OTTAWA – Souvent présenté comme une habitude moins nuisible que la cigarette, le vapotage comporte des risques importants pour la santé des enfants et des adolescents canadiens et ne devrait pas servir de stratégie d’abandon du tabagisme ou de réduction des méfaits dans cette population. C’est le message d’un nouveau document de principes de la Société canadienne de pédiatrie (SCP) aux professionnels de la santé sur les tendances de vapotage, auquel s’ajoutent des stratégies de prévention et d’abandon du vapotage.
« Ce qu’on constate, c’est que la cigarette électronique, ou vape, est devenue populaire chez les jeunes, même si la plupart ne fumaient pas la cigarette auparavant, explique le docteur Nicholas Chadi, auteur principal du document de principes de la SCP. Nous risquons de perdre le terrain que nous avons gagné dans la réduction des taux de tabagisme chez les adolescents et de voir une nouvelle génération de jeunes accrochés à la nicotine. »
La consommation de substances psychoactives avait généralement diminué chez les enfants et les adolescents depuis dix ans, mais le vapotage est en train de renverser cette tendance. En effet, l'Enquête canadienne sur le tabac et la nicotine 2020 révèle que 14% des adolescents de 15 à 19 ans avaient vapoté dans les trente derniers jours, un chiffre similaire à l'enquête de 2019 (15%).
Puisque le vapotage est une tendance relativement récente, ses conséquences à long terme demeurent largement inconnues. Toutefois, ses risques à court et à moyen terme sur la santé, y compris les lésions pulmonaires et les troubles liés à la nicotine et au cannabis, sont bien répertoriés.
« Les professionnels de la santé devraient parler de vapotage avec tous les adolescents qui les consultent à compter de l’âge de 12 ans, poursuit le docteur Chadi, spécialiste de la médecine de l’adolescence et de la toxicomanie pédiatrique au CHU Sainte-Justine de Montréal. Plus les jeunes commencent à utiliser de la nicotine ou du cannabis tôt, plus ils risquent de présenter un trouble lié à l'usage de substances plus tard dans leur vie. »
La SCP recommande que les cliniciens évaluent la motivation de leurs patients à ralentir ou à abandonner le vapotage et préparent conjointement un plan d’action avec eux, incluant un suivi approprié. Les démarches thérapeutiques doivent être adaptées à la situation et aux préférences des adolescents et peuvent inclure des interventions comportementales ou pharmacologiques.
Selon les données émergentes, les mesures mises en œuvre par les écoles, les unités locales de santé publique et les organisations de jeunes peuvent avoir des répercussions positives importantes sur la prévention et la réduction du vapotage chez les jeunes.
Entre autres, il est recommandé aux intervenants communautaires et aux décideurs d’adopter les mesures suivantes :
Un outil clinique et de l’information pour les familles accompagnent le document de principes. Pour y accéder, consulter la page www.cps.ca/fr/vapotage.
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La Société canadienne de pédiatrie est une association nationale de défense d’intérêts qui prône les besoins de santé des enfants et des adolescents. Fondée en 1922, elle représente plus de 3 300 pédiatres, pédiatres surspécialisés et autres professionnels de la santé des enfants au Canada.
Mise à jour : le 12 avril 2021