OTTAWA — Les familles qui font face à la naissance d’un extrême prématuré doivent souvent prendre de nombreuses décisions complexes et difficiles. Dans un nouveau document de principes de la Société canadienne de pédiatrie (SCP), les auteurs recommandent une prise de décision partagée entre plusieurs professionnels de la santé spécialisés et les futurs parents, afin d’aider les familles à se doter d’un plan qui respectera à la fois l’intérêt supérieur du nourrisson, ses valeurs et ses préférences.
Le document de principes, publié aujourd’hui, porte sur les nourrissons qui naissent entre 22 et 25 semaines d’âge gestationnel, mais souligne que l’âge gestationnel ne devrait pas être le seul facteur décisionnel. D’autres facteurs médicaux, liés au fœtus et aux valeurs sociales et éthiques de la famille, contribueront également au processus décisionnel.
« En qualité de professionnels de la santé, nous jouons un rôle très important dans le processus de prise de décision partagée, affirme la docteure Brigitte Lemyre, coauteure du document de principes. Nous devons aider chaque famille à comprendre les risques biologiques et médicaux et à tenir compte de sa propre situation sociale et familiale, qui peut avoir une influence sur la vie du nourrisson. »
Le document de principes recommande de fournir aux familles de l’information individualisée et précise au sujet du pronostic et des incertitudes liées à l’évaluation de ce pronostic. Les professionnels de la santé devraient aider les parents à comprendre quelles décisions il faut prendre et les options envisageables, puis les soutenir dans leur processus.
Des cliniciens en exercice qui évoluent à l’intérieur et à l’extérieur de l’unité de soins intensifs néonatals ont révisé le document de principes, de même que des familles canadiennes qui ont l’expérience d’une telle situation.
« Il n’y a jamais de moyen simple et clair d’aborder l’anticipation d’une extrême prématurité, ajoute la docteure Lemyre. Nous avons fait participer des experts médicaux et des familles à la préparation de ce document, car nous voulions proposer des recommandations qui reflètent les besoins des Canadiens aux prises avec cette situation difficile. »
Le taux de survie des nourrissons à 22 semaines d’âge gestationnel a augmenté ces dernières années, et les nouvelles recommandations rappellent aux professionnels de la santé que la plupart des accouchements représentent une source d’espoir et de bonheur pour les familles, malgré une extrême prématurité.
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La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.
Mise à jour : le 2 mars 2017