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Les médias sociaux et les jeunes: Un appel à l’action

Affichage : le 17 novembre 2023


La Société canadienne de pédiatrie vous autorise à imprimer une copie unique de ce document tiré de notre site Web. Pour obtenir l'autorisation d'en réimprimer ou d'en reproduire des copies multiples, lisez notre politique sur les droits d'auteur, à l'adresse www.cps.ca/fr/policies-politiques/droits-auteur.

Auteur(s) principal(aux)

Michelle Ponti; Société canadienne de pédiatrie, Groupe de travail sur la santé numérique

On comprend de mieux en mieux le potentiel négatif des médias sociaux sur la vie des adolescents. Tant le médecin-chef des États-Unis que l’American Psychological Association ont émis des avis à cet effet en mai. Les données émergentes publiées depuis que la Société canadienne de pédiatrie a diffusé un document de principes sur l’utilisation des médias numériques chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents en 2019 associent l’utilisation des médias sociaux à des effets négatifs sur la santé mentale, lesquels se sont magnifiés depuis le début de la pandémie. On ne possède pas assez de données sur les conséquences à long terme de l’utilisation et de la surutilisation des médias sociaux en raison des nouvelles technologies, mais les indicateurs sont assez nombreux pour justifier un passage à l’action. Nous sommes en pleine crise de santé mentale chez les adolescents, ce qui exige des mesures d’atténuation efficaces et consciencieuses.

La SCP a exhorté les professionnels de la santé à donner des conseils aux familles sur une saine utilisation des écrans et a recommandé aux familles d’utiliser des stratégies comme des plans médiatiques et des périodes sans écran. Dans un paysage médiatique de plus en plus dominé par les géants technologiques, il n’est plus efficace ni approprié d’imposer la responsabilité de cette utilisation aux individus. Les développeurs de médias sociaux doivent préserver de toute urgence le bien-être des adolescents, et les gouvernements doivent tenir ces entreprises responsables de normes fondamentales de sécurité, comme c’est le cas pour tout autre produit ou service.

À cet effet, les décideurs doivent prendre les mesures suivantes :

  • Renforcer les normes de vérification de l’âge dans les applications de médias sociaux, en priorisant la sécurité et la vie privée des utilisateurs.
  • Financer des recherches continues sur les effets à court et à long terme de l’utilisation des médias sociaux sur la santé et le bien-être des enfants et des adolescents, et rendre les données accessibles au public.
  • Exiger que les développeurs de médias sociaux adhèrent à des normes rigoureuses sur les données qu’ils recueillent auprès de mineurs et donnent aux jeunes un contrôle accru sur le mode d’utilisation de ces données (p. ex. la manière dont leurs algorithmes sont construits).
  • Exiger que l’information sur l’utilisation engagée et critique des médias sociaux soit incluse dans les modèles de formation des enseignants et qu’un cursus sur la littératie médiatique soit intégré à toutes les écoles dès le primaire.
  • Interdire de concevoir des publicités dommageables pour les enfants et les adolescents (p. ex., jeux de hasard, vapotage, alcool, malbouffe).

Le respect de l’autonomie est une caractéristique de la santé chez les adolescents. Puisque les médias sociaux sont utilisés par presque tous les jeunes de 13 à 18 ans et qu’ils ont des conséquences sur leur bien-être, les développeurs doivent prendre les mesures suivantes :

  • Faire preuve de transparence quant aux données qu’ils recueillent sur les répercussions et l’utilisation de leurs produits auprès des enfants et des adolescents.
  • Prioriser la santé des enfants et des adolescents lors de l’élaboration et de la conception de nouveaux programmes de médias sociaux.
  • Donner aux jeunes un meilleur contrôle du contenu qui leur est diffusé.
  • Protéger davantage les enfants et les adolescents contre les contenus haineux et abusifs, la cyberintimidation, l’exploitation sexuelle en ligne et les autres interactions préjudiciables.

La SCP soutient les recommandations de l’Alliance pour la protection des droits et de la sécurité des enfants en ligne. Le groupe de travail de la santé numérique de la Société canadienne de pédiatrie est à mettre à jour un document de principes sur les bienfaits et les risques de l’utilisation des médias sociaux par les enfants d’âge scolaire et les adolescents.

GROUPE DE TRAVAIL SUR LA SANTÉ NUMÉRIQUE DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE

Membres : Stacey Bélanger MD, Ruth Grimes MD, Janice Cohen MD (Société canadienne de psychologie), Janice Heard MD, Michelle Jackman MD, Matthew Johnson (HabiloMédias), Katherine Matheson MD (Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent), Michelle Ponti MD (présidente), Alyson Shaw MD, Jackie Van Lankveld (Niagara Children's Centre), Richard Stanwick MD, Elisabeth (Lisette) Yorke, MD.


Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

Mise à jour : le 17 novembre 2023