉC par les enfants et les adolescents, l’Association médicale canadienne (AMC) recommande que l’Association canadienne des pharmaciens, l’Association nationale des organismes de réglementation de la pharmacie et l’Association canadienne des chaînes de pharmacies adoptent volontairement une interdiction de vendre des BÉC aux mineurs [51]. L’AMC appuie également l’interdiction de vendre des BÉC aux Canadiens qui n’ont pas atteint l’âge légal pour consommer de l’alcool dans leur province ou territoire [52].

CONCLUSION

Puisque la consommation de boissons pour sportifs et de BÉC est répandue chez les enfants et les adolescents, il est impératif que les médecins parlent à leurs patients et aux familles des risques qui y sont liés. Il faut adapter le rôle diététique des boissons pour sportifs en fonction du taux d’activité de l’enfant ou de l’adolescent. Il est essentiel d’informer les patients des différences entre les boissons pour sportifs et les BÉC, ainsi que des risques potentiels des BÉC pour la santé et des effets secondaires qui y sont liés. La consommation fréquente de BÉC, particulièrement si elles sont mélangées à de l’alcool, peut être un marqueur de plus grande vulnérabilité à la consommation ou à l’abus de substances psychoactives et d’autres comportements qui peuvent être nuisibles pour la santé.

RECOMMANDATIONS AUX CLINICIENS

  • Les pédiatres doivent demander aux enfants et aux adolescents s’ils consomment des boissons pour sportifs et des boissons énergisantes, pourquoi ils les consomment et s’ils mélangent de l’alcool aux BÉC.
  • Les pédiatres doivent expliquer aux enfants, aux adolescents et à leur famille les risques potentiels des BÉC sur la santé et insister sur les différences entre les boissons pour sportifs et les BÉC.
  • Les pédiatres doivent préciser aux enfants, aux adolescents et aux parents que l’eau est le meilleur liquide à consommer lors des activités physiques régulières. La consommation de boissons pour sportifs pendant les activités sportives doit être réservée aux jeunes athlètes qui participent à des activités prolongées et vigoureuses.
  • Les pédiatres doivent préconiser d’élargir la législation pour interdire la commercialisation des BÉC auprès des enfants et des adolescents.

Remerciements

Le comité de la pédiatrie communautaire, le comité d’une vie active saine et de la médecine sportive et le comité de la santé de l’adolescent de la Société canadienne de pédiatrie ont révisé le présent document de principes, de même que Les diététistes du Canada qui l’approuve également. Nous remercions tout particulièrement Heather Petrie, M. Sc., Dt.p., pour avoir fait profiter les auteurs de ses compétences.


COMITÉ DE NUTRITION ET DE GASTROENTÉROLOGIE DE LA SCP

Membres : Dana L Boctor MD (membre sortante), Linda M Casey MD, Jeffrey N Critch MD (président), Catherine Farrell MD (représentante du conseil), Manjula Gowrishankar MD (membre sortante), Jae Hong Kim MD (membre sortante), Catherine M Pound MD, Daniel Roth MD, Ana M Sant’Anna MD, Christopher Tomlinson MB, ChB, Ph. D., Sharon L Unger MD (membre sortante)

Représentants : Becky Blair M. Sc., Dt.p., Les diététistes du Canada; Patricia D’Onghia MHP, Dt.p., Santé Canada; Tanis R Fenton Ph. D., Dt.p., Les diététistes du Canada; Laura Haiek, Comité canadien pour l’allaitement; Deborah Hayward, Bureau des sciences de la nutrition, Santé Canada; Sarah Lawrence MD, Groupe canadien d'endocrinologie pédiatrique; Jennifer McCrea, Santé Canada; Sarah Lawrence MD, Groupe canadien d'endocrinologie pédiatrique; Sarah Jane Schwarzenberg MD, comité de nutrition, American Academy of Pediatrics

Auteures principals : Catherine M Pound MD, Becky Blair M. Sc., Dt.p.


Références

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Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

Mise à jour : le 7 décembre 2023