Dans un contexte où la population ressent de plus en plus de lassitude à l’égard de la pandémie et que toute l’attention est tournée vers la livraison des vaccins pour parvenir à nos fins, la Société canadienne de pédiatrie enjoint les gouvernements à maintenir les besoins des enfants et des adolescents au cœur de leurs préoccupations.
Les mesures sanitaires pour contrer la propagation de la COVID-19 touchent les enfants et les adolescents de manière disproportionnée. La fermeture des écoles et les perturbations dans le milieu scolaire ont précipité une foule de conséquences involontaires, car des milliers d’élèves et d’étudiants s’appuient sur l’école pour obtenir des services en santé physique et mentale, avoir accès à une alimentation nutritive, se sentir en sécurité et recevoir du soutien.
Puisque la fréquentation scolaire est l’une des seules mesures quasi universelles en place pour contribuer à protéger la santé mentale et le bien-être des enfants et des adolescents, il est capital que les gouvernements planifient pour sauvegarder l’année scolaire en cours et garantir que les élèves et les étudiants rentrent en classe sans retard ni perturbation en septembre.
« Les enfants et les adolescents canadiens ne peuvent pas se permettre une autre année scolaire perturbée ou incomplète, affirme le docteur Sam Wong, président de la SCP. Si nous voulons que les élèves et les étudiants retrouvent un fonctionnement normal en septembre, des décisions doivent être prises maintenant. »
Les données préliminaires sur la santé mentale des enfants sont inquiétantes, et nous sommes préoccupés par ce qui s’en vient. Depuis le début de la pandémie, près de 70 % des parents sondés en Ontario ont remarqué des changements de comportement chez leur enfant, y compris des crises de colère, une irritabilité extrême, des changements d’humeur ou de personnalité, des troubles du sommeil et une tristesse persistante. Les demandes de service à Jeunesse, j’écoute ont explosé pour atteindre 4,2 millions d’appels et de messages en 2020 par rapport à 1,8 million l’année précédente. En Ontario, le nombre d’échanges sur l’alimentation et l’image corporelle a doublé.
Les facteurs de risque de maltraitance envers les enfants et les adolescents ont sensiblement augmenté pendant la pandémie. En raison de la fermeture des écoles, les enseignants et le personnel scolaire ne sont pas en mesure de repérer ou d’aider ceux qui sont victimes de maltraitance.
Les hospitalisations à l’unité de troubles alimentaires du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario ont augmenté de 63 % pendant la pandémie. Les pédiatres membres de la SCP du pays signalent un accroissement marqué des jeunes qui consultent à cause de troubles de santé mentale, de troubles alimentaires, d’anxiété, de dépression et de consommation problématique de substances psychoactives. Ces problèmes se sont envenimés pour les enfants qui ont un handicap et les enfants des familles racialisées, marginalisées ou à faible revenu.
Nous enjoignons les gouvernements provinciaux et territoriaux à adopter les mesures suivantes :
De nombreux étudiants se sont également vu refuser des expériences parascolaires et collectives — telles que la pratique des arts, de la musique et des sports — qui contribuent au développement et à l’identité. En revanche, l’utilisation des écrans dépasse largement toutes les limites auparavant recommandées.
Les enfants et les adolescents canadiens ont besoin des relations pédagogiques, sociales, physiques, affectives et développementales que leur procure l’enseignement en classe. Pour répondre à cette obligation, il faut agir maintenant.
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Mise à jour : le 26 janvier 2022