OTTAWA — Le nombre de jeunes enfants ayant besoin de soins médicaux après avoir accidentellement consommé du cannabis s'accumule progressivement depuis que le Canada a légalisé l’utilisation de cette drogue à des fins récréatives en octobre dernier, révèlent les résultats provisoires d’une étude du Programme canadien de surveillance pédiatrique (PCSP).
Entre septembre et décembre 2018, 16 cas d’événements graves causés par le cannabis à des fins récréatives ont été déclarés au PCSP. La majorité de ces enfants avaient ingéré accidentellement du cannabis en possession d’un parent ou d’une personne qui s’occupait d’eux.
« Le nombre de cas qui touchent les jeunes enfants est saisissant, affirme le docteur Richard Bélanger, pédiatre de Québec et co-investigateur principal de l’étude. Ces résultats provisoires font ressortir l’urgence de prioriser les besoins des enfants et des adolescents dans les politiques et les initiatives d’éducation, notamment puisque les produits comestibles seront légalisés plus tard cette année. »
Ces données corroborent les tendances observées dans les États du Colorado et de Washington, où la consommation de cannabis est également légale.
Cette étude de deux ans se poursuivra jusqu’en octobre 2020 et suivra les tendances après la légalisation des produits comestibles à l’automne. En février dernier, la Société canadienne de pédiatrie a recommandé à Santé Canada d’interdire les produits qui ressemblent à des bonbons ou à des sucreries ou qui sont attrayants pour les enfants et d’inscrire des avertissements sur les emballages au sujet des dangers connus et potentiels de l’exposition des jeunes enfants et des fœtus au cannabis. La réglementation définitive de Santé Canada a été annoncée le 14 juin.
Les données provisoires sur le cannabis font partie des résultats de plusieurs études que le Programme canadien de surveillance pédiatrique a publiés cette semaine. Soulignons les observations suivantes :
« Le PCSP est le seul programme national de surveillance de la santé publique axé sur les enfants et les adolescents au Canada, dit Jonathon Maguire, president du PCSP. Il est particulièrement important pour l'étude de maladies rares de l'enfance et de complications rares de maladies plus fréquentes, qui exige une collecte nationale de données pour obtenir une quantité d'information suffi sante et tirer des conclusions significatives. »
Le PCSP, qui représente un partenariat entre l'Agence de la santé publique du Canada et la Société canadienne de pédiatrie, est un réseau de 2700 pédiatres et pédiatres surspécialisés canadiens. Par la surveillance, le programme génère des connaissances précieuses pour éclairer la recherche clinique, la pratique et les politiques liées à des affections rares, mais importantes, et à des menaces évolutives pour la santé des enfants. En plus d'outils de transmission du savoir, y compris des conseils mensuels sur les effets indésirables des médicaments, le PCSP fournit de l'information d'actualité aux chercheurs, aux médecins et aux décideurs sur des affections émergentes et persistantes qui touchent les enfants et les adolescents.
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Mise à jour : le 26 juin 2019