Affiché le 31 octobre 2023 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink
Catégorie(s) : Perfectionnement professionnel, Défense d’intérêts
L’apprentissage de la sécurisation culturelle est un processus qui se poursuit toute la vie, affirme le docteur Kent Saylor, et la nouvelle formation médicale continue en ligne sur la sécurisation culturelle en santé des patients autochtones est un excellent point de départ.
Le docteur Saylor, pédiatre de Kahnawake, au Québec, et président du comité de planification du projet, est ravi de proposer cette nouvelle occasion d’apprentissage aux membres de la Société canadienne de pédiatrie (SCP).
« Les pédiatres doivent absolument être au courant de ce qu’ils ne savent pas, explique le docteur Saylor en entrevue. La plupart des gens ne connaissent vraiment pas grand-chose des réalités — actuelles et passées — des divers peuples autochtones du Canada ».
Le module d’apprentissage s’inspire d’un programme de formation sur la santé des enfants et adolescents autochtones donné en salle et créé par la SCP et le Centre de collaboration nationale de la santé autochtone.
Ce module, offert dans Pédagogie, porte sur la sécurisation culturelle des soins, sur son importance et sur la manière de l’exercer auprès des patients autochtones. Il aborde les facteurs historiques, les déterminants sociaux de la santé et les déséquilibres de pouvoir qui influent sur les interactions entre le patient et les praticiens.
« Si les participants peuvent retenir une chose de ce module, c’est tout le travail qu’ils doivent accomplir pour acquérir la confiance des familles autochtones, affirme le docteur Saylor. Il y a beaucoup de méfiance envers le corps médical. »
Le module explore également les inégalités systémiques qui font obstacle aux soins, telles que le racisme dans le système de santé.
Ce n’est pas seulement le racisme manifeste qui est dommageable, explique le docteur Saylor. Sans le savoir, les professionnels de la santé peuvent se livrer à des formes de racisme subtiles, comme les stéréotypes, les biais inhérents et les microagressions, qui peuvent également compromettre la santé des patients.
« Ces expériences peuvent être extrêmement blessantes et peuvent détruire toute la relation de confiance avec les familles », affirme la docteure Saylor.
En plus d’aborder l’histoire et les expériences des Autochtones, le module fournit des détails pratiques que chaque pédiatre peut utiliser lorsqu’il est en exercice.
Il décrit le programme des services de santé non assurés, qui fournit une couverture d’assurance santé à de nombreux peuples inuits et des Premières Nations (mais pas tous). Il décrit aussi les possibilités de financement par l’entremise du principe de Jordan et de l’initiative Les enfants inuits d’abord, qui peuvent contribuer à accéder à des produits, services et mesures de santé, de services sociaux et de formation.
Les pédiatres doivent savoir comment aider les enfants et les adolescents à devenir admissibles à ces deux programmes, et il est tout aussi important de savoir que les patients métis n’y sont pas admissibles.
« À mon avis, il est scandaleux que les peuples métis soient exclus de tant de choses, mais encore une fois, les gens doivent en être informés », affirme le docteur Saylor.
Une fois ce module terminé, le docteur Saylor encourage les pédiatres à continuer d’apprendre à assurer la sécurisation culturelle des soins et semble optimiste à cet égard.
« Je suis en exercice depuis environ 25 ans. Quand j’ai commencé, je n’observais pas beaucoup de prise de conscience envers ce que les médecins et les autres professionnels de la santé doivent savoir. Maintenant, les gens se rendent compte qu’ils n’avaient aucune idée de nombreux facteurs historiques », confie le docteur Saylor.
Lorsqu’on lui demande comment les pédiatres devraient poursuive leur parcours d’apprentissage, il recommande de consulter les ressources détaillées du module, qui contiennent une foule de documentation sur les histoires et les expériences des Autochtones. Il encourage aussi les membres de la SCP à envisager d’assister au moins une fois au Congrès international sur la santé des enfants autochtones (CISEA).
« Au CISEA, nous découvrons de nombreux changements très positifs qui sont survenus au fil des ans, et je crois qu’on peut en apprendre énormément sur la santé et les expériences des Autochtones. »
Pour en savoir plus sur cette formation médicale continue en ligne, consultez le site https://cps.ca/fr/pedagogy. Pour obtenir de l’information sur le CISEA, rendez-vous dans le site https://cps.ca/fr/imich.
Merci à tous les membres du comité de planification d’avoir travaillé à ce projet. Voir la liste ci-dessous.
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Mise à jour : le 21 mars 2024