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Aussi sécuritaire que nécessaire : le « jeu risqué » peut améliorer la santé et le bien-être des enfants, affirment les pédiatres

le 25 janvier 2024

Le jeu libre est essentiel pour le développement physique, mental et social des enfants, mais les occasions de jeu extérieur non structuré ont diminué ces dernières années, en partie à cause de l’accent accordé à assurer la plus grande sécurité possible. De nouvelles recommandations de la Société canadienne de pédiatrie font ressortir l’importance du jeu extérieur non structuré et, notamment, du « jeu risqué » pour la santé et le bien-être des enfants.

« Il faut assurer la sécurité nécessaire des enfants pendant le jeu, mais pas les maintenir en sécurité à tout prix », explique la docteure Emilie Beaulieu, pédiatre de Québec et auteure des directives de la SCP.

Le jeu risqué peut améliorer la santé physique, mentale et sociale, et il contribue à la prévention et à la gestion de soucis de santé comme l’obésité, l’anxiété et les problèmes de comportement. Pendant le jeu risqué, les enfants apprennent à reconnaître et à évaluer les difficultés, ce qui leur apprend à faire confiance à leurs décisions et leurs capacités. Le jeu risqué peut également aider les enfants qui ont des handicaps à accroître leur autonomie et à limiter l’exclusion sociale.

Le jeu risqué, qui peut différer pour chaque enfant en fonction de ses aptitudes, de ses habiletés et de sa confiance en soi, désigne des formes passionnantes et stimulantes de jeu libre dont l’issue est incertaine et qui comportent une possibilité de blessure physique. Les catégories courantes du jeu risqué incluent les éléments suivants :

  • Le jeu en hauteur
  • Le jeu à grande vitesse
  • Le jeu comportant des chocs
  • La participation à des activités supervisées à l’aide d’une hache, d’une scie, d’un couteau, d’un marteau ou de cordes (p. ex., construire une cabane ou tailler du bois)
  • Le jeu à proximité d’éléments comme le feu ou l’eau
  • Le risque de se perdre (explorer les aires de jeu, les quartiers ou les bois sans la supervision d’un adulte ou, dans le cas des jeunes enfants, sous une supervision limitée; p. ex., se cacher derrière des buissons)

Les adultes peuvent s’inquiéter du potentiel de blessures associé à ce type de jeu, mais la docteure Beaulieu soutient que les avantages sont supérieurs aux risques.

« Il est tellement important de maintenir les enfants actifs et de préserver leur santé mentale, souligne-t-elle. Les recherches nous indiquent que le jeu risqué est très utile pour la santé physique : les enfants sont plus actifs et ils améliorent leur motricité. Le jeu risqué est aussi bénéfique pour la santé mentale, y compris une meilleure estime de soi, des amitiés plus profondes et de meilleures interactions avec les camarades. »

Le jeu risqué ne consiste pas à ignorer les mesures de sécurité, à laisser son enfant sans supervision dans des situations au potentiel dangereux ni à l’inciter à courir des risques qui dépassent son degré de confort. Les adultes devraient continuer d’avoir conscience des dangers, c’est-à-dire des contextes où le potentiel de blessures est supérieur à la capacité de l’enfant à percevoir le risque et à le gérer. Ils devraient toujours être prêts à intervenir lorsque le jeu de l’enfant se met à représenter un danger pour lui-même ou pour autrui.

« Les règles restrictives sur le jeu à la maison, en milieu de garde ou à l’école ont eu des conséquences sur la santé publique. La sécurité est importante, mais il faut aborder les précautions de manière plus équilibrée », conclut la docteure Beaulieu.

 

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Mise à jour : le 24 janvier 2024