Document de principes
Affichage : le 5 octobre 2015 | Mise à jour : le 3 décembre 2019 | Reconduit : le 11 janvier 2024
Sarah Waterston, Barbara Grueger, Lindy Samson; Société canadienne de pédiatrie, Comité de la pédiatrie communautaire
Paediatr Child Health 2015;20(7):408-13.
Le logement a une incidence sur la santé des enfants et des adolescents. Environ 30 % des ménages canadiens habitent dans des logements en piteux état ou éprouvent des besoins impérieux en matière de logement. Le présent document contient une analyse bibliographique des répercussions du logement sur la santé personnelle et le système de santé. Les types de besoins en matière de logement sont définis, y compris les logements de taille inadéquate ou surpeuplés, les logements inabordables ou en mauvais état et ceux qui ont besoin de réparations majeures. Les effets de chaque type de besoins en matière de logement sur la santé, de même que les quartiers mal famés, les infestations et les autres expositions environnementales, sont présentés. Les pédiatres et les autres médecins qui s’occupent d’enfants doivent connaître les conditions de logement de leurs patients pour cerner leurs problèmes de santé ainsi que leur capacité d’obtenir des soins et de s’y conformer. Sont présentés des recommandations et des modèles d’outils pour évaluer les besoins en matière de logement et de politiques de la santé pour le patient, la famille et la collectivité, ainsi que pour y répondre. Le Canada est le seul pays du G8 à ne pas être doté d’une stratégie nationale en matière de logement. Les recommandations incluent également la nécessité de préconiser des mesures plus énergiques à tous les ordres de gouvernement et d’adopter des politiques en appui au logement, y compris une stratégie nationale en matière de logement.
Le logement a une incidence directe sur la santé des enfants et des adolescents, y compris sur leur capacité de parvenir à un développement optimal et de réaliser leurs objectifs de vie. Le tiers des ménages canadiens habite dans des conditions insalubres ou éprouve des besoins de logement,[1] tel que ce terme est défini par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (tableau 1). Le Canada est le seul pays du G8 à ne pas être doté d’une stratégie nationale en matière de logement.
Dans le quotidien de leur pratique, les pédiatres et les autres médecins qui soignent des enfants peuvent aider leurs patients à atténuer les effets de leurs besoins en matière de logement sur leur santé. Pour régler le problème plus vaste des besoins en matière de logement, il faut pouvoir compter sur la coordination et la colla-boration de secteurs clés, y compris les professionnels de la santé, les services sociaux, les éducateurs et tous les ordres de gouvernement. Une législation sous forme de politiques en appui au logement et de stratégie nationale en matière de logement contribuerait à garantir des logements sécuritaires, adéquats, accessibles et abordables, de qualité convenable et de taille convenable pour toutes les familles du Canada. Il incombe aux médecins qui s’occupent d’enfants de s’assurer qu’à tous les ordres de gouvernement, des représentants comprennent les multiples effets des be-soins en matière de logement sur la santé des enfants et des adolescents.
Le présent document de principes contient l’analyse bibliographique des effets du logement sur la santé. Il expose également l’influence des problèmes de logement sur l’accès de la famille au système de santé et sa capacité à s’y conformer. L’importance de comprendre le statut des patients en matière de logement y est soulignée. Le document traite également de la manière dont les médecins peuvent mieux évaluer le statut d’une famille en matière de logement en milieu clinique et du rôle de ces médecins pour répondre aux besoins en matière de logement après les avoir cons-tatés, tant auprès du patient, de la famille que de la collectivité. Enfin, il présente des recommandations en matière de défense d’intérêts, de politique et de législation.
Le terme « besoins en matière de logement » désigne des conditions de vie insalubres. Le tableau 1 présente un résumé des définitions et des normes qu’a élaborées la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour décrire certaines formes de besoins en matière de logement dans un contexte canadien.[2] La Société canadienne d’hypothèques et de logement est l’organisme national responsable de l’habitation qui fournit et facilite les politiques et programmes en matière d’habitation, la recherche sur le sujet et l’assurance prêt hypothécaire.
Ces termes ne tiennent pas compte d’autres facteurs qui entraînent également des besoins en matière de logement :
Les logements subventionnés sont fournis par les gouvernements municipaux aux familles et aux particuliers qui ne peuvent pas se permettre de payer les loyers locaux. Le temps d’attente pour obtenir un logement subventionné varie considérablement selon la municipalité, mais il peut s’étaler sur plusieurs années. On ne possède pas de données nationales exactes sur les temps d’attente, les listes d’attente et le nombre de ménages qui ont besoin d’un logement subventionné, mais d’après l’évalutation de la Fédération canadienne des municipalités, plusieurs dizaines de milliers de familles sont en attente d’un logement subventionné au Canada.[3]
Les besoins en matière de logement peuvent nuire à tous les aspects de la santé physique, mentale, développementale et sociale des enfants et des adolescents.
L’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes est une étude à long terme qui suit la santé, le développement et le bien-être d’une cohorte d’enfants et d’adolescents canadiens et qui associe ces paramètres aux données de recensement nationales. Par rapport à leurs homologues qui habitent dans un logement de qualité convenable, les enfants et les adolescents qui vivent dans un logement en mauvais état ou surpeuplé présentent certaines caractéristiques cliniques négatives, y compris un comportement agressif, des infractions contre les biens, des symptômes d’asthme ainsi qu’un rendement scolaire et un état de santé global moins satisfaisants.[4] D’autres études lient les logements en mauvais état à une mauvaise qualité de l’air et à une exposition au plomb,[5] à une augmentation du risque d’asthme[6] et à une exposition à des risques pour la santé et à des risques de blessures.[7]
Les logements surpeuplés s’associent à une propagation plus rapide et plus vaste des maladies transmissibles, telles que les infections des voies respiratoires inférieures et la gastroentérite.[8][9] Les enfants et les adolescents qui habitent dans un logis surpeuplé ressentent également plus de détresse psychologique et d’impuissance et réussissent moins bien à l’école.[10]
Le coût élevé du logement est l’une des causes de faim les plus citées.[11] Les logements inabordables sont liés à l’insécurité alimentaire et à une alimentation inadéquate pendant l’enfance.[12] Une étude américaine portant sur des enfants de familles à faible revenu qui louaient un logis dans l’un des six centres urbains recensés a révélé que des subventions de logement s’associaient à l’amélioration de l’état nutritionnel, démontré par des percentiles de poids plus sains par rapport à l’âge.[13]
Les adolescents et les familles qui ont des besoins en matière de logement sont plus susceptibles de déménager fréquemment[14] et peuvent être forcés de se fier à des refuges temporaires ou de se faire héberger temporairement par des amis ou des membres de leur famille (canapés d’hôte ou couch surfing). Les enfants et les adolescents qui ont déménagé au moins trois fois au cours de leur vie risquent davantage de souffrir de problèmes affectifs, de doubler une année scolaire ou d’être suspendus ou expulsés de l’école.[15] Un document de principes de la Société canadienne de pédiatrie publié en 2013, intitulé Répondre aux besoins de santé des jeunes de la rue, a abordé le problème d’accès aux services de santé au sein de ce groupe vulnérable.[16]
Les enfants et les adolescents qui ont une incapacité et habitent dans un logement inaccessible se sentent souvent bloqués dans une partie de leur logis et doivent dépendre d’un adulte pour se déplacer.[17] Les logements inaccessibles ont une incidence sur l’autonomie et la mobilité de l’enfant ou de l’adolescent et peuvent nuire à son estime de soi. Ils s’associent également à des taux plus élevés de blessures non intentionnelles pour les personnes ayant une mobilité limitée et leurs proches aidants (à cause des chutes et des levages et des transferts sans appui).[17]
Les enfants et les adolescents passent la majorité de leur temps à la maison. Les besoins en matière de logement leur font courir le risque d’une exposition prolongée aux dangers liés à l’environnement. En raison de leurs comportements exploratoires, de la plus grande vulnérabilité de leurs organes ainsi que de leurs tissus et de leurs systèmes métaboliques immatures et en développement, les enfants et les adolescents sont plus sensibles que les adultes aux toxines nuisibles présentes dans l’environnement. La vermine à la maison, telle que les punaises de lit, les coquerelles et les souris, ont des effets sur la santé physique et mentale. Les piqûres de punaises de lit peuvent provoquer des réactions allergiques et des infections secondaires,[18] et les allergènes aux coquerelles et aux rongeurs s’associent à une aggravation de l’asthme.[19] La présence de vermine accroît également l’exposition aux pesticides utilisés pour contrôler les infestations.[20] De plus, la vermine influe sur la santé mentale en contribuant, entre autres, à l’anxiété et à l’insomnie.[18]
Les besoins en matière de logement s’associent au manque d’accès à un approvisionnement en eau salubre. En 2011, plus de 1 800 logis des Premières Nations du Canada n’avaient pas l’eau courante.[21] En 2006, les deux tiers des réserves des Premières Nations du Canada étaient dotés d’un système d’aqueduc qui posait des risques potentiels pour la santé, et 76 communautés des Premières Nations fai-saient l’objet d’un avis de faire bouillir l’eau.[22]
Les enfants et les adolescents qui jugent leur quartier mal famé éprouvent plus de troubles anxieux.[23] Leur crainte de ne pas être en sécurité peut également contribuer à limiter la quantité d’activité physique qu’ils pratiquent à l’extérieur.[24] Les quartiers dotés de trottoirs et de parcs de qualité favorisent une diminution du temps d’écran et une augmentation de l’activité physique chez les enfants et les adolescents.[25]
L’instabilité en matière de logement s’associe au manque d’accès à un dispensateur de soins de première ligne.[26][27] Les logements surpeuplés et en mauvais état sont liés à une augmentation des admissions dans des hôpitaux à vocation pédiatrique en raison de maladies des voies respiratoires.[28]
Les besoins en matière de logement sont coûteux pour le système de santé et l’ensemble de la société, à la fois directement et indirectement. D’après un modèle économique reposant sur les données de 2006 sur les blessures et les maladies, le coût direct des besoins en matière de logement pour le système de santé public de l’Angleterre est évalué à 600 millions de livres sterling par année (environ 900 millions de dollars canadiens).[29] Aucune étude comparable n’a été réalisée au Canada, mais selon les associations décrites ci-dessus, les besoins en matière de logement ont des effets significatifs sur la santé, ce qui accroît la pression sur le système de santé. De plus, les logements inabordables grugent les ressources disponibles pour les médicaments sur ordonnance et les autres services de santé non assurés, tels que les soins dentaires et ophtal-mologiques. Aux États-Unis, les logements inabordables et instables incitent les patients à reporter leurs achats de médicaments sur ordonnance et entraînent une augmentation des consultations à l’urgence.[26]
D’après le recensement de 2016, le taux de besoins impérieux en matière de logement au Canada est plus élevé dans les territoires et se situe à 36,5 % au Nunavut.[31] Pour ce qui est des provinces, l’Ontario et la Colombie-Britannique présentent les plus forts taux de besoins impérieux en matière de logement, à 15,3 % et 14,9 %, respectivement.[31] En 2016, dans les régions métropolitaines de recensement, Toronto (34 %) et Vancouver (32 %) comptaient la plus forte proportion de ménages qui consacraient 30 % ou plus de leur revenu total au logement.[32]
Une étude menée en 2005 au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, à Ottawa, a révélé que 54 % des enfants et des adolescents qui se rendaient à l’urgence éprouvaient des be-soins en matière de logement.[27] Une étude auprès d’enfants et d’adolescents qui s’étaient rendus à l’urgence pédiatrique de sept autres établissements du Canada en 2011 a démontré qu’un peu plus de la moitié d’entre eux (53 %) éprouvaient ce type de besoins (données provisoires, communication verbale). Dans ces deux études, les logements inabordables et instables étaient les causes de besoins en matière de logement les plus citées. Les familles monoparentales, les familles de nouveaux arrivants au Canada, les familles autochtones et celles de personnes ayant une incapacité physique, développementale ou mentale étaient les plus à risque d’éprouver de tels besoins.
Selon un sondage Ipsos Reid effectué en 2013, jusqu’à 1,3 million de Canadiens avaient connu l’itinérance ou des conditions de logement d’une extrême précarité au cours des cinq années précédentes.[30] On dénombre environ 15 467 lits permanents dans les refuges du Canada, et en 2009 seulement, 14 400, en moyenne, étaient occupés toutes les nuits.[31] Le nombre d’enfants qui habitaient des refuges a augmenté de plus de 50 % entre 2005 (6 205 enfants) et 2009 (9 459 enfants). Les familles y séjournaient en moyenne 50,2 jours, soit plus de trois fois le séjour moyen de la population totale de personnes qui ont vécu l’itinérance au cours de la même période.[31]
Certaines populations sont disproportionnellement touchées par des besoins en matière de logement. Ainsi, selon les données du recensement de 2016, le quart des populations inuites (26,2 %), 24,2 % des membres des Premières Nations et 11,3 % des Métis habitaient dans des logements ayant besoin de réparations majeures.[35] Les ménages inuits sont plus de cinq fois plus susceptibles d’habiter dans un logement surpeuplé que ceux de la population générale.[36] Quant aux ménages de récents immigrants, aux ménages monoparentaux et à ceux de minorités visibles, ils sont également beaucoup plus à risque d’éprouver des besoins en matière de logement.[37]-[39] Des mécanismes de surveillance et d’évaluation plus précis et plus cohérents s’imposent pour régler les iniquités de longue date en matière de logement, notamment dans les réserves des Premières Nations.
On constate une solide association entre les besoins en matière de logement et la pauvreté. Ainsi, en 2010, on estimait que 14,5 % des enfants du Canada vivaient dans la pauvreté, de même que plus de la moitié des ménages monoparentaux dirigés par une femme comptant des enfants de moins de six ans (52,1 %), près de la moitié des familles de récents immigrants (48 %) et un enfant des Premières Nations sur quatre.[37] Les enfants et les adolescents issus des minorités visibles ou ayant une incapacité sont également plus vulnérables à la pauvreté.[37] En 2001, plus de la moitié des parents d’enfants ayant une incapacité déclaraient que l’état de leur enfant avait des conséquences sur la situation d’emploi de la famille.[38] En moyenne, les ménages d’enfants ayant une incapacité disposent de 88 % du revenu familial du reste de la population,[38] tandis que les coûts nécessaires pour élever leur enfant peuvent être beaucoup plus élevés.[17]
Le logement a une incidence sur la santé des enfants et des adolescents. Pour comprendre pleinement les besoins de santé de leurs patients, les médecins doivent savoir s’ils éprouvent des besoins en matière de logement. Ils peuvent ensuite évaluer si la situation a des effets sur leur santé, rajuster leur évaluation du risque et s’assurer que les patients plus âgés et les familles connaissent les effets potentiels de leur situation de logement sur la santé. Les familles bien informées peuvent faire des choix plus éclairés.
Pour déterminer si les patients éprouvent des besoins en matière de logement, il faut le leur demander. Les pédiatres et les autres médecins qui soignent des enfants devraient évaluer la situation de logement dans le cadre de l’anamnèse de tous leurs patients. Il existe de nombreuses façons de dépister les besoins en matière de logement, même si aucun outil de dépistage ou d’évaluation n’a encore été validé. Une seule question peut suffire, telle que « Votre situation de logement vous cause-t-elle des inquiétudes? » Un outil de dépistage peut également être utile. Par exemple, l’Initiative de défense des intérêts des enfants et des jeunes d’Ottawa en matière de logement (OCHAI) a créé l’outil mnémonique T.O.I.T. (tableau 2), qui a été mis à l’essai dans plusieurs milieux cliniques.[39] Cet outil peut aider les praticiens à déterminer s’il est justifié de procéder à une évaluation plus approfondie des besoins en matière de logement. L’OCHAI a également préparé un questionnaire pour orien-ter l’évaluation approfondie de la situation.[39]
Certaines organisations recommandent une approche de dépistage plus vaste grâce à la question « Éprouvez-vous de la difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois? »[40]-[43] Les médecins peuvent envisager de poser cette question et, s’ils obtiennent une réponse positive, passer ensuite à des questions plus précises sur le logement.
Le Canada est le seul pays du G8 à ne pas être doté d’une stratégie nationale en matière de logement. Les pédiatres et les autres médecins qui s’occupent d’enfants possèdent des compétences idéales pour préconiser d’accroître les mesures dans tous les ordres de gouvernement afin d’adopter des politiques en appui au logement, y compris une stratégie nationale en matière de logement. Cependant, ils doivent également collaborer au sein du système de santé, travailler avec d’autres secteurs qui s’occupent d’enfants et d’adolescents et s’investir auprès d’organisations qui mobilisent le soutien de la communauté et l’appui en matière de logement.
Le processus nécessaire pour répondre aux besoins en matière de logement est complexe. Les médecins peuvent aider les décideurs à comprendre le lien entre le logement et la santé et à les inciter à agir. Par l’adoption d’une stratégie nationale en matière de logement, le gouvernement fédéral peut prendre les devants et favoriser l’élaboration de politiques et de programmes pour créer et entretenir un nombre suffisant de logements abordables pour tous. L’engagement du Canada envers la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 incluait l’obligation de fournir à tous ses habitants un logement suffisant pour assurer leur santé et leur bien-être. Le Canada a également ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies en 1991, qui convient du droit de tous les enfants et les adolescents à un logement dont les normes favorisent un développement optimal. Selon la Convention : « Les États… adoptent les mesures appropriées… pour aider les parents… à mettre en œuvre ce droit et offrent, en cas de besoin, une assistance matérielle et des programmes d’appui, notamment en ce qui concerne… le logement. ».[44] Des politiques en appui au logement dans tous les ordres de gouvernement contribueront à garantir que le Canada respecte ces obligations de longue date.
Les médecins qui s’occupent d’enfants doivent défendre les intérêts des enfants, des adolescents et des familles qui éprouvent des besoins en matière de logement et travailler avec elles. Afin d’améliorer la santé des enfants et des adolescents à long terme, ils doivent contribuer à assurer à toute la population un meilleur accès à des logements sécuritaires, accessibles, abordables, de qualité convenable et de taille convenable. La Ville de Toronto a récemment démontré les excellents résultats que suscitent des approches coopératives. En effet, des avocats ont donné du temps et collaboré avec une équipe de soins multidisciplinaires pour assurer aux parents un soutien direct en matière de logement, de même qu’une défense d’intérêts conjointe et de nouvelles recommandations à l’égard des politiques sociales.[45]
Les dispensateurs de soins peuvent conscientiser les familles aux effets de leur situation de logement sur leur santé. Lorsqu’ils constatent des besoins en matière de logement, les médecins de-vraient aider les familles à en atténuer les effets négatifs connexes sur la santé. Ils devront peut-être modifier leurs conseils d’ordre thérapeutique pour maximiser l’observance du traitement (p. ex., éviter de prescrire des médicaments qui doivent être réfrigérés à des familles qui ne possèdent pas de réfrigérateur, ajouter des suggestions de lieux hors du logement aux conseils sur le temps que le bébé doit passer sur le ventre, tels les centres communautaires, pour les ménages où il y a des infestations de coquerelles). Les médecins devraient orienter les familles dans le besoin à un service, un organisme ou un professionnel du logement de la collectivité qui pourra faciliter leurs échanges avec un propriétaire difficile ou leur demande de logement subventionné. Ils doivent connaître les services en matière de logement et les services connexes de leur collectivité et intervenir auprès des familles, au besoin.
Les médecins devraient être formés et mieux préparés pour évaluer les besoins en matière de logement et pour y répondre, tant auprès de leurs patients que de l’ensemble de la collectivité. La formation sur les effets du logement sur la santé devrait être intégrée aux programmes de médecine doctoraux et postdoctoraux.
Tous les ordres de gouvernement doivent adopter et mettre en œuvre des politiques en appui au logement s’appuyant sur une stratégie nationale en matière de logement. Des mesures concertées devraient inclure :
Les pédiatres et les autres médecins qui soignent des enfants possèdent des compétences idéales pour soutenir et promouvoir l’augmentation des mesures gouvernementales en vue de créer et de mettre en œuvre des politiques en appui au logement, y compris une stratégie nationale en matière de logement. Ils doivent également :
Les programmes de médecine doctoraux et postdoctoraux doivent également vérifier les compétences à évaluer les besoins en matière de logement et à y répondre. Les priorités connexes de la recherche s’établissent comme suit :
Le comité de la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis et le comité de la santé mentale et des troubles du développement de la Société canadienne de pédiatrie ont révisé le présent document de principes, de même que la docteure Elizabeth (Lee) Ford-Jones et des représentants du Réseau canadien de santé et de logement des enfants et des adolescents.
Membres : Carl Cummings MD (président); Umberto Cellupica MD (représentant du conseil); Sarah Gander MD; Barbara Grueger MD (membre sortante); Julia Orkin MD; Larry Pancer MD; Anne Rowan-Legg MD (membre sortante)
Représentante : Krista Baerg MD; section de la pédiatrie générale de la SCP
Auteures principales : Sarah Waterston MD; Barbara Grueger MD; Lindy Samson MD
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.
Mise à jour : le 30 mai 2024