Affiché le 30 mars 2020 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink
Catégorie(s) : Éducation publique, Perfectionnement professionnel, COVID-19
par Kassia Johnson, MD, FRCPC
Avant la COVID-19, nous, les parents, soutenions l’apprentissage de nos enfants, nous assurions qu’ils mangent les « bons » aliments, qu’ils dorment suffisamment, qu’ils ne se blessent pas et ne blessent pas les autres et qu’ils ne passent pas trop de temps devant les écrans. Parallèlement, nous travaillions, payions le loyer ou l’hypothèque, faisions le marché et avions l’impression de devoir tout faire. En fait, c’est MAINTENANT que nous devons tout faire parce que les écoles sont fermées et que les enfants sont à la maison avec nous TOUTE la journée!
Prenez une grande respiration.
En tout temps, il est difficile d’adopter de bonnes pratiques parentales. C’est encore plus stressant en période de COVID-19. Bien des gens sont désorientés, inquiets et effrayés. Sachez que vous n’êtes pas seuls. Beaucoup d’information bonne et mauvaise circule sur ce qui se passe en ce moment et ce qui se passera dans l’avenir. Sachez que la COVID-19 va passer elle aussi. Nous finirons par reprendre nos activités régulières, mais nous pouvons voir cette période comme un don de temps pour faire ce que nous ne trouvions pas le temps de faire avec nos enfants auparavant (dans les limites de la distanciation sociale) ou pour apporter des changements dans nos pratiques parentales.
Bref, les pratiques parentales semblent différentes en période de COVID-19. Nos enfants passent plus de temps avec nous qu’à l’habitude chaque jour, et même si ce peut être une source de nouveau stress, ce peut également être une source de nouvelles possibilités.
Ce n’est pas facile, mais pourquoi ne nous concentrons-nous pas sur ce que nous POUVONS faire plutôt que sur ce qui nous échappe? Nous pouvons favoriser la santé, l’apprentissage et le développement de nos enfants sans être leurs enseignants. Nous pouvons rétablir les relations avec nous-mêmes, nos enfants, notre famille et notre communauté, même si nous ne sommes pas mobiles. Nous pouvons réussir si nous travaillons ensemble, y allons une étape à la fois et nous concentrons sur bien manger, bien dormir et jouer.
La COVID-19 brime de nombreux jeunes d’une liberté fraîchement acquise. Un récent permis de conduire, un nouvel emploi, des amours naissantes et la pensée de devenir autonome sont tout à coup en suspens pour une période indéterminée. En trouvant de modestes façons de leur donner des choix et de l’autonomie, nous pouvons soutenir nos adolescents pendant le confinement.
Les enfants et les adultes adorent les habitudes quotidiennes. L’adoption d’un rythme quotidien plutôt que d’un horaire rigide aidera tout le monde à anticiper ce qui s’en vient. Les plus jeunes ont souvent plus d’attention et de concentration le matin, tandis que les adolescents se concentrent souvent mieux en fin d’après-midi et en soirée. Dans ce nouveau rythme, assurez-vous d’intégrer les repas, les périodes de jeu, le rituel du coucher et les conversations pour vérifier comment se passent la journée et la semaine de chaque membre de la famille.
De nombreux sites Web regorgent d’idées pour occuper et intéresser les enfants tout au long de la journée, mais il peut être démoralisant d’y consacrer de nombreuses heures chaque jour. Prenez les choses comme elles viennent, faites de votre mieux, demandez de l’aide, offrez de l’aide. Et rappelez-vous que vous pouvez toujours vous arrêter, prendre une grande respiration, vous excuser et recommencer.
Nous parlons souvent de nous fixer des objectifs, de prendre des résolutions et de changer nos comportements, puis nous sommes déçus lorsque nous n’adoptons pas les changements rêvés. En cette crise de COVID-19 où nous exerçons nos pratiques parentales ensemble, pourquoi n’essayerions-nous pas de nous fixer un objectif pour nous-mêmes, notre famille et nos enfants? Voici quelques idées :
À cause de la COVID-19, nous évoluons tous dans un monde nouveau. Cette situation nous incitera peut-être à nous rappeler à quel point nous sommes interdépendants et avons de l’influence les uns sur les autres. Soutenons-nous les uns les autres dans notre rôle de parent au lieu de chercher à faire mieux que l’autre. Attachons-nous à donner à nos enfants un sentiment de sécurité, à soutenir leur autonomie et à valider leurs sentiments. Si nous agissons en ce sens, nous sortirons peut-être de cette période en nous confirmant l’identité de nos enfants et ce qu’ils représentent pour nous ou en acquérant une nouvelle compréhension de ce qu’ils sont.
Si vous éprouvez de la difficulté à assurer votre sécurité et celle de vos enfants en cette période stressante, n’hésitez pas à demander l’aide de vos amis, de votre famille, de votre médecin de famille ou d’autres sources locales, comme la santé publique. Vous pouvez trouver l’aide dont vous avez besoin pour rester en sécurité.
La docteure Kassia Johnson est pédiatre du développement à Hamilton, en Ontario. Elle est membre du groupe de travail de la petite enfance de la Société canadienne de pédiatrie et mère de deux enfants.
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Mise à jour : le 20 avril 2020