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C’est plus difficile qu’il n’y paraît : prioriser le bien-être des médecins

Affiché le 25 avril 2025 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink

Catégorie(s) : Défense d’intérêtsExercice de la pédiatriePerfectionnement professionnelSanté mentale

La docteure Johanne Harvey, présidente de la SCP, souhaite que ses collègues pédiatres prennent mieux soin d’eux-mêmes. Elle convient toutefois qu’il est plus facile de parler de prioriser le bien-être que de le faire.

« La notion du bien-être des médecins n’est pas nouvelle, mais elle n’a pas bien été examinée. Pour cette raison, les gens souffrent, s’isolent et ont honte de se sentir stressés, surmenés et en épuisement professionnel ».

Le bien-être des praticiens fait partie des revendications pour des effectifs pédiatriques en meilleure santé, un volet des priorités stratégiques de la SCP, et sera le thème de la conférence de la présidente au congrès annuel de cette année.

La conférence sera présentée par la psychologue ottavienne Mélanie Joanisse, qui a mis au point un guide du bien-être pour les travailleurs de la santé de première ligne. La docteure Harvey espère que les participants quitteront la conférence pourvus de nouvelles idées et d’un désir renouvelé de prioriser des systèmes qui protègent la santé mentale et leur offrent un soutien approprié lorsqu’ils en ont besoin.

« Les médecins peuvent ressentir de l’ostracisme réel ou perçu lorsqu’ils demandent de l’aide en santé mentale. Nous devons créer une culture qui normalise les échanges sur la santé mentale et qui donne accès à des conseils, du soutien et des ressources essentielles, affirme-t-elle. Parfois, lorsqu’on se sent stressé et moins disponible, on s’isole, ce qui peut être dommageable. On doit s’assurer d’éviter de tels réflexes et de demander de l’aide. »

La docteure Harvey encourage les gens à maintenir le bien-être des médecins dans leur collimateur après la conférence de la présidente.

Elle les oriente vers des organisations provinciales ou territoriales comme le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ), qui offre de l’entraide entre collègues, des ressources et de la formation sur la santé et le bien-être des médecins.

« Il y a quelques années, le PAMQ a organisé une conférence sur le bien-être. Elle était offerte à tous les médecins, pharmaciens et membres du personnel de l’hôpital, et c’était bondé. Il était évident que les gens étaient intéressés par le sujet », constate-t-elle.

Elle recommande aussi de chercher du soutien, de la formation ou des ressources par l’entremise de la faculté de médecine et d’organisations nationales comme l’Association canadienne de protection médicale, l’Association médicale canadienne et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada.

« La question évolue en pédiatrie et dans l’ensemble de la médecine, ce qui est l’occasion d’en apprendre davantage sur la protection de notre santé. »

Une autre stratégie utile consiste à adopter une approche d’équipe multidisciplinaire et à collaborer avec les administrateurs.

« Le travail dans des équipes interdisciplinaires peut contribuer à diffuser la charge de travail, à réduire le stress individuel et à limiter le fardeau administratif pour les médecins », explique-t-elle.

Enfin, la docteure Harvey recommande que les pédiatres commencent à se rendre compte que s’ils prennent soin d’eux-mêmes, ils prodigueront de meilleurs soins aux patients.

« Par exemple, si vous n’êtes pas pleinement attentifs ou si vous vous sentez déprimés, vous risquez de faire des erreurs, ou votre attitude pourrait nuire à votre relation avec vos patients », précise-t-elle.

La docteure Harvey admet qu’il est encore difficile pour les médecins de prioriser leur propre santé, mais heureusement, le sujet devient moins tabou. Elle recommande que les pédiatres suivent simplement leurs propres conseils sur le bien-être et commencent à se concentrer sur eux-mêmes.

« Créez un équilibre entre le travail et la vie personnelle. Cherchez à limiter votre stress grâce à des stratégies comme la pleine conscience. Prenez le temps d’entretenir vos relations et vos intérêts, priorisez votre régime alimentaire et l’exercice et évitez la consommation de substances psychoactives, recommande-t-elle. Et surtout, prenez des congés – qu’il s’agisse des vacances ou des journées de maladie, au besoin. Donnez-vous le temps de vous ressourcer et n’hésitez pas à obtenir du soutien en santé mentale et celui de vos collègues quand vous en avez besoin. »


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