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Les décisions sur l’aide médicale à mourir auprès des « mineurs matures » doivent s’assortir d’une vaste consultation et de plus de données

le 26 février 2016

OTTAWA — Trois ans d’ici l’adoption d’une loi sur l’aide médicale à mourir des « mineurs matures » ne suffiront peut-être pas pour recueillir de l’information adéquate et appropriée sur la pertinence d’étendre la pratique aux enfants et aux adolescents.

Dans une soumission au comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir présentée plus tôt ce mois-ci, la Société canadienne de pédiatrie a recommandé que la première version de la loi se limite aux patients de plus de 18 ans.

La SCP juge prudent de tirer des leçons de l’expérience acquise sur l’aide médicale à mourir chez les patients adultes (de plus de 18 ans) avant d’envisager de l’adopter chez les mineurs. Elle craint également que les principales conclusions de la recherche ne soient pas disponibles d’ici trois ans. Le comité mixte spécial a recommandé de préparer la législation pour les mineurs d’ici 2019.

« En autant que nous le sachions, il n’existe aucune donnée canadienne sur les demandes d’aide médicale à mourir d’enfants ou d’adolescents, sur l’avis des pédiatres canadiens à l’égard de l’aide médicale à mourir ou sur leur désir d’y participer , affirme la docteure Dawn Davies, présidente du comité de bioéthique de la SCP. Sans ces données et de nombreux autres renseignements, il est prématuré de fixer une échéance pour adopter une loi. »

La possibilité d’offrir l’accès à l’aide médicale à mourir aux enfants et aux adolescents considérés comme ayant la capacité de prendre des décisions est une question éthique que la société canadienne n’a pas encore envisagée, ajoute la docteure Davies.

Avant de se pencher sur une loi sur l’aide médicale à mourir touchant les enfants et les adolescents, la SCP recommande fortement une consultation approfondie auprès :

  • des parents d’enfants ayant une grave déficience ou une maladie en phase terminale;
  • des adolescents atteints d’une maladie en phase terminale ou d’une grave déficience;
  • des parents dont un enfant atteint d’une maladie en phase terminale ou d’une grave déficience est décédé;
  • des professionnels de la santé pédiatrique (à tout le moins des représentants d’associations pédiatriques en médecine, en soins infirmiers, en inhalothérapie, en pédopsychologie et en travail social).

La SCP appuie également le droit du médecin à l’objection de conscience à l’aide médicale à mourir, particulièrement auprès des enfants et des adolescents.

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À propos de la SCP

La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.

Mise à jour : le 26 février 2016