Document de principes
Affichage : le 15 octobre 2025
Shazeen Suleman MD, Charles Hui MD, Ripudaman Minhas MD, Ashley Vandermorris MD; Société canadienne de pédiatrie, Groupe de travail des soins aux enfants néo-canadiens
Les professionnels de la santé qui comprennent les effets des conflits armés sur les enfants et les adolescents en temps de guerre peuvent accorder aux nouveaux arrivants le temps et la latitude nécessaires pour qu’ils examinent et évaluent les expositions particulières et les besoins de santé des familles et des nouveaux arrivants au Canada. Le présent document de principes traite des effets directs, indirects et éloignés de conflits armés sur les personnes démesurément touchées par la violence, les perturbations et les déplacements. Les jeunes dont les structures scolaires, sanitaires et sociales sont gravement compromises ou ont été détruites à cause des conflits armés subissent souvent d’énormes lacunes en matière d’accès aux soins et vivent avec des besoins de santé physique et mentale non satisfaits depuis longtemps. D’après les obligations du Canada en vertu de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, le présent document de principes contient des stratégies et des ressources que les professionnels de la santé peuvent utiliser pour mieux reconnaître et comprendre que les effets des conflits armés et des expériences de migration font partie des soins de qualité essentiels et qu’il faut s’y attaquer.
Mots-clés : conflits armés; effets sur la santé; effets sur la santé mentale; guerre; pédiatrie
Depuis des siècles, les conflits entre puissances rivales, pays et alliances entraînent des cycles de violence, de déplacements et de destruction dans la majeure partie du monde habité. Les conflits armés, que le droit international qualifie de guerre, guerre civile ou hostilités armées, se caractérisent par l’utilisation d’armes entre États ou contre un acteur non gouvernemental[1] (voir l’encadré 1). Le droit international détermine les règles d’engagement autorisées dans le cadre des conflits armés et, lorsque ces règles sont violées, les contrevenants peuvent être jugés devant la Cour pénale internationale[2].
D’après les études, les conflits armés surviennent pour de multiples raisons : l’instabilité politique et économique, la discrimination religieuse, ethnique et raciale, le nationalisme et les ressources limitées de plus en plus attribuables aux changements climatiques sont souvent impliqués dans les hostilités récentes[2]-[4]. Lorsque les conflits armés entraînent des déplacements, ils touchent démesurément les enfants, les adolescents, les femmes et les personnes âgées. À la fin de septembre 2023, on estime que 114 millions d’habitants dans le monde avaient été déplacés en raison de la guerre ou d’un conflit armé[5].
Il y a près de 40 ans, les Nations Unies ont conçu, rédigé et adopté la Convention relative aux droits de l’enfant (CNURDE), que le Canada a ratifiée en 1991[6]. Les Nations Unies réagissaient en partie au nombre croissant d’enfants touchés par des conflits armés et d’autres catastrophes humanitaires dans le monde et reconnaissaient l’importance d’énoncer et de sanctionner les droits des enfants dans le droit international. La CNURDE affirme que les enfants ont droit à la fois à tout l’éventail des droits de la personne conférés aux adultes et à des mesures de protection juridique particulières en raison de leurs besoins et vulnérabilités en matière de développement. Au cœur de la protection de leurs droits reposent l’habilitation à grandir et à s’épanouir « dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension » et le soutien du développement dans l’esprit des idéaux « de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d’égalité et de solidarité »[7]. Qui plus est, la CNURDE souligne la responsabilité de tous les pays à améliorer les conditions de vie des enfants de chacun des pays.
En qualité de signataire de la CNURDE, le Canada est tenu de respecter, de protéger et de satisfaire les droits des enfants qui y sont exprimés et y est lié sur le plan juridique[8]. Dans nos fonctions de professionnels de la santé des enfants qui exercent dans ce contexte, nous sommes également tenus de respecter les principes de la CNURDE dans le cadre de notre travail auprès des enfants, des adolescents et des familles. Fait essentiel, notre devoir s’étend au soutien des droits fondamentaux de toute cette population, y compris les enfants et les adolescents migrants et ceux qui sont déplacés à cause de conflits armés, qu’ils soient citoyens ou résidents du Canada ou d’ailleurs[9].
Le présent document de principes décrit les conséquences des conflits armés sur les enfants et les adolescents et explique comment les obligations du Canada en vertu de la CNURDE peuvent orienter le travail des professionnels de la santé des enfants, tout en reconnaissant l’existence actuelle et future de conflits armés dans divers contextes sur la scène internationale. Qu’ils soient vécus directement, indirectement ou même de loin, les conflits armés touchent les jeunes à différents moments et de différentes façons (encadré 1).
Au moment d’écrire ces lignes, plus de 473 millions d’enfants vivaient à proximité d’un conflit armé et 47,2 millions d’autres avaient été déplacés[10]. Le présent document de principes décrit les conséquences directes des conflits armés sur la santé physique et mentale des enfants et des adolescents qui habitent à proximité des lieux de conflits, y compris après la destruction des infrastructure sanitaires, scolaires et sociales[11]. En général (et de la manière décrite avec plus de précision ci-dessous), les conflits armés accroissent la mortalité et la morbidité des enfants et des adolescents à cause de la malnutrition, des blessures physiques, des maladies infectieuses, des problèmes de santé mentale et de la mauvaise santé sexuelle et reproductive[12]. La destruction des systèmes et infrastructures de santé compromet les soins préventifs, y compris l’administration des vaccins, les soins prénatals et ceux de l’enfant en santé, et perturbe l’accès rapide à des traitements salvateurs pour les enfants et les adolescents victimes des conséquences directes des conflits, lesquelles sont présentées plus en détail ci-dessous.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a répertorié six violations graves perpétrées contre les enfants et les adolescents en temps de guerre : les meurtres et mutilations, le recrutement et l’utilisation d’enfants par les forces et les groupes armés, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les viols et autres violences sexuelles, les enlèvements ainsi que le refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire[13]. Entre 2005 et 2023, l’UNICEF a confirmé plus de 347 000 violations graves dans 30 situations de conflit sur la planète, ce qui représente probablement une sous-estimation[13].
Il est difficile d’obtenir des mesures directes de la mortalité des enfants et des adolescents causée par les conflits armés en raison des perturbations fréquentes aux infrastructures de surveillance alors que les populations mobiles fuient les situations dangereuses. Diverses méthodologies peuvent fournir de larges estimations, mais on croit que la destruction des services de santé, des refuges et des sources d’alimentation accroît les taux de mortalité davantage que la violence directe chez les enfants[14]. On estime que de dix à 11 millions d’enfants de moins de cinq ans sont morts en raison des conflits armés entre 1995 et 2015, ce qui représente environ 6 % de tous les décès de nourrissons et d’enfants au cours de cette période[15]. En plus des blessures causées par des armes, les munitions non explosées comme les mines terrestres peuvent être responsables de blessures et de handicaps permanents bien après la fin du conflit armé. Selon une analyse systématique, 38 % des blessures causées par les mines entraînaient des amputations ou des traumatismes crâniens[16].
La destruction des infrastructures sanitaires en situation de conflit a de vastes répercussions, car les maladies évitables par la vaccination et d’autres maladies infectieuses se propagent rapidement pour de nombreuses raisons[17]. Le surpeuplement et la perturbation des programmes de distribution des vaccins accroissent le risque de propagation de maladies évitables par la vaccination comme la rougeole et la polio, tandis que les déplacements et la mouvance des populations créent des environnements à haut risque d’éclosions de choléra, d’hépatite E et de tuberculose[17]-[22]. L’effondrement des systèmes de santé de base, tels que l’accès à l’eau potable, aux services sanitaires et aux services de santé publique, limite également la prestation des programmes de prévention (p. ex., la vaccination) et le diagnostic, la prise en charge et la prévention des infections graves.
Les conflits armés détruisent souvent les services sociaux liés à l’alimentation, à l’éducation et aux soins de santé[23], et on ne saurait trop en exagérer les conséquences sur la santé des enfants et des adolescents qui vivent dans des zones de conflit ou à proximité. Ils sont responsables de l’insécurité alimentaire de millions de personnes dans le monde[24]. Les enfants nés en zones de conflit vivent de la malnutrition chronique et des anomalies de croissance telles que le petit poids à la naissance, le retard de croissance et l’émaciation[25]-[27], qui ont tous des effets négatifs et permanents sur le développement. Les attaques des établissements scolaires et de santé pendant les conflits armés sont considérées comme des violations au droit international, mais pourtant, elles sont fréquentes, sont des causes directes de morbidité et de mortalité, compromettent les possibilités d’instruction et invalident les mesures de protection offertes habituellement aux enfants et aux adolescents grâce aux établissements scolaires[28][29].
Les conflits armés peuvent être traumatisants pour quiconque les vit. Pour les enfants et les adolescents, l’exposition à la violence est associée à une prévalence accrue de troubles de santé mentale, particulièrement lorsqu’elle se conjugue aux déplacements, à la séparation des environnements familiers et des proches et à la disparition des mesures de soutien communautaire. Au sein des populations touchées par des conflits, les taux de troubles anxieux et de dépression sont de deux à quatre fois supérieurs aux normes mondiales[30]. La disparition des mesures de protection physique et communautaire rend les enfants, les adolescents et les femmes vulnérables à la violence et à l’exploitation sexuelles[31][32]. D’après une analyse de la violence sexuelle chez les femmes réfugiées en situation d’urgence humanitaire complexe, 21 % d’entre elles avaient été victimes de violence sexuelle, ce qui est probablement une sous-estimation. La violence sexuelle touche directement la santé mentale et reproductive tout en accroissant le risque d’infections transmissibles sexuellement[33][34]. La prestation des soins préventifs en santé sexuelle et reproductive auprès des adolescents et des jeunes adultes est souvent perturbée en cas de conflits armés[34], ce qui peut avoir des conséquences permanentes. Les occasions perdues de planification familiale et l’absence d’accès au dépistage en santé sexuelle peuvent accroître les taux de grossesse non planifiée et d’infection chronique.
Les effets de l’effondrement du système de santé en aval et ses répercussions sur les déterminants sociaux de la santé sont bien décrits[35]. On sait que les conséquences des conflits armés sur les enfants et les adolescents dépassent largement les effets directs ou immédiats. Les professionnels de la santé du Canada doivent être en mesure de reconnaître et d’évaluer la possibilité d’effets indirects ou éloignés des conflits chez les enfants et les adolescents nouveaux arrivants et leur famille.
De nombreux enfants et adolescents touchés par les conflits armés arrivent au Canada à titre de réfugiés, de demandeurs d’asile ou de personnes déplacées. À leur arrivée, ils peuvent risquer la détention dans un centre de surveillance de l’immigration ou un autre établissement[36]. Jusqu’à présent, peu d’enfants ont été détenus au Canada, mais il demeure important d’admettre et d’anticiper le risque de préjudice psychologique et physique dans ces établissements de détention[37]-[40].
Les soins aux enfants et aux adolescents qui ont vécu la migration et les déplacements forcés, quel que soit leur statut d’immigration, doivent tenir compte de leurs besoins de santé particuliers[41]. Les besoins particuliers et les conséquences pour les soins sont détaillés dans le site Web Les soins aux enfants néo-canadiens de la Société canadienne de pédiatrie. Chez les immigrants qui fuient les conflits armés, les besoins de santé physique sont souvent amplifiés par les traumatismes. Ces personnes peuvent également avoir subi d’énormes lacunes en matière d’accès aux soins et être aux prises avec des besoins de santé physique et mentale non satisfaits depuis longtemps[42][43]. Sur le plan clinique, les enfants et adolescents migrants qui ont vécu des conflits armés peuvent présenter des troubles de santé très variés, de la sous-vaccination et des maladies infectieuses, comme la tuberculose[44], jusqu’aux troubles d’alimentation et de croissance, y compris l’exposition toxique au plomb[45] et la malnutrition[46]. Des problèmes de santé mentale, de développement et de comportement[47] peuvent s’y ajouter, tels que le trouble de stress post-traumatique, l’anxiété, la dépression ou les idéations suicidaires[48].
Les enfants, les adolescents et les familles touchés par les conflits armés ont besoin du soutien supplémentaire de professionnels de la santé au fil du temps dans le cadre de leur processus de réinstallation et d’acculturation[49]. Ces soins peuvent inclure le soutien à l’intégration aux milieux d’éducation après une absence prolongée des salles de classe. Les enfants et les adolescents ayant une maladie chronique ou un handicap préexistant qui arrivent au Canada à titre de réfugiés ou de demandeurs d’asile ont déjà été aux prises avec les fardeaux et les obstacles imposés par des systèmes et services de santé déficients[50][51]. À leur arrivée, ils affrontent des obstacles supplémentaires aux soins imposés par un nouveau système de santé[52], un régime d’assurance maladie variable en fonction de leur statut d’immigration[53][54], des obstacles causés par la langue[42] et un réseau de services décousu et compartimenté pour les enfants et les adolescents ayant des handicaps et d’autres maladies chroniques.
Des soins ciblés doivent être prodigués aux enfants non accompagnés ou séparés qui arrivent au Canada sans parent ou tuteur[55]. Le Canada ne dispose pas d’organisme fédéral centralisé et coordonné responsable de suivre tout particulièrement les adolescents non accompagnés, si bien qu’il est difficile de savoir combien d’entre eux habitent au Canada[56]. Souvent, ces jeunes sont orientés vers des organismes de protection de l’enfance provinciaux ou territoriaux qui peuvent contribuer à soutenir le processus d’obtention du statut d’immigration permanente[57]. Cependant, les enfants racisés non accompagnés ou séparés issus de minorités peuvent être exposés à de nouveaux préjudices au sein du système de protection de l’enfance[58]. Les adolescents non accompagnés sont plus à risque de vivre des problèmes de santé physique ou mentale à long terme et d’exploitation sexuelle ou criminelle ainsi que d’être victimes de traite de personnes[43][59]. Les professionnels de la santé devraient être particulièrement attentifs à la santé, à la sécurité et au bien-être des enfants non accompagnés ou séparés qui réclament des soins.
Les conflits armés ébranlent considérablement les déterminants sociaux de la santé des enfants, des adolescents et des familles, même à distance. Les familles de migrants au Canada présentent des taux élevés de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’insécurité liée au logement[60]-[62]. La xénophobie et le racisme croissants menacent également leur bien-être et leur sécurité[63][64]. De nombreuses familles, particulièrement si elles sont en situation d’immigration précaire, vivent dans la peur d’être séparées en raison d’une déportation, ce qui constitue une vulnérabilité qui peut séparer les enfants et les adolescents des seuls proches et même du seul pays qu’ils ont jamais connus[65]. Certaines régions sociosanitaires du Canada se sont dotées de mesures de protection pour les nouveaux arrivants de moins de 19 ans placés sous la protection d’un service d’aide à l’enfance, mais il n’y a pas de telles dispositions pour les enfants et les adolescents qui habitent avec un proche[66]. Certains enfants et adolescents nés au Canada ont des parents qui ont fui un conflit armé, mais dont la situation est précaire; ils peuvent ressentir l’angoisse de perdre un parent qui sera déporté ou assujetti à un autre mécanisme de séparation[67].
Les praticiens sont également susceptibles de rencontrer des enfants et des adolescents qui vivent les conséquences éloignées des conflits armés. De très nombreux habitants s’identifient comme membres d’une communauté ethnoculturelle étendue, mais également très soudée (la diaspora). Il ne faut pas sous-estimer les conséquences plus éloignées des conflits armés qui se déroulent à l’étranger pour ces communautés. Les enfants et les adolescents sont concernés lorsque les familles peinent à composer avec des nouvelles bouleversantes de blessures, de tueries ou d’autres conséquences négatives des conflits armés sur des membres de leur famille et communauté éloignées. Ils peuvent être aux prises avec le racisme interpersonnel et systémique, la haine et la discrimination. Ils sont également exposés aux discussions au sein du ménage ou de la communauté, à la couverture médiatique ou aux publications dans les réseaux sociaux relatives aux guerres qui se déroulent ailleurs[68]-[70]. Les conversations bouleversantes et le contenu des nouvelles ont des effets différents sur les enfants et les adolescents en fonction de leur âge et de leur étape de développement, de leur tempérament et de leur état mental. Le contenu des émissions de télévision, des médias et des réseaux sociaux peut déclencher des symptômes de trouble de stress post-traumatique[71]. Les effets éloignés peuvent s’accentuer lorsque les enfants ou les adolescents ressentent l’anxiété ou la détresse de leurs proches[72], dont les propres expériences traumatiques peuvent se raviver lorsqu’ils écoutent les nouvelles ou apprennent que des êtres chers sont touchés par un conflit armé. Les conséquences éloignées d’un conflit armé peuvent être éprouvantes pour les enfants et les adolescents parce qu’elles peuvent perturber leur développement, notamment dans les domaines cognitifs, où les construits mentaux de sécurité sociale évoluent[73]. De sérieuses perturbations à ces construits peuvent éveiller des symptômes de stress post-traumatique et avoir d’autres répercussions sur leur santé mentale à long terme.
Il incombe aux professionnels de la santé des enfants du Canada de comprendre les répercussions des conflits armés sur les patients et les familles de nouveaux arrivants et sur l’ensemble de leur communauté (voir la figure 1).
Figure 1. Les conséquences directes, indirectes et éloignées des conflits armés sur les enfants, les adolescents et les familles
De toute évidence, l’exposition des enfants et des adolescents aux conflits armés ébranle directement les droits conférés dans la CNURDE. Non seulement les conditions des conflits mettent la survie et le développement des enfants à risque immédiat (article 6 de la CNURDE), mais elles produisent également une mesure d’instabilité géopolitique qui discrédite le droit de tous les jeunes à grandir et se développer dans un monde voué à la paix, y compris la promotion de leurs propres intérêts supérieurs[7].
Dans cette optique, l’article 38 de la CNURDE prévoit que « les enfants qui sont touchés par un conflit armé bénéficient d’une protection et de soins »[7], que ce soit directement, indirectement ou de manière éloignée. De façon plus générale, la CNURDE assoit les valeurs et priorités communes aux professionnels de la santé des enfants et contribue à orienter leurs efforts afin de garantir à tous les jeunes nouveaux arrivants au Canada des soins apolitiques, axés sur les enfants et les adolescents et respectueux des traumatismes.
Les cliniciens savent que chaque rencontre clinique est une occasion d’évaluer, de détecter et d’aborder les enjeux qui nuisent au bien-être d’un enfant ou adolescent donné. Dans le cadre de soins de qualité essentiels, il est important d’accorder le temps et la latitude nécessaires pour examiner et évaluer les expositions particulières des nouveaux arrivants, y compris les conséquences des conflits qu’ils ont vécus ou de leurs expériences de migration. On sait que les enfants et les adolescents peuvent être démesurément touchés par les conflits armés et qu’ils possèdent souvent de multiples identités marginalisées. Les stratégies suivantes peuvent contribuer à garantir des soins de qualité aux jeunes nouveaux arrivants du Canada.
Au-delà des rencontres cliniques, la protection des droits des enfants et des adolescents devrait inclure les éléments suivants :
Où qu’elle se produise dans le monde, la guerre est préjudiciable pour les enfants et les adolescents de partout. En qualité de défenseurs de la santé des enfants du Canada, un pays signataire de la CNURDE, les pédiatres devraient s’attacher aux droits que cette Convention codifie et en mettre les principes en pratique par la promotion de la justice et de la sécurité pour les enfants et les adolescents du monde entier. Les pédiatres qui soignent des jeunes touchés par des conflits armés doivent percevoir et satisfaire leurs besoins particuliers, tout en protégeant leurs droits. Les enfants et les adolescents de partout méritent d’être en santé, entourés et en sécurité, et le fardeau des soins aux nouveaux arrivants doit être axé sur leurs droits, respectueux de leurs traumatismes et orienté vers la défense de leurs intérêts.
Le conseil d’administration remercie les groupes suivants de la Société canadienne de pédiatrie pour leur révision attentive du présent document de principes : le comité directeur de l’initiative contre le racisme, le comité directeur de la section de la santé des enfants et des adolescents dans le monde, le comité de la santé mentale et des troubles du développement et le groupe de travail du site Les soins aux enfants néo-canadiens.
Financement
Aucun financement n’a été accordé pour la préparation du présent manuscrit.
Conflits d’intérêts potentiels
Aucun auteur n’a de conflits d’intérêts à déclarer.
Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.