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Les recommandations relatives aux vaccins antigrippaux administrés aux enfants et aux adolescents pour la saison 2023-2024

Affichage : le 25 septembre 2023


La Société canadienne de pédiatrie vous autorise à imprimer une copie unique de ce document tiré de notre site Web. Pour obtenir l'autorisation d'en réimprimer ou d'en reproduire des copies multiples, lisez notre politique sur les droits d'auteur, à l'adresse www.cps.ca/fr/policies-politiques/droits-auteur.

Auteur(s) principal(aux)

Dorothy L. Moore; Société canadienne de pédiatrie, comité des maladies infectieuses et d’immunisation, Comité des maladies infectieuses et d’immunisation

Résumé

La Société canadienne de pédiatrie continue d’encourager la vaccination antigrippale annuelle de TOUS les enfants et les adolescents, dès l’âge de six mois. Les recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation pour la saison 2023-2024 n’ont pas subi de changements importants par rapport à la saison précédente. Le vaccin quadrivalent continue d’être recommandé chez les enfants âgés de six mois à 17 ans. Tant le vaccin antigrippal inactivé que le vaccin vivant atténué peuvent être utilisés chez les enfants et les adolescents de deux à 17 ans qui ne sont pas immunodéprimés[1]

Mots-clés : CCNI; COVID-19; enfants; vaccin antigrippal; vaccin contre l’influenza inactivé; VVAI

Les pédiatres et les autres dispensateurs de soins qui s’occupent d’enfants et d’adolescents ont des rôles importants à jouer pour promouvoir le vaccin antigrippal. Pour accroître l’acceptation de ce vaccin, ils peuvent aider les familles à comprendre la gravité potentielle de l’infection tout autant que l’efficacité et l’innocuité de la vaccination.

Qui devrait être vacciné?

La Société canadienne de pédiatrie encourage la vaccination antigrippale annuelle de TOUS les enfants et les adolescents, dès l’âge de six mois, et particulièrement ceux qui présentent un risque élevé de complications liées à la grippe. Elle préconise également d’administrer le vaccin aux personnes susceptibles de transmettre la grippe (notamment les pédiatres et les autres dispensateurs de soins) à celles présentant un risque élevé (encadré 1). Tous les enfants de moins de cinq ans sont considérés comme présentant un risque élevé d’infection, sans compter qu’ils sont des vecteurs efficaces de transmission [1].

Le présent point de pratique résume les plus récentes recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) [1]. Depuis la saison 2014-2015, le CCNI recommande la vaccination antigrippale de toutes les personnes de six mois et plus, notamment celles qui présentent un risque élevé de complications et d’hospitalisation liées à la grippe et celles susceptibles de transmettre la grippe à des personnes présentant un risque élevé (encadré 1).

 

ENCADRÉ 1. Recommandations du Comité consultatif national de l’immunisation

La vaccination antigrippale est particulièrement recommandée dans les groupes suivants :

Personnes représentant un risque élevé de complications ou d’hospitalisation liées à la grippe

  • Tous les enfants âgés de six à 59 mois
  • Tous les enfants de six mois et plus, les adolescents et les adultes atteints d’une affection chronique (assez grave pour exiger un suivi médical régulier ou des soins hospitaliers), en particulier les suivantes :
    • maladies cardiaques ou pulmonaires, notamment la dysplasie bronchopulmonaire, la fibrose kystique et l’asthme;
    • diabète ou autres maladies métaboliques;
    • cancer ou autres troubles responsables d’une immunodépression (maladie ou traitement);
    • néphropathie;
    • anémie ou hémoglobinopathie;
    • affection neurologique ou neurodéveloppementale*;
    • obésité morbide (indice de masse corporelle ≥40 kg/m2);
    • traitement prolongé à l’acide acétylsalicylique chez des enfants et des adolescents de six mois à 18 ans, en raison du risque accru de syndrome de Reye associé à la grippe.
  • Tous les Autochtones
  • Tous les résidents d’établissements de soins de longue durée
  • Toutes les femmes enceintes, y compris les adolescentes, quel que soit le trimestre de leur grossesse (pour leur propre protection et celle de leur nouveau-né après l’accouchement)
  • Tous les adultes de 65 ans et plus

Personnes qui pourraient transmettre la grippe à des sujets à risque élevé, en particulier les suivantes

  • Contacts familiaux (adultes et enfants) de personnes à risque élevé (énumérées ci-dessus), que celles-ci aient été vaccinées ou non
  • Contacts familiaux de nourrissons âgés de moins de six mois (à risque élevé, mais trop jeunes pour recevoir ce vaccin)
  • Membres d’un ménage qui prévoient la naissance, l’adoption ou l’accueil d’un nouveau-né durant la saison grippale
  • Personnes qui s’occupent régulièrement d’enfants âgés de 59 mois ou moins, que ce soit à leur domicile ou ailleurs
  • Travailleurs de la santé et autres dispensateurs de soins en établissement et en milieu communautaire qui, par leurs activités, pourraient transmettre la grippe à des sujets à risque élevé
  • Personnes qui fournissent des services à des sujets à risque élevé dans un milieu fermé ou relativement fermé (p. ex., camps, bateaux de croisière)

Autres

  • Personnes qui fournissent des services communautaires essentiels

  • Personnes en contact direct avec de la volaille infectée par le virus de la grippe aviaire durant les activités d’abattage

*Ces troubles comprennent les affections neuromusculaires, neurovasculaires, neurodégénératives, neurodéveloppementales, les troubles convulsifs et, chez les enfants, les convulsions fébriles et les retards de développement isolés, mais excluent les migraines et les troubles neuropsychiatriques sans anomalies neurologiques.

POURQUOI DOIT-ON ADMINISTRER LE VACCIN TOUS LES ANS?

Même si certaines personnes vaccinées demeurent immunisées d’une saison à l’autre, cette probabilité diminue lors de la mutation de la souche prédominante en circulation. La revaccination annuelle est recommandée parce que les souches utilisées dans le vaccin sont souvent révisées. Pour la saison 2022-2023, les composants des lignées A H3N2 et B/Victoria ont été remplacés, mais les composants des lignées A H1N1 et B/Yamagata demeurent les mêmes que lors de la saison 2021-2022[2].

Des recherches sont en cours à cause d’inquiétudes récentes au sujet d’une diminution de l’efficacité vaccinale après l’administration répétée de vaccins, mais jusqu’à présent, les données appuient la revaccination annuelle[1].

LA VACCINATION ANTIGRIPPALE EN TEMPS DE COVID-19

Dans le cadre de la pandémie en cours, il est particulièrement important de maintenir la vaccination antigrippale pour limiter les répercussions d’éclosions conjuguées de grippe et de COVID-19. Il faut absolument que les pédiatres et les parents sachent que le processus de vaccination différera de celui qui précédait la pandémie. Les parents peuvent hésiter à faire vacciner leur enfant par crainte d’une exposition à la COVID-19; ils ont besoin d’avoir l’assurance que des mesures seront mises en place pour assurer la sécurité de tous. Le CCNI a publié des lignes directrices sur l’administration de vaccins contre la grippe pendant la pandémie de COVID-19[3]. Des directives générales sur la vaccination pendant cette période ont également été diffusées[4]Les recommandations sanitaires locales doivent être respectées. Des enjeux sont à envisager :

La distanciation physique : Le CCNI recommande de respecter la distanciation physique entre les personnes qui se présentent pour se faire vacciner, de même qu’entre ces personnes, les professionnels de la santé et le reste du personnel clinique, sauf pendant l’administration même du vaccin. La prise de rendez-vous pour la vaccination facilite ce processus.

L'équipement de protection individuelle : Les vaccinateurs et les autres membres du personnel doivent porter l’équipement de protection individuelle et les patients, un masque ou un couvre-visage conformément aux protocoles de la santé publique. La SCP a publié un document sur l’utilisation des couvre-visages par les enfants [6].

Le dépistage : Procéder au dépistage de toutes les personnes à leur arrivée au lieu de vaccination pour déceler les symptômes d’infection et l’exposition à la COVID-19.

Le CCNI recommande qu’en milieu ambulatoire, la vaccination des personnes qui éprouvent des symptômes d’infection respiratoire aiguë soit reportée jusqu’à la disparition des symptômes, en raison de la possibilité de transmettre la COVID-19 sans le savoir. Un patient symptomatique qui consulte en milieu ambulatoire peut être vacciné la clinique le permet.

QUEL VACCIN DEVRAIT-ON UTILISER?

Pendant plusieurs décennies, les vaccins antigrippaux étaient composés de deux sous-types de l’influenza A et d’une lignée de l’influenza B. Ces dernières années, deux lignées de l’influenza B sont en circulation simultanément, et les vaccins trivalents sont désormais remplacés par des vaccins quadrivalents qui contiennent deux souches de l’influenza A et les deux lignées de l’influenza B. Le CCNI recommande de privilégier les vaccins quadrivalents auprès des enfants et des adolescents, car l’influenza B entraîne plus de mortalité et de maladie chez les enfants que chez les adultes.

Deux types de vaccin antigrippal sont homologués au Canada : les vaccins inactivés contre l’influenza (VII), administrés par injection intramusculaire, et le vaccin vivant atténué contre l’influenza (VVAI), administré par voie intranasale (voir le tableau 1).

Le VII est offert sous les formes quadrivalente (VII4) et trivalente (VII3). Un VII3 contenant un adjuvant (VII3-Adj; Fluad Pediatric, Seqirus Canada) est offert aux enfants de six à 23 mois et peut être utilisé dans ce groupe d’âge lorsque le VII4 n’est pas disponible. Les adjuvants sont conçus pour accroître l’immunogénicité des vaccins, mais pour l’instant, les données probantes ne suffisent pas pour recommander le VII3 contenant un adjuvant de préférence à celui sans adjuvant. La plupart des VII homologués au Canada sont produits dans des œufs. Un nouveau type de VII4, produit dans des cultures cellulaires de mammifères plutôt que dans des œufs (Flucelvax, Seqirus Canada), est homologué au Canada pour les enfants de six mois et plus et les adultes[1]. Les VII4 produits au moyen de la technologie recombinante (Supemtek, Sanofi Pasteur) ont été autorisés pour les adultes de 18 ans et plus en janvier 2021, mais ne sont pas encore offerts aux enfants.

Seule la forme quadrivalente du VVAI est mise en marché. Elle est autorisée chez les personnes de deux à 59 ans. La congestion nasale et la rhinorrhée transitoires sont les principaux effets secondaires du VVAI. Ce vaccin n’est pas homologué pour les enfants de moins de deux ans en raison de l’accroissement faible, mais significatif, du taux de respiration sifflante de deux à quatre semaines après la vaccination dans ce groupe d’âge. Il peut être utilisé chez les enfants et les adolescents non immunodéprimés de deux à 17 ans. Le CCNI déclare que, même si le VII est préférable pour les enfants atteints du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le VVAI peut être envisagé chez certains enfants atteints d’un VIH stable (défini au tableau 1) qui n’acceptent pas le VII.

Des études récentes ont démontré une protection comparable du VVAI et du VAI chez les enfants. Lorsque le VVAI n’est pas contre-indiqué, le CCNI recommande d’utiliser le VAI ou le VVAI. L’American Academy of Pediatrics préconise également l’utilisation de l’un ou l’autre de ces vaccins[7]. Chez les adultes, certaines données indiquent que le VII serait plus efficace que le VVAI. Ces deux vaccins peuvent être utilisés chez les adultes en santé, mais on devrait privilégier le VII chez ceux qui sont atteints d’une maladie chronique[1].

Le CCNI a réalisé une analyse continue de toutes les données disponibles sur l’efficacité du VVAI depuis que des inquiétudes ont été soulevées à cet effet aux États-Unis. Selon les meilleures données probantes, le VVAI confère une protection antigrippale comparable à celle du VII dans plusieurs régions sociosanitaires, y compris le Canada, et le CCNI continue de le recommander parmi les possibilités vaccinales[1].

Bref, la forme quadrivalente du vaccin antigrippal est recommandée pour tous les enfants. Chez les enfants non immunodéprimés de deux ans ou plus, le VII et le VVAI peuvent tous deux être utilisés. Les choix de vaccins et les préférences du CCNI pour les enfants et les adolescents figurent au tableau 1. Au sein des programmes financés par le gouvernement, des considérations internes sont susceptibles d’influer sur l’offre des vaccins.

TABLEAU 1. Choix du vaccin antigrippal pour certains groupes d’âge et certains groupes à risque*

Groupe d’âge, profil de santé

Types de vaccins disponibles

Commentaires

6 à 23 mois

VII4-SD

VII4-cc

 

VII3

VII3-Adj

Le VII4 est privilégié, à cause du fardeau de l’influenza B dans ce groupe d’âge.

S’il n’est pas disponible, utiliser le VII3 ou le VII3-Adj.
2 à 17 ans, en bonne santé ou atteint d’une affection chronique sans immunodépression

VVAI4

VII4-SD

VII4-cc

VII3

Un vaccin quadrivalent (VVAI4 ou VII4) est privilégié, à cause du fardeau de l’influenza B dans ce groupe d’âge.

(Voir les contre-indications à l’utilisation du VVAI.)

Si le VVAI4 et le VII4 ne sont pas disponibles, utiliser le VII3.

2 à 17 ans, immunodépression

 

VII4-SD

VII4-cc

VII3

Le VII4 est privilégié, à cause du fardeau de l’influenza B dans ce groupe d’âge.

S’il n’est pas disponible, utiliser le VII3.

Le VVAI4 est contre-indiqué.

Grossesse

 

VII4-SD

VII4-cc

VII3

Le VVAI4 n’est pas recommandé (n’a pas été étudié; le vaccin vivant pose un risque théorique pour le fœtus).

VII : vaccin inactivé contre l’influenza; VII3 : vaccin trivalent inactivé contre l’influenza; VII3-Adj : vaccin trivalent inactivé contre l’influenza avec adjuvant; VII4 : vaccin quadrivalent inactivé contre l’influenza; VII4-SD : vaccin quadrivalent inactivé contre l’influenza à dose standard; VII4‑cc : vaccin quadrivalent inactivé contre l’influenza à base de culture de cellules; VVAI : vaccin vivant atténué contre l’influenza; VVAI4 : vaccin quadrivalent vivant atténué contre l’influenza

* Pour connaître les choix de vaccins pour les adultes, voir la référence[1].

L’administration du VVAI peut être envisagée chez les enfants atteints d’une infection stable par le VIH qui reçoivent un traitement antirétroviral hautement actif depuis au moins quatre mois, dont la numération des lymphocytes T CD4 est égale ou supérieure à 500/μL s’ils sont âgés de deux à cinq ans ou à 200/μL s’ils sont âgés de six à 17 ans et dont le taux d’ARN VIH plasmatique est inférieur à 10 000 copies/mL (numération des lymphocytes T CD4 et taux d’ARN VIH plasmatique mesurés dans les 100 jours précédant l’administration du VVAI)[1].

QUAND DOIT-ON ADMINISTRER LE VACCIN?

Pour en tirer le meilleur parti, il faut administrer le vaccin antigrippal dès sa mise en marché, avant le début de la saison grippale. On doit quand même l’offrir jusqu’à la fin de la saison aux personnes qui ne l’ont pas encore reçu. Son utilité peut être compromise chez les personnes qui ont déjà été exposées à la grippe.

Y A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS À L’UTILISATION DU VACCIN ANTIGRIPPAL?

Une réaction anaphylactique à une dose précédente du vaccin antigrippal ou à l’un de ses composants (à l’exception des œufs) ou l’apparition du syndrome de Guillain-Barré dans les six semaines suivant l’administration du vaccin, si l’on n’en a pas déterminé d’autre cause, constituent des contre-indications à de nouvelles doses[1].

Depuis 2011-2012, l’allergie aux œufs n’est plus une contre-indication à l’utilisation du VII. Puisque plusieurs études ont récemment démontré que le VVAI peut également être administré en toute sécurité aux personnes allergiques aux œufs, le CCNI ne considère plus cette allergie comme une contre-indication depuis la saison 2016-2017 . Le VII et le VVAI peuvent donc tous deux être administrés aux personnes allergiques aux œufs. À l’instar de tous les autres vaccins, ils doivent l’être dans un milieu où l’anaphylaxie peut être traitée[1].

Parce qu’il s’agit d’un vaccin vivant, le VVAI est contre-indiqué chez les personnes immunodéprimées, sauf les enfants atteints d’une infection stable par le VIH, chez qui il peut être envisagé. Il est également contre-indiqué chez les personnes présentant un asthme sévère (c’est-à-dire les sujets qui présentent une respiration sifflante active, qui reçoivent une glucocorticothérapie par voie orale ou de fortes doses de glucocorticoïdes inhalés ou dont la respiration sifflante a nécessité une intervention médicale au cours des sept jours précédents), chez les femmes enceintes et chez les enfants et les adolescents de deux à 17 ans qui suivent un traitement continu contenant de l’acide acétylsalicylique, en raison de l’association entre le syndrome de Reye et la prise d’acide acétylsalicylique pendant une infection grippale[1].

Chez les personnes ayant une congestion nasale suffisante pour nuire à l’administration satisfaisante du VVAI, il faut reporter la vaccination jusqu’à la disparition de la congestion ou privilégier le VII[1].

Des patients qui ont reçu le VVAI peuvent propager le virus du vaccin, mais comme celui-ci est adapté au froid, il n’est pas très pathogène. À titre de précaution, il est toutefois recommandé d’éviter les contacts avec les personnes gravement immunodéprimées (telles que les récents receveurs d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques qui doivent encore demeurer en isolement) dans les deux semaines suivant l’administration du vaccin. Le VII est à privilégier chez les professionnels de la santé, les membres de la famille et les autres personnes qui seront en contact étroit avec elles[1].

LE VACCIN ANTIGRIPPAL PEUT-IL ÊTRE ADMINISTRÉ EN MÊME TEMPS QUE D’AUTRES VACCINS OU D’AUTRES PRODUITS ANTIVIRAUX?

Tous les vaccins antigrippaux saisonniers, y compris le VVAI, peuvent être administrés aux enfants de cinq ans et plus conjointement avec un vaccin contre la COVID-19 ou d’autres vaccins, ou à tout moment auparavant ou par la suite[7]. Chez les enfants de moins de cinq ans, le CCNI recommande d’attendre 14 jours entre l’administration du vaccin contre la COVID-19 et d’autres vaccins, mais déclare que l’administration simultanée ou un intervalle plus court entre les vaccins peut être justifié sur une base individuelle à la discrétion du professionnel de la santé[7]. Cependant, la SCP recommande que le vaccin contre la COVID-19 soit offert simultanément avec d’autres vaccins nécessaires ou systématiques, à moins de pouvoir garantir que l’administration des autres vaccins ne soit pas compromise. De nombreux enfants ont pris du retard dans leur calendrier de vaccination (primovaccination ou doses de rappel) à cause de la pandémie de COVID-19, et l’administration conjointe des vaccins peut les aider à rattraper ce retard plus rapidement.

Il faut avoir mis un terme à un traitement antiviral actif contre la grippe 48 heures avant d’administrer un VVAI, car ce traitement inactive le virus du vaccin. Si le patient doit recevoir un agent antigrippal dans les deux semaines suivant l’administration du VVAI, une nouvelle dose du vaccin est à prévoir au moins 48 heures après l’arrêt du traitement, à moins de privilégier le VII[1].

QUELLE EN EST LA POSOLOGIE?

La posologie du VII administré par voie intramusculaire est de 0,5 mL quel que soit l’âge, sauf pour le VII3-Adj pédiatrique, qui est de 0,25 mL. Celle du VVAI4 est de 0,2 mL (0,1 mL dans chaque narine, à l’aide d’un vaporisateur intranasal)[1].

Un enfant de moins de neuf ans qui se fait administrer le vaccin antigrippal (VII ou VVAI) pour la première fois doit en recevoir deux doses à au moins quatre semaines d’intervalle. S’il a déjà reçu au moins une dose d’un vaccin antigrippal par le passé, il a besoin d’une seule dose pour la saison. Les enfants de neuf ans et plus et les adultes n’ont besoin que d’une dose par année[1].

COMITÉ DES MALADIES INFECTIEUSES ET D’IMMUNISATION DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE

Membres : Michelle Barton-Forbes MD; Ari Bitnun MD; Sergio Fanella MD; Justin Penner MD; Raphael Sharon MD (représentant du conseil); Laura Sauvé MD (présidente)

Représentants : Ari Bitnun MD, Groupe canadien de recherche pédiatrique et périnatale sur le VIH/sida chez les enfants; Cheryl Foo MD, Programme canadien de surveillance active de l’immunisation (IMPACT); Fahamia Koudra, Le Collège des médecins de famille du Canada; Dorothy L. Moore MD, Comité consultatif national de l’immunisation; Sean O’Leary MD, comité des maladies infectieuses, American Academy of Pediatrics; Marina Salvadori MD, Agence de la santé publique du Canada; Isabelle Viel-Thériault MD, Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages

Conseillère : Noni E. MacDonald MD

Auteure principale : Dorothy L. Moore MD


Références

  1. Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). Chapitre sur la grippe du Guide canadien d’immunisation et Déclaration sur la vaccination antigrippale pour la saison 2022-2023. Ottawa (ON) : Agence de la santé publique du Canada; 2022. (consulté en 2022)
  2. Grohskopf LA, Blanton LH, Ferdinands JM et coll. Prevention and Control of Seasonal Influenza with Vaccines: Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices, United States – 2022–23 Influenza Season. MMWR Recomm Rep 2022;70(No. RR-1):1–28 (consulté en 2022)
  3. Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). Archivée : Lignes directrices sur l’administration de vaccins contre la grippe en présence de la COVID-19. Ottawa (ON) : Agence de la santé publique du Canada (mise à jour le 5 août 2020). (consulté le 16 septembre 2021)
  4. Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). Lignes directrices provisoires sur la continuité des programmes d’immunisation pendant la pandémie de COVID-19. Ottawa (ON) : Agence de la santé publique du Canada (mise à jour en mai 2020). (consulté le 16 septembre 2022)
  5. Société canadienne de pédiatrie. Soins de nos enfants. Le port du masque chez les enfants pendant la COVID-19.
  6. American Academy of Pediatrics, comité des maladies infectieuses. Recommendations for Prevention and Control of Influenza in Children, 2022-2023. Pediatrics 2022;150(4):e2022059274, doi : 10.1542/peds.2022-059275 (consulté le 9 septembre 2022)
  7. Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI). Recommandations sur l’utilisation du vaccin Spikevax de Moderna contre la COVID-19 chez les enfants de 6 mois à 5 ans. Ottawa (ON) : Agence de la santé publique du Canada (le 14 juillet 2022). (consulté le 9 septembre 2022)
  8. American Academy of Pediatrics, comité des maladies infectieuses. Recommendations for prevention and control of influenza in children, 2023–2024. Pediatrics 2023;152(4):e2023063772. doi : 10.1542/peds.2023-063773.
  9. Jones JM, Fleming-Dutra KE, Prill MM et coll. Use of nirsevimab for the prevention of respiratory syncytial virus disease among infants and young children: Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices — United States, 2023. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2023;72(34):920–5. doi : 10.15585/mmwr.mm7234a4 (consulté le 2 septembre 2023).

Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

Mise à jour : le 27 septembre 2023