Affiché le 26 avril 2024 par la Société canadienne de pédiatrie | Permalink
Catégorie(s) : Défense d’intérêts, Pleins feux, Éducation publique, Documents de principes et points de pratique
Plus de régimes d’insuline s’offrent aux parents néo-écossais d’enfants atteints du diabète de type 1 grâce à une politique provinciale qui accroît les soins que les élèves peuvent recevoir à l’école. La politique, pleinement mise en œuvre au début de l’année scolaire 2023-2024, fait de la Nouvelle-Écosse la deuxième province (après la Colombie-Britannique) à se doter d’une politique afin que les élèves puissent recevoir l’aide de personnel formé pour s’injecter de l’insuline.
La docteure Beth Cummings, endocrinologue pédiatre à l’IWK de Halifax, a joué un rôle de premier plan dans l’adoption de cette politique.
« Depuis longtemps, nous savons qu’il faut mieux soutenir les soins du diabète des enfants à l’école. [Depuis que la province a déployé la politique], nous voyons que les familles obtiennent de meilleures mesures de la glycémie, ce vers quoi nous aspirons tous », affirme la docteure Cummings, l’une des médecins responsables du projet Le diabète à l’école de la SCP.
Comme les adultes atteints du diabète de type 1, les enfants et les adolescents ont besoin d’un apport continu d’insuline basale, que ce soit par pompe ou par injection, et de doses bolus lorsqu’ils mangent. Jusqu’à récemment en Nouvelle-Écosse, les élèves qui ne pouvaient pas s’administrer leur propre insuline à l’école (par injection ou par pompe) devaient recourir à de l’insuline à action intermédiaire administrée le matin à la maison. Si un parent ne pouvait pas se rendre à l’école chaque midi pour administrer de l’insuline à son enfant, celui-ci devait manger une quantité de nourriture déjà planifiée à des heures précises pour éviter les chutes de glycémie. Non seulement ce régime alimentaire était-il loin d’être idéal, mais il était associé à un contrôle sous-optimal de la glycémie.
« Nous pouvons désormais utiliser tous les outils à notre disposition pour aider les familles à bien gérer le diabète, tandis qu’auparavant, nous ne pouvions pas le faire pour tous. Nous avions parfois l’impression de devoir inciter les familles à opter pour une pompe avant qu’elles s’y sentent prêtes », déclare la docteure Cummings.
La politique représente un gain important pour les enfants et les adolescents atteints du diabète, mais le processus n’a été ni rapide ni facile.
« C’est un parcours d’au moins dix ans qui a exigé le soutien de multiples intervenants », explique la docteure Cummings.
Le document de principes de la SCP sur la prise en charge du diabète à l’école, que la docteure Cummings a contribué à rédiger, a soutenu ce travail de revendications.
« La force des directives a contribué à faire progresser le processus, mais il a aussi fallu beaucoup de travail et de renforcement des relations [à long terme] au sein du ministère de l’Éducation et du système scolaire », précise-t-elle.
Elle ajoute qu’un facteur clé de la mise en œuvre de la politique provient du système néo-écossais d’infirmières membres du partenariat pour la santé en milieu scolaire. Elles ont facilité la formation du personnel scolaire qu’elles soutenaient déjà auprès des élèves atteints de maladies chroniques pendant leur journée scolaire.
Au départ, les membres du personnel scolaire étaient nerveux d’administrer des injections d’insuline, mais une fois la formation lancée, ils se sont investis.
« Ils l’ont prise et se la sont appropriée », se réjouit la docteure Cummings.
Elle explique qu’il était important de reconnaître les craintes du personnel scolaire à l’idée d’administrer des injections et d’utiliser un langage accessible, comme « stylo à insuline » plutôt que « seringues » ou « injections ».
« Les mots sont importants, et l’empathie aussi, affirme la docteure Cummings. Ce n’est pas ce pour quoi le personnel scolaire a été formé, mais nous avons réussi à trouver un terrain d’entente : chacun veut ce qu’il y a de mieux pour les élèves. »
La réussite de ce projet repose sur trois facteurs, confie la docteure Cummings : la persévérance, la collaboration et la compréhension.
« Une partie de ce qui diffère du quotidien des rendez-vous d’enfants à la clinique, c’est de créer des partenariats hors de nos milieux et d’écouter les difficultés de chacun, indique-t-elle. Par exemple, il y a eu un problème syndical au conseil scolaire. Nous sommes parfois impatients, mais il est important d’écouter et de comprendre pourquoi c’est si long et ce que fait l’autre partie. Il faut se rappeler que tout le monde a le même objectif et ne pas abandonner. Y revenir constamment nous a aidés à parvenir au résultat souhaité. C’est un aspect satisfaisant de ma carrière d’endocrinologue pédiatre. »
La SCP fournit de l’éducation sur le diabète au personnel scolaire
Un module d’apprentissage pour aider le personnel scolaire du Canada à soutenir les élèves atteints du diabète de type 1 est devenu un volet important de la mise en œuvre de la nouvelle politique néo-écossaise d’administration d’insuline à l’école.
Le diabète de type 1 à l’école : un cours en ligne pour les enseignants et le personnel scolaire est un module d’autoapprentissage d’une heure offert en français et en anglais sur les principes fondamentaux du diabète et les considérations dont il faut tenir compte pendant la journée scolaire. D’après la documentation du site Web Le diabète à l’école, il a été préparé par les docteures Beth Cummings et Sarah Lawrence, endocrinologues pédiatres.
La Nouvelle-Écosse exige que tout le personnel de l’école que fréquente un élève atteint du diabète suive le module. Jusqu’à présent, des milliers de membres du personnel scolaire néo-écossais ont obtempéré.
La création de ce module a été soutenue par Abbott Diabetes Care, Dexcom Canada Co., embecta, Novo Nordisk Canada Inc. et Sanofi.
Pour en savoir plus, consulter le site diabetealecole.ca et cliquer sur « Soutenir les élèves atteints du diabète », puis sur « Un cours en ligne… ».
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Mise à jour : le 6 mai 2024