OTTAWA — De nouvelles directives de la Société canadienne de pédiatrie (SCP) mettent en garde contre les conséquences physiques et mentales graves et prolongées que peuvent avoir les diètes à l’adolescence et enjoignent aux professionnels de la santé d’éviter de centrer leurs soins sur le poids.
La plupart des adolescents ont essayé de perdre du poids, quelle que soit la forme de leur corps ou leur corpulence. Bon nombre se sont tournés vers des mesures de plus en plus extrêmes, telles que le jeûne prolongé, les sauts de repas, les diètes à la mode et l’exercice excessif. La SCP prévient que ces pratiques peuvent entraîner des problèmes de santé à long terme, y compris une croissance insuffisante, des carences nutritionnelles et même une prise de poids paradoxale au fil du temps.
Le risque de trouble des conduites alimentaires comme l’anorexie mentale et la boulimie est de cinq à 18 fois plus élevé en présence de diètes et de comportement malsains de contrôle du poids. Les diètes à l’adolescence sont également liées à un plus fort risque de comportement suicidaire à l’âge adulte.
« Les adolescents développent activement leur image corporelle et sont particulièrement sensibles à leur apparence, affirme la docteure Megan Harrison, présidente du comité de la santé de l’adolescent de la SCP et autrice principale des nouvelles directives. Ils peuvent internaliser des messages de santé souvent conflictuels, qui peuvent ensuite influer sur ce qu’ils considèrent comme un poids normal ou sain. »
Les biais relatifs au poids, c’est-à-dire les hypothèses négatives sur une personne en fonction de sa forme, de sa corpulence ou de son apparence, représentent une autre préoccupation que soulève la SCP. Les adolescents sont souvent exposés à l’ostracisme de leurs amis, des membres de leur famille, de leurs enseignants et même du milieu de la santé. Ces biais peuvent contribuer à une mauvaise estime de soi, à l’anxiété, à la dépression et aux habitudes alimentaires inappropriées.
La SCP exhorte les professionnels de la santé à adopter une approche de « santé à toutes les tailles », qui favorise une alimentation équilibrée et de saines habitudes de vie plutôt que des diètes restrictives. L’organisation recommande que les praticiens s’informent systématiquement des changements récents aux habitudes alimentaires, donnent des conseils nutritifs ciblés lorsque la situation l’indique et orientent les patients vers des soins spécialisés en cas de soupçons de trouble des conduites alimentaires.
« Nous savons que les préadolescents et les adolescents pensent à leur santé et à la manière dont ils se sentent dans leur corps, ajoute la docteure Harrison, qui est spécialiste de la médecine de l’adolescence à Ottawa. J’invite les adultes, qu’il s’agisse de parents, d’enseignants ou d’entraîneurs, à donner l’exemple par des habitudes saines, comme des repas réguliers et une quantité suffisante de sommeil, et à aider les enfants à être actifs dans des environnements propices. Il faut créer une approche positive et équilibrée de la santé, sans parler de poids ou de forme du corps. »
La SCP fait les recommandations suivantes aux professionnels de la santé :
La SCP rappelle aux cliniciens que le poids seul ne peut pas déterminer l’état de santé et les invite à réfléchir et à suivre des formations pour réduire les biais liés aux poids dans le milieu de la santé.
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Mise à jour : le 22 octobre 2025