Dans nos rôles de pédiatres, de parents, de proches et de personnes de diverses origines religieuses et ethniques, nous, membres de la Société canadienne de pédiatrie, sommes unis avec tous ceux qui éprouvent de la souffrance et du désespoir en raison des événements récents.
L’attaque violente commise le 7 octobre par le Hamas sur des civils israéliens, y compris des enfants et des adolescents, de même que l’antisémitisme croissant dans le monde se révèlent effrayants et dévastateurs pour la communauté juive du Canada. Ses membres ne vont pas bien.
La violence soutenue dans la bande de Gaza, où des milliers de civils palestiniens ont été tués, y compris de nombreux enfants et adolescents, ainsi que l’islamophobie croissante et le racisme envers les Arabes ont entraîné de la peur et de la douleur chez les membres de cette communauté. Ils ne vont pas bien.
Partout dans le monde, les enfants font les frais des conflits armés de multiples façons : blessures physiques et décès, séparation de leur famille, déplacements, perturbation des activités scolaires, malnutrition, traumatismes et stress toxique. Nous devons toujours prioriser leur santé et leur sécurité.
Les enfants sont foncièrement dignes de considération, quel que soit leur lieu de naissance ou de résidence. Pourtant, dans de nombreuses régions du monde, ils sont pris dans des conflits qui s’amplifient sans pour autant faire partie du discours public ou du cycle des nouvelles. Le Soudan, le Congo, le Haut-Karabakh, l’Afghanistan et l’Ukraine en sont quelques exemples.
Les enfants du Canada sont également vulnérables aux traumatismes de la guerre. Ils peuvent avoir peur, être indignés ou attristés par les images et les sons omniprésents des conflits relayés par les nouvelles et les téléphones des adultes de leur entourage. Ils peuvent percevoir des traces d’eux-mêmes dans le visage des enfants blessés et en pleurs des zones de guerre. Ils peuvent être personnellement victimes de haine ou de racisme.
Ils se tournent vers les adultes qui font partie de leur vie pour donner un sens au chaos, améliorer la situation d’une manière ou d’une autre et se faire rassurer quant à leur propre sécurité.
En qualité de dispensateurs de soins aux enfants et aux adolescents, nous avons la responsabilité de déclarer que nos enfants ne doivent pas être considérés comme des dommages collatéraux. Tout enfant qui meurt est une tragédie qui nous affaiblit tous.
Nous devons préconiser des solutions pour que les enfants du monde entier grandissent et se développent en toute sécurité.
Nous devons préconiser de tout mettre en œuvre pour protéger les enfants et les adolescents lors des conflits armés, conformément au droit international humanitaire.
Bien que la polarisation croissante de nos milieux sociopolitiques érode la capacité d’échanger avec respect, nous vous exhortons tous à vous concentrer sur notre humanité commune, notre devoir de protéger les enfants et la nécessité de nous soutenir les uns les autres : nos communautés, nos collègues, nos étudiants, nos patients et leur famille. Prenez des nouvelles les uns des autres et offrez votre soutien.
Conseil d’administration de la Société canadienne de pédiatrie
Mise à jour : le 22 novembre 2023