Affiché le 7 octobre 2015 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink
Catégorie(s) : Défense d’intérêts
Andrew Lynk MD M. Sc. FRCPC Ph. D. spécialisé en littérature
Président sortant, Société canadienne de pédiatrie
J’ai récemment vu un nourrisson dans mon bureau, en compagnie de ses jeunes parents, qui étaient pauvres et inquiets. Après avoir obtenu son histoire, effectué l’examen physique et établi un plan pour répondre à ses problèmes de santé, j’ai demandé à la mère et au père ce qu’ils espéraient pour l’avenir de leur enfant. « Une meilleure vie que la nôtre », ont-ils répondu. Je me suis donc demandé ce qu’on pouvait faire pour réaliser ce souhait.
La campagne électorale fédérale tourne sur la classe moyenne. Les trois grands partis sont dans une course pour démontrer qu’ils sont les véritables défenseurs des Canadiens de la classe moyenne. On entend très peu parler de l’inégalité croissante des revenus ou de la pauvreté. Malgré leur nombre, les personnes à faible revenu sont moins susceptibles de voter et ont peu de pouvoir d’influence et de persuasion. Vingt pour cent des enfants canadiens sont pauvres, et certains vivent dans une profonde misère, particulièrement chez les Autochtones, chez les nouveaux immigrants et dans les familles monoparentales. La pauvreté des enfants a des conséquences cliniques négatives immédiates sur la santé et les résultats sociaux. À long terme, elle risque de s’exprimer par un stress toxique et des voies d’exclusion sociale et d’entraîner des résultats négatifs pour la santé et l’interaction sociale des adultes.
Dans le cadre de la campagne, on entend beaucoup parler de « déficits » d’infrastructure et d’investissements à long terme qui, comme tout le monde le sait, sont essentiels pour l’économie. Même si les investissements sociaux pour les enfants pauvres et leur famille sont à la fois le reflet de la justice sociale et d’une politique économique judicieuse (un rendement de 7 $ par dollar investi), ils sont peu susceptibles de convaincre la majorité des électeurs. Les fruits de ces politiques, quelle que soit leur équité, seront récoltés à beaucoup trop long terme pour avoir de l’intérêt dans des cycles électoraux de quatre ans.
En qualité de pédiatres, nous sommes des membres fiables et bien perçus de « l’establishment ». Nous avons une voix et, si nous décidons de l’utiliser, de l’influence. Nous avons également à la fois l’expérience et le devoir de lutter pour ceux qui n’ont pas de voix, c’est-à-dire les enfants et leur famille.
Voici la question « de la classe moyenne » que je poserais aux partis fédéraux, à leurs candidats et à leurs chefs :
Si vous êtes élu, quelles nouvelles mesures votre gouvernement adoptera-t-il pour contribuer à faire passer les enfants et familles pauvres dans la classe moyenne?
D’après l’expérience des pays à haut revenu où le taux de pauvreté et d’inégalité des revenus est faible (les pays nordiques), je propose une liste abrégée des politiques nationales démontrées qui tiennent véritablement compte des principaux déterminants sociaux de la santé (revenu, éducation, emploi, logement et sécurité alimentaire) :
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Mise à jour : le 7 octobre 2015